Grossesse : les 6 ennemis de la fertilité

Pollution, stress, tabac, surpoids, âge tardif de la première grossesse : le mode de vie occidental contribue à diminuer drastiquement la fertilité. Petit tour d'horizon des coupables identifiés qui nuisent à notre fécondité.
Une grande étude publiée en 2017 dans la revue Human Reproduction, a mis le feu aux poudres. Entre 1973 et 2011, la quantité de sperme émise par éjaculat chutait de 59,3 % tandis que la concentration en spermatozoïdes baissait de 52,4 %. Chez les femmes, la fertilité semble également décliner. "En consultation, nous avons l'impression de voir de plus en plus de femmes jeunes avec des ovaires déficients" s'inquiète le Pr François Olivennes, gynécologue-obstétricien.

Les raisons sont loin d'être toutes élucidées. Perturbateurs endocriniens, surpoids et sédentarité, tabagisme, malbouffe, addictions, polluants industriels, de nombreux coupables ont été identifiés. Chez la femme, un facteur supplémentaire est pointé : l'âge tardif de la première grossesse.

« N'ATTENDEZ PAS TROP POUR AVOIR UN ENFANT ! »

C'est en 2008 que le Pr Olivennes a lancé ce cri d'alerte en publiant un ouvrage portant ce titre alarmant. Plus une femme vieillit, moins ses chances d'avoir un bébé sont élevées. Depuis ce livre, l'âge de la première maternité a hélas continué d'augmenter. L'erreur principale que relève l'auteur : croire que l'on peut avoir des enfants jusqu'à la ménopause.

Dans la réalité, la fertilité décroît pendant toute la vie féconde. Dix ans avant la ménopause (soit entre 35 et 45 ans, puisque les femmes sont majoritairement ménopausées entre 45 et 55 ans), la fertilité n'est plus que résiduelle. "Je vois quotidiennement des femmes qui me disent qu'elles ne savaient pas",explique l'expert. Une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED), parue en début d'année, confirme que le nombre de femmes de plus de 34 ans consultant dans les centres d'assistance médicale à la procréation (AMP) est en augmentation constante. Or, même avec l'aide de la médecine, les taux de réussite au-delà de 35 ans restent bas. À 42 ans, le taux de succès des FIV est de 5 à 10 % et l'on compte beaucoup de fausses couches parmi ces "succès".

BAISSE DE LA FERTILITÉ, UN AUTRE EFFET DU COVID ?

"Plusieurs études ont rapporté un lien entre le Covid-19 et la qualité du sperme, parfois même plusieurs mois après l'infection" explique la Dre Lucie Delaroche, biologiste, à l'initiative du premier projet français d'analyse de l'impact du Covid sur le sperme.

En comparant les paramètres spermatiques de patients guéris du virus à ceux de témoins du même âge, ces études ont montré que la concentration et la mobilité des spermatozoïdes étaient significativement diminuées chez ces patients et que les marqueurs d'inflammation et de stress oxydatif étaient plus élevés. Une étude plus récente a établi que les altérations du sperme étaient plus marquées si les patients avaient eu des symptômes plus importants. D'autres troubles (inflammations des testicules, dérèglements hormonaux) ont été rapportés.

ATTENTION AU SURPOIDS... ET AUSSI AUX RÉGIMES

Plus on est gros, plus le bilan hormonal est perturbé, et donc plus il est difficile de concevoir. C'est vrai pour l'homme comme pour la femme. Mais alors faut-il maigrir ? Oui, si l'on perd du poids par un retour à une alimentation équilibrée. En revanche, lorsque l'on réalise une chirurgie bariatrique pour obtenir un amaigrissement majeur, cela détériore la fertilité. "Avant toute chirurgie de ce type, il faut conseiller aux hommes de congeler leur sperme" insiste la Dre Charlotte Methorst, chirurgienne-urologue au CH des Quatre-Villes, à Saint-Cloud.

1/6 - Le tabac, poison de la fertilité

"Le tabac est un poison de la fertilité féminine", résume le Pr Olivennes. Il diminue la réserve ovarienne, allonge le délai de conception et avance l'âge de la ménopause.L'homme n'est pas en reste. "Le spermatozoïde est une cellule très fragile, explique la Dre Charlotte Methorst, chirurgienne-urologue, car il n'a pas de cytoplasme, ce liquide qui entoure et protège le noyau. Son ADN est donc à la merci de toutes les altérations induites par l'environnement." Le tabagisme chronique favorise ainsi la fragmentation de l'ADN du spermatozoïde. Il augmente également les anomalies du nombre de chromosomes.


2/6 - L'alcool, ennemi des femmes et des hommes

Les femmes savent qu'elles doivent éviter de boire avant et pendant la grossesse. Mais le futur papa aussi devrait se méfier de la dive bouteille. "La consommation de boissons alcoolisées par le père a un impact sur l'embryogenèse, sur l'implantation de l'embryon, sur le développement grossesse et sur le nombre de grossesses vivantes" prévient la Dre Methorst....Lire la suite sur topsante