Izabella Bassina : son livre ``Page Blanche : Peut-on réécrire son histoire ?``; une merveilleuse aventure à découvrir

Entrepreneure passionnée et très enthousiaste de partager aujourd’hui avec vous sa nouvelle aventure de l’écriture, Izabella Bassina est Ivoirienne d’origine russe et togolaise. Son amour pour l’écriture, elle le tient de son plus jeune âge. À présent qu’elle s’adonne à sa passion, Izabella Bassina se confie à vous à travers son premier roman Page Blanche : peut-on réécrire son histoire ? , autopublié en septembre 2019. Que nous réserve cette nouvelle aventure? De quoi s’agit-il exactement? Afriquefemme.com lui ouvre ses lignes pour en savoir davantage.

Avant d'être écrivaine, vous exerciez dans un autre domaine, n’est-ce pas? De quelle activité s’agit-il exactement?

Je voudrais avant tout vous dire merci pour cet honneur que vous me faites en m’interviewant. Pour répondre à votre question, j’exploite depuis 12 ans des activités commerciales. Pour être précise, J’ai commencé en 2007 avec une boutique en ligne ‘’Metis Art Deco’’. Sur cette page, je faisais de la vente d’artisanats africains. Comment ai-je entrepris ce business? Et bien, par passion pour l’artisanat africain et l’envie de le promouvoir. Après avoir rencontré des artistes peintres, des sculpteurs et des photographes, j’ai ouvert ma petite galerie d’art moderne à Paris. De retour en Côte d’Ivoire en 2009, je me suis lancée en partenariat avec ma mère dans la restauration. Ensemble, nous avons ouvert à Abidjan, le Restoruss et le Vodka Bar exploités pendant presque huit ans. Parallèlement à ces activités qui, aujourd’hui, n’existent plus, j’ai lancé ma maison d’Hôtes, La Villa Oasis dont nous allons fêter les cinq ans ce mois d’octobre.

Quel est le facteur qui a déclenché votre passion pour l’écriture ?

Vous savez, il est des choses qui naissent de l’éducation ou de l’environnement dans lequel nous vivons. Pour ma part, mon amour pour l’écriture est né à l’adolescence. J’ai le souvenir d’une maman grande lectrice qui aime dévorer les romans. Même si je n’avais pas son appétit littéraire, cela m’a sensibilisée aux mots, à la langue française qu’elle aime et à l’écriture. J’écrivais des poèmes, des courts textes et me confiais à mon journal intime. J’aimais, ce qui est toujours le cas d’ailleurs, observer ce qui se passait autour de moi et écouter. Je ressentais après, le besoin de retranscrire mes impressions des rencontres, des conversations, des expériences sur une feuille. Cette passion a grandi sur les bancs du collège et s’est poursuivie pendant mes études supérieures.

‘’Page Blanche : Peut-on réécrire son histoire ? ‘’ Tel est le titre de votre premier roman. Pourriez-vous nous l’expliquer ?

Pour le comprendre, il faut suivre dans mon roman l’évolution du personnage principal Svetlana. Vous trouverez la réponse à cette question à travers l’aventure dans laquelle elle est embarquée. Je ne peux pas en dire plus au risque de gâcher le plaisir de la surprise.

Pourquoi le besoin de réécrire son histoire ?

Il peut arriver à un moment de son existence où l’on en vient à se poser les questions « et si c’était à refaire ? » ou « et s’il était possible de faire tabula rasa de certains chapitres de sa vie, le ferai-je ? ». C’est du moins les questions que je me suis posées, une nuit tardive (moment pour moi privilégié et de tranquillité pour la réflexion). De là m’est venue l’inspiration pour le titre de mon premier roman Page Blanche et l’intrigue.

Est-ce une autobiographie ?

Ma réponse va compléter la précédente. Ce n’est pas une autobiographie, c’est une fiction, un thriller psychologique avec des touches romancées. Toutefois, le contexte dans lequel je me suis retrouvée et les émotions qui m’habitaient lorsque j’ai commencé à l’écrire ont été des éléments déclencheurs. Pour les personnes qui m’ont connu lors de l’exploitation du Vodka Bar à Abidjan, mon activité que j’ai chéri pendant tant d’années, elles savent que ce projet m’a été arraché avec brutalité. Le choc émotionnel a été tel qu’il a fallu des mois pour faire le deuil de ce rêve perdu. Ecrire en me posant les questions que je vous ai citées précédemment m’a aidé au fil du temps à panser certaines blessures et à me reconstruire un nouveau rêve.

