Solange Koblan, vidéographe: elle rend hommage à Roger Fulgence Kassy dans un documentaire

Bien qu’elle n’ait pas connu physiquement Roger Fulgence Kassy encore moins l’époque de sa splendeur, Solange Koblan est tombée un jour sur une séquence studio de la reprise d’une chanson dédiée à la vedette de la télévision ivoirienne des années 1970 et 1980. Avec les moyens techniques actuels, elle a décidé d’immortaliser cet instant dans un court-métrage. Par la même occasion, la réalisatrice rend hommage à Rfk ou Ful pour ses intimes. Sans faux-fuyant, elle dévoile son projet et fait un éclairage sur son métier de vidéographe. Découvert !

Comment avez-vous connu Roger Fulgence Kassy ?

Le souvenir de Roger Fulgence Kassy (Rfk), cette illustre icône de la culture ivoirienne, reste flou. Quand il décédait le 20 janvier 1989, j’étais encore enfant en bas âge. C’est en prenant conscience du monde des médias et des personnalités l’ayant marqué que je découvre ses exploits. Très tôt, ma mère ressassait les souvenirs ayant marqué manifestement le passage de celui-ci, dans l’univers de l’audio-visuel ivoirien. Maman évoquait sans cesse le talent, la bonne humeur, la beauté et le charme de Rfk. Adolescente, sans l’avoir véritablement connu et vécu son époque, je fredonne des titres composés en sa mémoire. Les chansons des artistes ivoiriens comme Serge Kassy avec ‘’Pleurons Fulgence Kassy’’, Les Compagnons d’un soir avec ‘’Un Podium pour Ful’’ et Alpha Blondy ‘’Fulgence Kassy’’ en sont une parfaite illustration.

Pourquoi un documentaire sur lui ?

Le documentaire réalisé en hommage à Roger Fulgence Kassy s’inscrit dans un pan de mes activités en qualité de vidéographe mobile, spécialiste dans le domaine de la production documentaire. Il s’agit ici d’utiliser le téléphone comme outil principal de travail, dans toutes les étapes de la production jusqu’à la diffusion via les réseaux sociaux. L’intérêt du sujet évoque l’histoire d’une icône et par ricochet celle d’une culture dont on s’inspire. L’hommage rappelle à nos souvenirs, un personnage culte de la culture ivoirienne dont le talent reste inoubliable depuis 35 ans. Et pourquoi pas plus ? On espère qu’on aura d’autres Fulgence Kassy. Cela justifie nettement une matière à production dont nous ne pouvons pas nous soustraire. Restant ouverte à toutes les thématiques selon leur sensibilité, nous traitons dans nos productions, les questions liées à l’art, la culture, la cuisine, l’agriculture, le développement local...

Quel est le titre du film ?

Le premier film documentaire s’intitule ‘’ Ambiance studio de la reprise Un Podium pour Ful’’. Il est réalisé au studio Yacé Brother’s. Un extrait de 2mn45s est publié sur les réseaux sociaux le 20 janvier dernier, correspondant à la date anniversaire du décès de Ful. La version intégrale dure treize (13) minutes et sort bientôt via les mêmes canaux digitaux. Un autre documentaire sur le même personnage connaitra une sortie dans les mois à venir via les mêmes canaux.

Comment avez-vous effectué le casting des intervenants ?

Ce sont les ami.e.s et les proches professionnels de Fulgence Kassy qui interviennent dans le documentaire. Ils sont à l’origine de la commémoration de ce 35e anniversaire. A travers leurs voix, c’est une émulation que l’illustre homme lègue de façon intemporelle dans l’industrie culturelle de la Côte d’Ivoire. La composition d’un titre requiert une importante ressource humaine (musiciens, arrangeurs, chanteurs, des choristes…). Mais pour ce documentaire, l’on a axé la production sur ceux qui chantent. On a ainsi l’animateur chevronné Yves Zogbo Junior, le journaliste de renom Venance Konan, le célèbre chanteur Noel Dourey, la talentueuse chanteuse Dan Log, la grande choriste Sophie Faranne et le compositeur Tiburce Koffi.

Qui êtes-vous ?

Je suis est une passionnée de médias ayant fait ses armes à la radio en tant qu’animatrice, et dans la presse écrite en tant que correspondante de presse. Aujourd’hui, je suis une vidéographe mobile, spécialiste en production documentaire.

Et c’est quoi la vidéographie ?
D’un point de vue technique, la vidéographie mobile désigne la capture électronique d’images animées sur des médias électroniques, les caméras digitales, les bandes vidéo et les contenus multimédias diffusées en streaming. Elle englobe certaines méthodes de montage vidéo et de post-production. La vidéographie mobile commence avec le téléphone mobile et se termine avec le téléphone mobile. L’on filme, monte, et diffuse avec le téléphone.

Okay ! Et pourquoi intéressez-vous à la réalisation de films documentaires en version mobile ?

Les coûts liés à la production documentaire audiovisuelle sont énormes. Il y a sans doute plusieurs autres raisons, mais le coût m’apparait comme le facteur réduisant l’intérêt des producteurs et autres spécialistes des médias, pour ce genre. C’est ce manque à gagner qui justifie le choix du documentaire mobile. Cette option est facile, rapide et moins couteuse. Les productions peuvent intéresser tout le monde comme les personnes privées, les ONG, les institutions… Le dynamisme du monde offre par la même occasion des solutions nouvelles s’adaptant à la technologie. Cela est un atout à utiliser dans un genre documentaire pour montrer nos diverses richesses. Certes, il y a beaucoup de vidéographes mobiles qui montrent cela. Mais, nous pouvons le faire de différentes façons et d’en favoriser une diversité d’angle de vue.

Quelles sont vos qualifications professionnelles ?

Il importe d’indiquer que je n’ai pas fait d’école de journalisme. Toutes mes qualifications obtenues, l’ont été à la faveur d’opportunités de formation à court et moyen termes. J’ai seulement un Brevet de technicienne supérieure (Bts) option Communication d’entreprise.

Avez-vous des projets spécifiques ?

Je compte réaliser le plus de documentaires avec des icônes du pays, et raconter l’histoire des peuples en Côte d’Ivoire et en Afrique.

Que portez-vous comme message à l’endroit des femmes dans le milieu du cinéma et particulièrement en matière de production de documentaires ?

Le milieu du cinéma étant vaste, la production documentaire reste encore vierge. En tant que femme, il faut s’armer de courage pour occuper cet espace. Le documentaire nous donne une possibilité originale de raconter notre propre histoire.