Côte d’Ivoire/ Le premier forum international de l’accès à l’eau et de la gestion des déchets sensibilise les journalistes

Le Réseau des journalistes pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement (WASH-JNC) et ses partenaires, ont organisé jeudi 27 juin 2024 à Abidjan-Cocody, la première édition du Forum international de l’eau et de la gestion des déchets (FINEGED 2024), afin de faire comprendre le mécanisme et donner des informations nécessaires sur cette thématique aux hommes de médias, pour un meilleur traitement.

« Imaginez-vous un instant que vous vous réveilliez un matin et que vous n'ayez pas d'eau pour boire, vous laver, pas d'eau pour préparer votre café et votre repas quotidien, pas d'eau pour arroser vos plantes. Imaginez que vous sortiez de chez vous et que vous êtes accueillis par des montagnes de déchets qui débordent des poubelles, qui envahissent les rues, qui polluent l'air que vous respirez. C'est malheureusement une réalité que beaucoup de personnes vivent en Côte d'Ivoire et dans les Etats membres de la CEDEAO. » Tels sont les propos de Solange Aralamon, présidente de WASH-JNCI à l’entame de son discours, pour montrer à quel point l’eau est une denrée importante pour toutes les espèces confondues : aussi comment les déchets peuvent être désagréables pour l’environnement et même pour les êtres vivants y compris l’Homme.

Pour mieux cerner les inquiétudes et trouver des ébauches de solutions, cette première édition du forum a permis des panels sous plusieurs sous-thèmes dont « la gestion des ressources en eau ; état les lieux » qui a été présenté par Olivier Gosso, directeur exécutif de l’Association africaine de l’eau et de l’assainissement (AAEA) et Olivier Yro, journaliste.

Lors des échanges, Olivier Gosso, , a soutenu que la Côte d’Ivoire dispose d’importantes ressources en eau, en plus des souterraines très compétitives. Il a également expliqué que le changement climatique a une grande influence sur l’approvisionnement en eau. Il a aussi évoqué la sur-urbanisation qui n’avait pas prévu d’installations pour un surnombre de personnes, l’occupation des bassins d’orages, la déforestation, sans oublier les mauvaises pratiques industrielles qui déversent les eaux usagées directement dans la nature.

Le sous-thème « Economie circulaire et gestion responsable des déchets » a été animé par plusieurs spécialistes, dont le journaliste Elvis Gouza. Il a affirmé que le District d’Abidjan seul produit 280 tonnes de déchets/jour, avec une propension aux déchets plastiques. “Selon des études, si rien n’est fait, il y aura plus de déchets plastiques que de poissons dans les eaux. Nous polluons notre environnement”, a-t-il prévenu.

L’un des panelistes, membre du Réseau des entrepreneurs en assainissement autonome de Côte d’Ivoire (REAA-CI), Franck Mominé Gli, a démontré que les eaux usées traitées telles que celles découlant des urines peuvent être réutilisées comme fertilisants dans l’agriculture.

Selon les statistiques de l’OMS/UNICEF (2014), aujourd’hui encore, 3,5 milliards d’êtres humains boivent chaque jour de l'eau de qualité douteuse dangereuse pour leur santé. L’eau est ainsi le vecteur de transmission privilégié de maladies hydriques. L'accès à l'eau potable en Côte d'Ivoire demeure encore un enjeu majeur particulièrement pour les populations qui habitent les zones d'extension des villes. Une situation due à la pression démographique.

La présidente de Wash-Jnci, Solange Aralamon, s’est réjouie de la tenue de ce premier forum international, qui se veut la plateforme unique où les principaux décideurs et les journalistes peuvent collaborer. Elle invite par ailleurs les journalistes membres du réseau Wash-Jnci à procéder à la sensibilisation des parties prenantes et de la population sur les enjeux liés à la problématique de l'eau et au traitement des déchets, ainsi que la communication des bonnes pratiques et des solutions mises en place.

Au terme du forum, des distinctions ont été décernées aux acteurs du monde de l’eau et du traitement des déchets en Côte d’Ivoire.