Qui est Camille Lepage, la journaliste tuée en Centrafrique?
L'Elysée a annoncé mardi soir la mort de Camille Lepage, une photographe de 26 ans qui effectuait un reportage en Centrafrique. Ses proches la décrivent comme "une passionnée".
Camille Lepage, jeune photojournaliste française, est morte en Centrafrique au cours d'un reportage. Cinq hommes armés, mines sombres, dans le brouillard. Voilà le dernier cliché posté par Camille Lepage sur les réseaux sociaux, le 6 mai dernier. Il a été pris en Centrafique, là même où le corps de la jeune journaliste française de 26 ans, qui était en reportage, a été retrouvé. Sa mort a été annoncé mardi soir par l'Elysée: elle est "sans doute tombée dans un guet-apens", a expliqué François Hollande. Une enquête à Paris va être ouverte sur son décès. Le danger, sa mère en avait conscience. Mais elle a quand même tenu à la soutenir, passion oblige. "Elle n'avait pas peur. Elle était passionnée. Elle avait la joie de vivre", a confie Maryvonne Lepage à RTL . "Elle n'avait qu'une envie, c'était de témoigner des populations dont on ne parlait pas et qui étaient en danger."
A en croire ses proches, Camille Lepage n'avait rien d'une tête brulée et savait se montrer prudente. "Elle était venue à Reporters sans frontières pour qu'on lui prête, ce qu'on a fait, un casque et un gilet pare-balles", a rappelé Christophe Deloire, directeur général de l'ONG, sur BFM TV.
Camille Lepage est arrivée en Centrafrique en septembre dernier, trois mois avant l'opération Sangaris. A un moment où le pays "n'intéressait qu'une poignée de reporters", raconte sur son blog, Thomas Cantaloube, grand reporter à Mediapart et qui a eu l'occasion de travailler avec elle. "Elle était une leçon vivante pour tous ceux qui ne voient dans les journalistes que des parachutistes de l'information: vite arrivés, vite repartis."
Avant les chemins terreux de Bangui, Camille Lepage a sillonné Juba, la capitale du Soudan du Sud, où elle s'est installée en 2012. "J'ai suivi minutieusement le processus d'indépendance du Sud Soudan et j'ai été choquée par le peu de couverture (médiatique, ndlr) que cela suscitait... sans compter le pessimisme ambiant qui m'a vraiment énervée", explique-t-elle, l'année suivante,dans une interview à Petapixel.
Elle rencontre là-bas Nicholas Kulish, correspondant du New york Times en Afrique de l'est. Lequel la décrit, dans un hommage sur son blog, comme une personne "optimiste, généreuse, bosseuse et acharnée." Le journaliste raconte que Camille Lepage était à l'aise pour photographier aussi bien "les soldats que les civils."
C'est à 24 ans que la jeune Angevine s'est lancée dans le photojournalisme, après des études effectuées notamment en Angleterre. Elle était sous statut "indépendant" (freelance), comme on dit dans le jargon. Autrement dit, elle n'était pas affiliée à un titre en particulier. Malgré son jeune âge, elle a travaillé pour nombre de journaux prestigieux, français comme étrangers: Le Monde, Le Parisien, Le Sunday Times , Le Wall Street Journal... En 2010, à Rue 89, où elle est stagiaire, elle explique vouloir s'orienter vers le journalisme indépendant car il est, selon elle, "le seul digne de ce nom".
Source : Lexpress.fr
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