Qu'est-ce que les mutilations génitales féminines, où se produisent-elles et pourquoi ?

Le parlement gambien a voté une loi annulant l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF). Il supprime ainsi les protections juridiques dont bénéficient des millions de jeunes filles.

Une nette majorité de l'Assemblée nationale de la Gambie a voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler l'interdiction des MGF, le 18 mars. Des commissions parlementaires vont se pencher sur la loi en vue d’un vote final dans trois mois.

Si elle est approuvée, cette décision fera de la Gambie le premier pays au monde à révoquer les protections juridiques contre cette pratique.

Les militants des droits de l'homme affirment que l'annulation de l'interdiction, qui a été introduite en 2015, réduira à néant des décennies de travail pour mettre fin aux mutilations génitales féminines.

"Nous constatons déjà une augmentation des cas de mutilations génitales féminines pratiquées ouvertement au sein de notre communauté, alors imaginez ce qui se passerait si cette loi était abrogée", déclare Fatou Baldeh, militante des droits de la femme en Gambie et survivante de mutilations génitales féminines.

Jaha Dukureh, qui a fondé une organisation visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines, a également condamné le résultat du vote. Elle le décrit comme "un triste jour dans l'histoire de la Gambie".

"Si ce projet de loi est adopté, il donne [aux législateurs] une chance de s’attaquer à la loi sur le mariage des enfants, il leur donne une chance de supprimer la loi sur la violence domestique", a-t-elle déclaré à la BBC.

"Il ne s'agit pas seulement des mutilations génitales féminines, mais aussi des femmes et du contrôle de leur corps."

Qu'est-ce que les mutilations génitales féminines ?

Les mutilations génitales féminines consistent à couper ou à enlever délibérément les organes génitaux externes d'une femme.

Il s’agit souvent de l'ablation ou de la coupure des lèvres et du clitoris, et l'Organisation mondiale de la santé les décrit comme "toute procédure qui lèse les organes génitaux féminins pour des raisons non médicales".

Omnia Ibrahim, blogueuse et réalisatrice égyptienne, affirme que les mutilations génitales féminines sont pénibles et nuisent aux relations sexuelles des femmes et à la façon dont elles se sentent elles-mêmes. LIRE PLUS SUR BBC