Toilette intime : des produits toxiques retrouvés dans le sang des femmes

Selon une récente étude, des traces de produits d'hygiène féminine suspectés de contenir des composés organiques volatils ont été retrouvées dans le sang de femmes pratiquant des douches vaginales.

Une récente étude montre que les produits utilisés par les femmes pour leur toilette intime peuvent dégager des substances chimiques hautement toxiques. Parue dans le Journal of Women's Health, l'étude a nécessité la participation de 2.432 femmes âgées de 20 à 49 ans. Les chercheurs se sont basés sur les biomarqueurs des participantes, afin d'établir un lien entre l'utilisation de produits d'hygiène féminine et l'exposition potentielle à des composés organiques volatils.

Les composés organiques volatils sont des produits chimiques utilisés dans une vaste gamme de produits, y compris les désodorisants, les vernis à ongles et les peintures. Certains de ces produits chimiques ont été associés à des symptômes respiratoires, des cancers et des troubles neurologiques, ainsi qu'à des effets néfastes sur le système reproducteur.

Les produits de toilette intime suspectés

Les produits concernaient des savons pour douche vaginale, des poudres vaginales désodorisantes mais également des tampons, des serviettes hygiéniques, des sprays et des lingettes.

L'étude montre que les femmes qui pratiquaient une douche vaginale deux fois ou plus par mois présentaient des concentrations sanguines de 1,4-dichlorobenzène 81 % plus élevées que celles qui n'en faisaient jamais. Ce composé organique volatil peut provoquer une irritation des yeux et s'avérer cancérigène, selon des données de l'Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).

L'utilisation de poudres vaginales désodorisantes au cours des derniers mois a quant à elle été associée à des concentrations sanguines accrues (36 %) d'éthylbenzène, un composant hautement nocif s'il est inhalé.

« Nos résultats suggèrent que les différences dans les concentrations de composés organiques volatils dans le sang pourraient s'expliquer par les pratiques d'hygiène féminine. La présence de produits chimiques environnementaux dans les produits d'hygiène féminins justifie un examen plus approfondi », jugent les auteurs de l'étude.