Polygamie, esclavage sexuel, madafa : être femme chez Daech

Mariage express, violences, accouchement sordide, abnégation dans l'éducation des enfants... : découvrez la réalité des femmes radicalisées en Syrie dans "Revenantes". Le documentaire Infrarouge diffusé ce soir sur France 2 à 23h15 s'intéresse à celles qui ont connu la vie sous l'Etat islamique, un quotidien rythmé par les abus et les humiliations.

Un départ en Syrie débute généralement par un mariage. Un homme rencontré sur les réseaux sociaux ou mis en contact par une entremetteuse. Tout se fait souvent dans la précipitation. Après 2-3 rendez-vous seulement, a lieu la cérémonie. C'est le même scénario qui se répète quasiment à l'identique pour ces Françaises interrogées dans Revenantes. Le documentaire interroge ces ex-radicalisées qui reviennent sur leur vie en Syrie et leur quotidien au plus proche de la guerre, loin du paradis céleste qu'on leur faisait miroiter.

Le changement avec la vie en France est radical. Dès leur arrivée en Syrie, les femmes sont enfermées dans les maisons avec les enfants. Il leur est désormais interdit de sortir seule dans la rue, sans une présence masculine incarnée soit par le père, le mari ou le frère. Le port du voile intégral est également de mise et l'obéissance au mari est totale. Ce dernier a d'ailleurs le droit de vie et de mort sur son épouse et peut disposer d'elle comme bon lui semble.
Lorsqu'elles ne subissent pas les coups et autres excès de colère de leur époux, les femmes se retrouvent souvent confinées au simple rôle d'objet sexuel. Leur devoir est d'assurer une descendance à Daech et d'offrir de futurs combattants au régime. Dès la naissance, les enfants sont endoctrinés et les garçons partent dès l'âge de 8 ans pour l'entrainement militaire. Ces "lionceaux du califat" sont ensuite envoyés à 12 ans au front, combattre. Une séparation brutale pour leurs mères qui n'ont d'autre choix que d'encaisser, en silence. Aucun droit de parole également sur le comportement de leur époux qui n'hésite pas à collectionner les femmes mais également les relations sexuelles. Si Daech condamne à mort  par décapitation les femmes adultères, les hommes profitent sans retenue d'esclaves sexuelles pour assouvir leurs désirs.

Bien que la majorité des femmes n'a qu'un rôle subalterne se limitant aux tâches domestiques, certaines d'entre elles, souvent les plus radicales, peuvent servir dans des brigades féminines, comme celle d'Al Khansaa. Cette police des mœurs contrôle les femmes de djihadistes et n'hésitent pas à torturer celles qui ne respectent pas les règles du régime. Si la vie quotidienne est marquée par la noirceur de la guerre, la peur de la trahison, ce qui attend la femme après la mort de son mari est pire encore. Elle est envoyée dans une "mafada", une maison de femmes où se retrouvent les célibataires, les veuves et les exclues du régime. Les conditions de vie y sont atroces et les "sœurs", comme elles se nomment entre elles, sont souvent tyranniques. Le remariage est la seule porte de sortie pour ces femmes, prêtent à s'unir au pire goujat pour s'épargner l'horreur des "mafadas". 
Être femme sous Daech, c'est subir l'indicible, le pire, le ravageur... Les témoignages de celles qui se sont enfuies nous aident à comprendre et à voir les sévices endurés. Terribles et insoutenables.

 

Source: journaldesfemmes.com