Miss France 2017 : à peine élue, déjà victime du fiel raciste sur Twitter

"Imposture", "humiliation"... Des internautes profitent de l'anonymat offert par le réseau social pour s'attaquer à la nouvelle Miss France. La jeune Alicia Aylies peut savourer sa victoire, elle, l'enfant des îles, la plus belle ambassadrice des départements d'outre-mer. Elle, la première habitante du département français de Guyane à être élue Miss France.

Cette étudiante en première année de droit a devancé Miss Languedoc-Roussillon, première dauphine, Miss Tahiti, deuxième dauphine, ainsi que Miss Guadeloupe et Miss Lorraine, les deux dernières finalistes. Dans la soirée de samedi, elle était d'ailleurs saluée par de nombreuses personnalités françaises pour son diadème. Parmi elles, le champion olympique de boxe et membre du jury, Tony Yoka.

La soirée a donc été belle du côté de Montpellier, en témoignent les audiences plus que convenables réalisées par TF1. Les résultats du concours auront, comme d'habitude, beaucoup fait parler sur Internet. Malheureusement, pas toujours de la plus belle manière, comme l'a repéré RTL. Certains des utilisateurs les plus virulents du réseau social Twitter en auront ainsi profité pour engager un débat sur le couronnement d'une personne n'appartenant pas à la « race caucasoïde »... Comme le souligne RTL, Henry de Lesquen, poursuivi en justice pour « injures publiques, contestation de crimes contre l'humanité et provocation à la haine raciale », s'illustre ainsi en parlant d'« imposture cosmopolite ». Il n'en fallait pas plus pour que les couteaux soient tirés entre internautes plus ou moins anonymes. Des débats sur la place de la Guyane en France, des exposés sur la « menace rampante » du multiculturalisme, le tout agrémenté d'insultes et autres invectives. Nombreux étaient les internautes à tenter de dénoncer ce genre de réactions via le hashtag #racisme dans la nuit de samedi à dimanche, entraînant la suppression de certains messages. Ce n'est pas la première fois que l'élection d'une Miss en France entraîne de tels dérapages racistes. En 2013, Sonia Rolland, la première Miss France d'origine africaine, racontait à L'Obs avoir été victime d'insultes et de crachat sur son véhicule après son couronnement à la fin de l'année 2000. « Quand j'ai été élue Miss France en 2000, il n'y avait pas de réseaux sociaux. Pourtant, j'ai reçu environ 2 700 lettres d'insultes », avait-elle expliqué.

 

Source : lepoint.fr