Femmes droit et développement en Afrique (WILDAF-AO) lance un mouvement d’action et de solidarité baptisé « 50% aussi pour elles »

Doit-on désespérer pour l’équité représentative des genres dans la participation politique en Afrique, notamment dans la sous-région ouest-africaine ? Autrement dit, nos Etats peuvent-ils atteindre le niveau de représentativité égalitaire homme-femme tant souhaité dans les instances décisionnelles publiques ? Au niveau de WILDAF-AO, si le pessimisme n’est pas de mise, la satisfaction au regard de la situation dans les pays n’est pas non plus d’actualité. En effet, au cours d’un atelier d’évaluation en octobre 2023, le Réseau panafricain non gouvernemental des femmes juristes pour l’inclusion des femmes et des jeunes filles en politique a fait le constat alarmant que, malgré les engagements légaux et règlementaires pris, aucun Etat de la sous-région ne satisfait pas au quota imposé de 30% de femmes dans les représentations nationales, alors que ces Etats ont tous ratifié les textes de l’Union africaine qui consacrent la participation égalitaire homme –femme aux prises de décision publiques et politiques à savoir le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique, signé et adopté à Maputo en 2023, et la Déclaration solennelle sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique (adoptée en 2004).

Analysant des données statistiques du rapport 2023 de l’Union interparlementaire, les représentants d’organisations de la société de ces pays ont relevé la persistance de nombreuses difficultés et défis liés à l’atteinte de cet objectif. Loin de se décourager, WILDAF- AO (Women in law and development in Africa/ Femmes droit et développement en Afrique) appelle donc à amplifier les efforts, le plaidoyer et le lobbying. En conséquence, l’organisation a décidé de lancer un mouvement d’action et de solidarité baptisé « 50% AUSSI POUR ELLES » pour la participation quantitative et qualitative des femmes et des jeunes filles en politique d’ici 2030. Pour ce faire, le mouvement 50% a prévu d’organiser une tournée de plaidoyer dans certains pays de la sous-région, notamment en Côte d’Ivoire à l’endroit de la ministre de la femme, de la famille et de l’enfant, des institutions de l’Etat ; des femmes leaders politiques ; des organisations de la société civile dirigée par des femmes et des femmes de la société civile, sous le thème de « L’application effective des cadres existants pour aller vers la norme paritaire de l’union africaine ».

La campagne ivoirienne sera menée par les leaders du WILDAF-AO dont Madame Bouaré Bintou Founé Samaké , Directrice Exécutive Mali et Présidente du Conseil d’Administration du WiLDAF-AO, Mme THIAM Fatou , Juriste, chercheuse, Présidente de la commission scientifique des femmes Juristes du Sénégal, Mme KUWONU Afiwa Kafui , Juriste, Consultante, Ancienne coordinatrice du service programme du WiLDAF-AO, M. GNAVOR Komi Déla , Juriste, Assistant Programme et Mme Fatou Fadika-Coulibaly, la Présidente du WILDAF-Côte d’Ivoire.

En plus des rencontres avec les autorités et les mouvements de la société civile féministe, des conférences et des échanges avec la presse sont également au programme des activité, dans l’objectif de vulgariser le plaidoyer et sensibiliser les masses, afin que le large public soit informé des actions du mouvement 50%.