Conseils pour refaire sa vie lorsque l’on est un parent célibataire

Je pense qu’il est tout d’abord primordial d’avoir pris le temps de faire le point avec son passé amoureux. « Faire le deuil » de sa relation précédente est peut-être une expression parfois trop couramment utilisée, mais elle prendra réellement sens ici, au moment d’un nouvel engagement affectif. En effet, si devant cet amour naissant vous prenez la fuite, si vous prenez comme référence des habitudes passées ou si les rapports avec votre ex ne sont pas d’une extrême clarté, il vous faudra de toute évidence un peu plus de temps pour avancer de nouveau à deux. N’hésitez pas alors à demander de l’aide auprès d’un psychologue qui saura vous aider à vous délester de ces souvenirs encrés, d’autant plus s’il s’agit d’une rupture non désirée, d’un divorce compliqué ou bien d’un deuil.

Dans un second temps, je crois qu’il faut être assez honnête avec soi-même pour savoir vers quoi l’on souhaite se diriger. Comprendre que l’on a le droit au bonheur et à l’amour est une chose, savoir à quel dosage et avec quel engagement l’on souhaite les recevoir en est une autre. En effet, que vous souhaitiez multiplier des aventures amoureuses ou vous engager à plus long terme vous appartient entièrement, mais vos décisions et vos actions vont inévitablement affecter la vie des autres membres de votre famille, c’est pourquoi il est très important de se montrer mâture et réfléchi. Enfin, il s’agit aussi de se montrer honnête avec ce partenaire potentiel qui est en droit de savoir à quel type de relation il doit s’attendre avec vous… et avec votre(vos) enfant(s) !

Comment parler à nos enfants de cette nouvelle relation ?

Pour qu’une recomposition familiale se passe le mieux possible, je pense qu’il faut avant tout accorder du temps : et à soi-même dans la construction de son couple et de ses sentiments amoureux, et à ses enfants dans la rencontre avec cette nouvelle personne qui va partager leur vie. En effet, rencontrer la personne qui fait de nouveau chavirer le cœur de notre parent est, malgré toute la délicatesse du monde, tout à fait perturbant pour un enfant. Cet « étranger » va dans un premier temps briser tous ses espoirs, conscient ou non, de voir à nouveau ses parents s’aimer et vivre ensemble. Il vient aussi finalement rompre ce quotidien, cet équilibre qui a mis du temps à se réinstaller et qui nous baignait dans une certaine proximité parentale. Pire, si ce nouveau compagnon est accompagné de ses propres enfants, il va falloir composer avec de nouvelles personnalités auxquelles il n’était pas préparé.

Il s’agit donc dans un premier temps de ne pas présenter tous les amants potentiels qui entre dans notre vie mais bien cette nouvelle personne que l’on aime si fort que nous souhaitons avec lui dessiner une nouvelle composition familiale. Ensuite, il s’agit à chacun de s’accorder du temps. Evidemment, selon les tempéraments de chacun des protagonistes, cette phase de découverte peut se passer tout à fait sans anicroche. Mais elle est quoi qu’il en soit plus délicate que lorsqu’un couple devient parent et découvre leur enfant ensemble en même temps, lui apportant alors tout d’abord les soins et l’affection qu’il réclame. Dans cette nouvelle dynamique à établir, il faut laisser à chacun le temps nécessaire de composer et de s’ajuster à l’autre, là où ceux-ci se font avec le temps lorsque l’on est les parents biologiques de l’enfant.

Comment ne pas se sentir coupable de refaire sa vie ?

Il n’est pas rare que certain parent célibataire s’enferme dans un quotidien tout tracé, centré autour de leur(s) enfant(s) et de leur travail. Si ce quotidien peut résulter d’un équilibre à retrouver après la séparation, il devient pesant et nocif s’il tend à perdurer.

Très souvent, il va s’agir du parent qui a été quitté, et pour qui cette rupture vient réactiver une angoisse d’abandon. De façon tout à fait inconsciente, cette séparation va faire resurgir l’idée que l’on n’est « pas aimable » et que cette séparation est de notre faute. Soit l’on se rattache alors à l’objet d’amour sur lequel on a le plus d’emprise : notre(nos) enfant(s) , soit l’on va engager des rencontres amoureuses qui, par notre comportement ou par la personnalité de l’être choisi, seront toujours vouées à l’échec.

On voit bien ici que ces difficultés ont resurgis car le parent célibataire ne s’est jamais consacré un temps d’introspection. On comprend alors aisément que c’est bien lorsque l’on est dégagé de ses blocages passés et que l’on est en paix avec soi-même que l’on avance sereinement en sachant que l’on a le droit d’être aimé. Quand ce cheminement est effectué, la culpabilité potentielle vis-vis de son(ses) enfant(s) de refaire sa vie avec une autre personne n’apparait pas (ou plus)…

Florence Bayala