Anushka Virahsawmy : femme du monde au coeur d`or

Elle se dit Mauricienne et fière de l’être. Anushka Virahsawmy a vécu dans bien des pays, mais Maurice est celui qui lui tient le plus à cœur, suivi du Népal. À la tête de Gender Links, la fille de Loga et Dev Virahsawmy est passionnée du social et de la politique…

 

Avant de parcourir le monde, l’ancienne élève du Queen Elizabeth College a eu une enfance peu commune. « Petite, j’étais constamment malade. Les médecins peinaient à comprendre ce dont je souffrais », relate-t-elle. Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’elle réussit à trouver une explication rationnelle à ses maux de ventre incessants : un traumatisme postnatal.

« Quand ma mère était enceinte de moi, mon père avait été emprisonné pour des raisons politiques. Des gens venaient lancer des cocktails Molotov sur la maison. Même si je n’étais encore qu’un fœtus à l’époque, je pense avoir ressenti l’angoisse que vivait ma mère. Tout cela s’est, par la suite, manifesté chez moi par ces maux de ventre », confie Anushka, visiblement émue.

Son enfance sera rythmée par des va-et-vient réguliers chez le médecin et de longs séjours à l’hôpital civil. Ce qui expliquera aussi ses absences répétées à l’école. En dépit de sa santé fragile, elle brillera aux examens du CPE pour intégrer le Queen Elizabeth College. Elle poursuivra ensuite ses études supérieures à Cambridge, en Angleterre où elle croisera son ex-époux, avec qui elle passera seize belles années.

De cette union est née Anastasia, celle qu’elle considère comme le « miracle » de sa vie. Sa fille, aujourd’hui âgée de 19 ans et étudiante en psychologie à Strasbourg, entretient une relation spéciale avec sa mère. « Nous sommes de meilleures amies. Elle me parle de tout, même de ses histoires d’amour », souligne Anushka.

Durant sa riche carrière, notre interlocutrice a travaillé en Angleterre, en Grèce, au Burkina-Faso, en Côte d’Ivoire ainsi qu’en Afrique du Sud. Toutefois, sa plus belle expérience demeure les deux années passées au Pays de Galles où elle est appelée à travailler avec des enfants et adultes autistes. Cette expérience humaine lui apprendra les valeurs de la vie, notamment la patience, l’écoute et la compréhension de l’autre.

Rencontre avec le pape

Notre interlocutrice doit son succès à sa « positive attitude » ainsi qu’à une rencontre très particulière. N’étant point croyante, et encore moins pratiquante, cette quadragénaire avance toutefois que sa rencontre avec Jean Paul II a été un déclic. Lors de la visite du pape à Maurice en 1989, Anushka est choisie pour livrer un discours devant 20 000 jeunes au Stade Sir-Gaëtan-Duval.

« J’ai été sélectionnée car je chantais au sein de la chorale de Gérard Sullivan à l’époque. Je me souviens qu’après mon discours, le pape m’a tendu les bras. Quand je suis allée vers lui, j’ai fondu en larmes. Il m’a transmis la force de vivre et je me suis sentie comme élevée », relate-t-elle.

Dans les pas de Loga et de Dev

Depuis qu’elle est à la tête de Gender Links, Organisation non gouvernementale militant pour l’égalité des genres, la femme aux lunettes rouges se porte mieux que jamais. Ayant déjà travaillé pour la branche sud-africaine de Gender Links, la transition à Maurice s’est déroulée tout en douceur. D’ailleurs, celle qui occupait son poste n’était autre que sa mère Loga Virahsawmy.

Si l’amour du social est sa priorité, Anushka indique que la politique est aussi un sujet qui la passionne. « J’aime bien la politique. On en discute beaucoup à la maison. Mais pour l’instant, Gender Links est ma mission première », lance-t-elle. Peut-être que la politique sera pour après. Qui sait ?

 

Source : defimedia.info