Vivre l'amour au quotidien

Vivre l’amour représente un magnifique défi mais il y a souvent loin, du rêve à la réalité. Les lignes qui suivent sont le fruit de notre expérience personnelle mais aussi de l’accompagnement de couples en développement personnel.

L’élan amoureux

La plupart des couples se forment à cause d’une attraction quasi irrésistible qui les amène à faire l’amour, et à éprouver une palette merveilleuse de plaisirs partagés, sensuels et sexuels de deux corps qui s’entremêlent dans l’exultation de leurs forces vitales. Tempête passionnée ou frémissement de deux mains qui s’effleurent, plaisirs d’amour de deux cœurs qui s’éveillent dans la simple présence de l’autre. Cela demande une immense bienveillance, une capacité à écouter et à comprendre la sensibilité et les besoins de l’autre.

Hommes et femmes, quel mystère ?

Différences corporelles, hormonales, émotionnelles dans des entrelacs délicats. Certains hommes ont une dominance féminine mais il leur reste une peau plus rude ! Certaines femmes sont chefs d’entreprise mais elles veulent allaiter leur bébé et prendre soin du nid. L’équilibre du couple dépend de l’intégration en chacun de ces polarités, action et réceptivité, expression et écoute, raison et émotion…
Les pulsions sexuelles sont innées. Le savoir amoureux ne l’est pas et dépend de l’exemple de nos parents. Beaucoup ont besoin d’une véritable rééducation qui commence par l’attention minutieuse à notre ressenti corporel. Certains couples ne vont pas bien parce qu’ils ne savent pas faire l’amour. Impossible d’avoir une sexualité heureuse si je ne sais pas reconnaître les messages sensoriels et émotionnels de mon corps et les partager de façon juste. Derrière reproches et accusations, il y a souvent : « Je ne me sens pas bien. Peux-tu me prendre dans tes bras pour me réconforter ? » La qualité de la sexualité dépend d’une communication vraie basée sur le ressenti.
Sommes- nous profondément bénéfiques l’un pour l’autre ? Que ressentez-vous quand votre partenaire vous dit : « Tu es toujours négatif. Tu détruis sans arrêt ce qui se passe de bien entre nous. » ? Vous êtes probablement triste et découragé mais vous ne le dites pas, et vous attaquez en retour. Dans ce mode de relation, vous n’obtenez pas ce dont vous avez le plus besoin, être écouté et partager tendresse et réconfort. Avant de parler d’amour, sommes-nous déjà des amis convaincus que l’autre est notre allié, la personne qui nous connaît le mieux, pour qui nous désirons bonheur, liberté et épanouissement ? Il doit exister un subtil équilibre entre accueil de soi et accueil de l’autre, reconnaissance de ses besoins et de ceux de l’autre. L’amour infantile demande. Je suis un trou sans fond qui ne sera jamais comblé. L’amour mature partage l’abondance d’un cœur jaillissant.

Le vécu de l’enfant en nous

Les couples qui s’ennuient, se battent ou éventuellement se séparent sont dominés par la résurgence des peurs, des manques et des colères de leur enfance. Ils revivent différents aspects du scénario de leur famille d’origine. Pour vous en convaincre, écrivez le nom de chacun des membres de votre famille, vous compris, et, à côté de chaque nom, quelques mots sur les rôles, attitudes et émotions de chacun. Comparez les résultats de cette réflexion avec les rôles, attitudes et émotions de votre couple actuel. Ce travail peut transformer définitivement vos relations amoureuses.
Il n’y a souvent qu’un pas entre l’enfer et le paradis. Ce pas se situe souvent sur le plan de la communication. Le plus simple frôle l’insurmontable : Attendre que l’autre ait fini de dire tout ce qu’il a à dire avant de lui répondre. S’assurer même qu’il a eu le temps de tout dire. A mon tour, quand je parle, est-ce que je dis tout? Est-ce que ce que je dis, vient de la tête ou vient du cœur? Ce qui vient de l’intellect ne passe jamais. Ce qui vient du cœur touche profondément. Comprendre ce que cela signifie concrètement pourrait être l’œuvre majeure de notre vie de couple, ou même de notre vie tout simplement.

La puissance de l’amour

Dans la sexualité, des forces phénoménales sont mises en œuvre. Ce sont des forces viscérales. Certains parlent de la puissance du cheval, d’autres de celle du taureau. Ces forces peuvent nous précipiter vers l’animalité et toutes sortes de perversions, il suffit de lire le journal. Elles peuvent aussi éveiller une formidable énergie qui nous libère et ouvre les portes du cœur et de la conscience. Prenons le temps d’accueillir ce qui se passe en nous comme quelque chose de sacré. Des ressentis très forts vont se manifester en différents lieux du corps et se multiplier à l’infini. Nous pouvons avoir peur de cette expérience qui frôle la folie ou la mort. Pour s’en approcher, dégageons-nous de tout désir de performance : atteindre l’orgasme, réussir à donner du plaisir à son partenaire, ne pas éjaculer trop vite…
Littéralement, les partenaires font l’amour, c’est-à-dire qu’ils libèrent ensemble par l’acte sexuel conscient une fantastique énergie d’amour. Comme le dit Jésus dans un des évangiles apocryphes : « Quand deux êtres s’unissent en paix sous un même toit, ils diront à la montagne « Déplace-toi ! » et elle se déplacera. » L’humanité a besoin de la sensualité, de la tendresse, du bonheur extatique des couples qui font l’amour. Cela rayonne sur tous ceux qui les approchent, à commencer par leurs enfants.
Au-delà des passions les plus folles, l’amour est une fleur fragile, la plus belle des orchidées. A-t-elle besoin d’un peu plus de lumière, d’eau, de chaleur ? Certes, elle a besoin de temps et d’attention. Dans le tourbillon de nos activités, savons-nous nous arrêter quelques instants pour nous regarder dans les yeux, pour nous faire un compliment, nous dire merci?… Une fois passées la séduction et la lune de miel, nous souvenons-nous des mille et une petites choses qui lui font plaisir et qui peuvent faire de notre maison un paradis ? Il y a tellement de plaisir à faire plaisir. Cela s’appelle l’ouverture du cœur. Cela s’appelle l’amour.

Florence Bayala