Dès 12 ans, les jeunes filles Rohingyas sont mariées pour manger
Voilà une autre conséquence terrible qui découle de l’exil forcé infligé à la communauté des Rohingyas de Birmanie depuis le mois d’octobre dernier. Si les jeunes filles Rohingyas étaient déjà victimes de mariages précoces, certaines familles décident de les marier aujourd'hui au Bangladesh (là où ils sont réfugiés) pour avoir une bouche de moins à nourrir…
Le quotidien britannique The Guardian a enquêté sur le sort des jeunes filles Rohingyas et leurs révélations sont insupportables. Aujourd’hui ce sont 700 000 Rohingyas qui ont fui la Birmanie, où a lieu cette terrible épuration.
La communauté n’a pas eu d’autre choix que de fuir et de se réfugier au Bangladesh. Là bas, les petites filles subissent un sort détestable et sont sacrifiées pour le bien de la famille. Le sacrifice consiste à les marier de force alors qu’elles sont seulement âgées d’une dizaine d’années. Evidemment, elles ne connaissent pas leur futur mari et n’ont aucun savoir concernant la sexualité. Avant de connaître l'exil, elles étaient déjà victimes de mariages précoces. Ces mariages forcés ont des conséquences désastreuses sur les petites filles aussi bien des dommages corporels que psychologiques. Aujourd'hui cette pratique est surtout influencée par un facteur : se débrouiller pour manger. Car marier une petite fille, c'est créer un nouveau foyer, ce qui implique de recevoir une nouvelle ration de riz délivrée par des ONG.
Des témoignages bouleversants
“Je n’étais pas assez mature” raconte Anwara, 14 ans, au Guardian, qui vient d’avoir son premier enfant. Son témoignage est poignant : “Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait, j’étais faible et ne mangeais plus. Je n’ai rien dit à personne et personne ne savait que j’étais enceinte. Il faut attendre 4 ou 5 ans après nos premières règles pour devenir de vraies femmes, fortes, connaître notre corps, comprendre la vie, grandir. Je regrette de ne pas avoir pu profiter d’une vie sans mari et sans enfant. Ma vie aurait été plus belle.” Marium, aussi âgée de 14 ans, raconte qu’elle est arrivée en septembre dans le camp de réfugiés au Bangladesh, 3 semaines plus tard, elle était mariée : “Je n’ai pas de père et je devenais un fardeau pour ma mère, c’est donc mieux que je sois mariée. Bien sûr si ma mère avait eu de quoi me nourrir j’aurais été plus heureuse seule”.
Muhammad Hassen, lui, vient d’arranger le mariage de sa petite fille de 14 ans, Arafa. “On est 10 dans la famille dont 7 filles. On reçoit 25 kilos de riz toutes les 2 semaines. Ce n’est pas assez. Alors si nous étions restés en Birmanie, j’aurais attendu avant de la marier, j’avais de quoi la nourrir ou j’aurais demandé de l’aide aux voisins. Mais ici on ne peut pas faire ça." La petite Arafa n’a pas encore rencontré son mari qui est “plus vieux” que son père, confie ce dernier.
Habibur Rahman, directeur de l'association bangladaise "Brac", travaille avec les familles réfugiées et explique le problème des rations de riz : “Un foyer avec plus de 8 membres reçoit 2 rations de riz, alors qu’à partir de 7 c’est 1 ration.” Ce qui participe à favoriser et développer ce type de mariages précoces. La situation des Rohingyas est extrêmement alarmante comme l’a rappelé récemment la Love Army qui a réussi à lever 1,4 millions d’euros pour leur venir en aide. Aujourd’hui, 700 000 Rohingyas sont réfugiés au Bangladesh et les femmes ou les petites filles sont les premières victimes de cet exil. Ll’ONU a aujourd'hui évoqué pour la première fois des "éléments de génocide" pour parler du massacre de cette communauté
. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme a réclamé l’ouverture d’une enquête internationale.
Source: aufeminin.com
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