Côte d’Ivoire: le Programme ``à voix égales`` de CFI en faveur des femmes dans les médias referme le rideau

Le programme "à voix égales", porté par l’Agence Française de Développement aux Médias (CFI) a été clôturé ce jeudi 24 avril 2025 dans la commune de Cocody. Cette initiative visait à renforcer la place des femmes dans les médias, aussi bien à l’écran que dans les rédactions. Lancé avec l’objectif de lutter contre les stéréotypes de genre et de valoriser l’expertise féminine dans le journalisme, le programme a touché la Côte d'Ivoire et le Ghana.

Expliquant la collaboration entre ces deux pays, le Directeur Afrique de CFI, Jocelyn Grange a révélé que le projet a une organisation qui a un périmètre d’action régional d'où l'importance de faire travailler deux pays qui n’ont pas la même langue à travers trois types d'activités. Entre autres, un programme de renforcement de capacité incluant des formations journalistiques sensibles aux genres et des séances de développement personnel pour les femmes journalistes suivi du programme Pair-à-Pair avec des managers des médias du Ghana et de la Côte d’Ivoire et des consultations avec les institutions, les autorités de régulation.

Pour sa part, Sulemana Braimah, directeur exécutif de la Media Foundation For West Africa, (MFWA) a déploré que les médias soient dominés par des voix et les vues des hommes. Raison pour laquelle, il a trouvé l'initiative de CFI très importante et a traduit sa joie d’y avoir participé. Et d’ajouter, “Je pense que la meilleure partie de tout cela, c'est aussi le fait qu’au cours de ce projet, nous avons pu développer des documents de stratégie qui continueront à guider les initiatives des femmes, des hommes et des journalistes”, a-t-il affirmé. Pour lui, “C'est important de construire la capacité des femmes dans nos prochaines lignes, d'améliorer leurs voix dans les discours publics et les débats publics, pour s'assurer que ce ne sont pas seulement leurs voix que nous entendons tout le temps dans nos discussions et dans nos programmes”.

Kenza Rayess, représentante des médias en Côte d'Ivoire dans le cadre du programme a quant à elle souligné que le changement commence dans les rédactions à travers les choix éditoriaux. “Le changement commence dans nos rédactions, dans les types de papiers qu'on laisse faire dans nos rédactions, dans nos choix éditoriaux, dans nos capacités à choisir et à insister pour que certains récits existent et prennent vie “, a-t-elle souligné. De plus, elle a invité à encourager les journalistes dans les rédactions à développer les sujets qu’ils souhaitent. Concernant la question du genre, Mme Rayess a expliqué qu'il y a une représentativité qui est encore partielle, un engagement encore illégal et l'absence de mécanisme pour souligner le sujet.

Par ailleurs, deux plaidoyers ont été présentés, chacun soulignant les besoins spécifiques de chaque pays. Au Ghana, les recommandations incluent entres autres, l’adoption d’une politique de genre dans les médias, la création de prix pour les reportages sensibles au genre, la lutte contre le harcèlement, la publication de rapports annuels sur l’égalité des sexes, l’intégration des études de genre dans les cursus journalistiques, la fixation d’objectifs de parité dans les recrutements.

En Côte d’Ivoire, on penche pour le renforcement des cadres législatifs et réglementaire, l’amélioration des conditions de travail, l’octroi de subventions et accompagnement des médias, la coopération accrue entre les médias, les régulateurs, les autorités judiciaires et policières et la société civile, le renforcement de la formation initiale et continue des journalistes au genre, l’accompagnement de la transition des médias vers un modèle économique viable, la sensibilisation du grand public et l’engagement des médias à être plus inclusif.

Lancé en septembre 2023 à Accra (Ghana), le programme a donné lieu, en deux ans, à des plaidoyers qui constituent un véritable appel à l’action, auquel toutes les parties prenantes sont invitées à répondre.