Quel message véhiculez-vous à travers ce livre ?

Tout d’abord rappeler « qu’aucun rêve n’est trop fou ». Je le dis à titre personnel après avoir achevé ce tout premier roman et m’être auto-publiée. Écrire peut donner un nouvel élan et peu importe la quantité de brouillons cumulés avant d’y arriver. Tout peut positivement comme négativement basculer et à tout moment dans une existence. Cette conscience permet parfois d’écouter différemment ses instincts et suivre avec plus de liberté ses envies. Et pour finir, l’incompréhensible peut le devenir moins pourvu qu’on laisse le temps au temps.

Vous êtes née d’un couple togolais-russe et vous choisissez de vous installer en Côte d’ivoire… Pourquoi?

Alors, c’est l’aventure de ma mère, c’est son histoire à elle. Nous sommes arrivées d’abord à Lomé et on a eu l’occasion de voyager en Côte d’Ivoire. Ma mère a eu un coup de coeur, l’envie de commencer une nouvelle vie. Elle a quitté le Togo assez tôt d’ailleurs et depuis 1987, nous sommes installées ici. C’est un peu le mélange de deux continents qui se sont rencontrés, qui ont donné la suite ivoirienne.

Le bar qui a été détruit, vous l’avez mal vécu, vous avez dit. Mais est-ce que vous avez essayé de l’ouvrir à nouveau? Ou êtes-vous simplement passée à autre chose?

En toute sincérité, on m’a posé très souvent la question. Même mes anciens clients expriment parfois leurs déceptions de ne pas pouvoir retrouver la même ambiance connue au Vodka Bar… Je pense que je suis passée par la force des choses, à un autre chapitre de ma vie. Et non, ce n’est pas un projet aujourd’hui immédiat de rouvrir un bar.

Est-ce que vous pensez que l’écriture peut vous faire revivre la même ambiance, la même expérience qu’avec le bar que vous aviez auparavant?

C’est complètement différent, parce que l’écriture, en ce qui me concerne, m’a rassurée. Tout se qui se passe dans ma tête m’appartient en quelque sorte. J’ai l’impression qu’il y a moins de risque, que quelqu’un essaie de s’approprier mes pensées qui sont entièrement en ma possession. Et puis l’avantage de l’écriture, c’est que ça permet d’aller tellement loin, de dépasser toutes les frontières. Il suffit de se laisser emporter par son imagination vagabonde. Et c’est ce goût de la liberté que j’ai envie aujourd’hui de privilégier.

Quand on sait que l’ivoirien en général n’aime pas lire, pensez-vous que votre roman pourrait atteindre un grand nombre de lecteurs ici?

J’ai envie de répondre par ‘’je l’espère’’. Surtout en tant qu’auteure auto-publiée et nouvelle dans cette aventure, je compte sur l’entourage qui a peut-être connu mon histoire autrement qu’à travers la littérature. Et puis vous savez, une personne si elle apprécie l’expérience de la lecture de ‘’Page blanche’’, elle va la partager avec une autre personne et puis le relais pourrait se faire au fil du temps. Et est-ce que les Ivoiriens de manière générale seront amenés à se pencher sur la lecture ? Bien sûr et tous les auteurs ivoiriens y compris moi comptons sur eux !

Il existe des femmes entreprenantes comme vous qui ont tout perdu. Quel est le message fort que vous voudriez leur adresser pour qu’elles puissent encore avoir le courage de se lancer dans une autre aventure?

Avant tout, il faut s’accrocher à ce qui est notre pilier. Ce n’est pas toujours rattaché à l’activité où à tous les biens qu’on a pu perdre. Moi personnellement j’ai retrouvé mon équilibre et la force de traverser mon épreuve grâce à ma famille. J’avais eu le plaisir d’être jeune maman au moment où j’ai tout perdu. Et aussi la complicité que j’ai avec mon mari m’a énormément aidé. On peut aussi se dire que ce que l’on perd, si on a réussi à le construire une première fois, c’est qu’on a en soi la capacité de le refaire, peut-être avec des moyens différents. Il faudra certainement à nouveau se confronter à des obstacles, mais il faut surtout garder la foi et y croire, ne jamais rien abandonner !