Cinéma: Ange Tapsoba rêve de fictions chrétiennes

''Revers'' aborde une histoire d’un couple au bord de la rupture. La femme sait qu’elle est malade et qu’elle ne survivra pas à son mal. Mais elle décide de donner un temps à son mari pour divorcer. Sachant bien qu’à cette période-là, elle ne sera plus du monde des vivants.

Durant 13 min, Ange Tapsoba décrit la fin d’un couple mais également de vie tout court avec passion et détermination. Le traitement de ce sujet délicat et palpitant donne des frissons au cinéphile. C’est aussi l’effet recherché par cette réalisatrice autour d’une histoire qu’elle a co-adaptée au cinéma avec un ami. Le court métrage d’Ange Tapsoba était en compétition dans la catégorie Films de fiction d’école à la 4è édition du Toukountchi Festival du cinéma du Niger du 30 octobre au 2 novembre à Niamey.

Toujours souriante, joviale et gaie, la jeune fille porte déjà un bon bagage intellectuel. Elle est étudiante en réalisation en master à l’institut supérieur de l’image et du son (ISIS), une école qui forme dans les métiers du cinéma et qui est basée à Ouagadougou au Burkina Faso. C’est en tant qu’étudiante-réalisatrice qu’elle a été invitée à au festival Toukountchi.

« J’ai toujours aimé vivre comme si j’avais plusieurs vies et le cinéma me donne l’opportunité de le faire. Au début, je partais dans cette école pour être actrice. C’est une fois sur place que je me suis intéressée à la réalisation », explique-t-elle. Son domaine d’intervention dans le métier est la fiction.

« J’aime bien m’essayer à tout hein. Mais j’aimerais bien faire des films de fiction chrétiens. Il n’y a pas beaucoup de films chrétiens faits par des Burkinabè. Je veux combler ce vide-là », soutient-elle. En attendant, elle savoure sa participation au Toukountchi Festival du cinéma de Niger : « J’ai aimé la proximité et la facilité avec laquelle on abordait les gens. Nous étions de plusieurs nationalités et le fait qu’on était toujours ensemble, nous a rapprochés d’avantage. Etudiants, professeurs, journalistes et membres du jury étaient tous ensemble. Et moi, j’ai aimé ! »

Ainée d’une fratrie de trois gosses, Ange Eveline Bénewendé Tapsoba est fille d’un douanier et d’une infirmière. Le cursus scolaire et universitaire l’a amenée de Koudougou à Ouagadougou. « J'ai pour défaut et qualité, ma franchise parce que je ne manque pas de dire ce que je pense ou ressens même si cela doit me coûter cher. J'aime mieux ma paix intérieure que tout autre chose. Ce que j’apprécie chez les autres, c'est leur capacité de me reprocher ou de me reprendre quand je fais une faute ou quand je déconne. Cela me redonne une seconde chance de réparer le tort causé ou de me rattraper », dit Ange.

« Ma mère qui nous a élevés et éduqués toute seule après le décès de mon père est mon premier modèle de femme. Elle est une femme battante. Et si c'était à choisir, même si on n'est pas souvent d'accord, je serais encore sa fille », avoue-t-elle, reconnaissante à sa mère.