Comment réagir en cas d'étouffement chez l'enfant ?

Un petit garçon âgé de 4 ans est décédé après avoir mangé une brioche. L'occasion de rappeler les gestes à adopter afin d'éviter de tels drames. Quels sont les aliments les plus risqués ? Comment pratiquer la manœuvre d'Heimlich ? Réponses.

Le 25 février 2019, dans les Hauts-de-Seine, un petit garçon âgé de 4 ans est décédé après avoir mangé une brioche à l'heure du goûter. Alors qu'il profitait d'une sortie dans le parc de Saint-Cloud avec sa nounou et son papa, l'enfant a fait une "fausse route" : le morceau de brioche s'est retrouvé coincé, bouchant ainsi ses voies respiratoires. Après un massage cardiaque, les secours ne sont malheureusement pas parvenus à le ranimer. L'enfant est décédé deux heures plus tard à l'hôpital Necker... Mais comment réagir dans une telle situation ? Quels sont les aliments à éviter chez les tout-petits et quels sont les gestes à adopter en cas d'étouffement chez un enfant ? En outre, pour découvrir ce qui les entoure, les enfants ont cette fâcheuse tendance à tout porter à la bouche. Cacahuètes, jouets, pièces et accessoires qui traînent à la maison constituent aussi de véritables dangers pour un bébé.

Quels gestes adopter en cas d'étouffement chez un enfant ?

Ce n'est pas toujours évident d'avoir les bons réflexes en cas d'étouffement chez un tout-petit. Néanmoins, connaître les bons gestes et savoir réagir dans de telles situations permet d'éviter la panique et de sauver des vies. D'autant que 70% des corps étrangers coincés dans les voies aériennes concernent des enfants de moins de trois ans. Tout d'abord, il faut distinguer l'étouffement total, de l'étouffement partiel. Pour faire la différence, faites parler la victime en lui posant une question simple "est-ce que tu t'étouffes ?" Si celle-ci se trouve dans l'impossibilité de répondre, de crier ou de tousser, bref qu'aucun son n'est audible, c'est qu'il s'agit d'une obstruction totale. Dans le cas contraire (la victime tousse et émet des sons), l'étouffement est partiel, signe qu'elle respire.

En cas d'étouffement partiel : laissez la victime tousser et rassurez-la, le temps qu'elle expulse d'elle-même l'objet. Il est inutile de lui mettre des claques dans le dos, cela pourrait même aggraver la situation.

En cas d'étouffement total : 2 méthodes de désobstruction doivent être mises en place rapidement. Selon les conseils de La Croix-Rouge, lorsqu'un enfant (de plus d'un an) s'étouffe, voici ce qu'il faut faire :

Des Claques dans le dos

Donnez un maximum de 5 claques vigoureuses dans le dos. Pour cela, penchez l'enfant vers l'avant en soutenant sa poitrine d'une main afin de permettre à l'objet de ne pas s'enfoncer davantage dans la trachée, et tapez vigoureusement avec la main à plat, à 5 reprises entre les omoplates. "Chaque claque a pour but de provoquer un mouvement de toux permettant de déloger l'objet", précise la Croix-Rouge. Vérifiez donc l'état de l'enfant avant de renouveler ce geste.

La manœuvre d'Heimlich

Si vous ne repérez aucun effet, pratiquez la manœuvre d'Heimlich en vous plaçant derrière la victime, les bras autour de son abdomen et l'un des deux poings fermé entre le nombril et l'extrémité inférieure du sternum. "Maintenez votre poing en place à l'aide de votre autre main. Enfoncez fortement votre poing vers vous et vers le haut et recommencez ce geste 5 fois au maximum", détaille encore la Croix-Rouge. Cette pratique consiste à expulser le corps étranger sous l'effet de la pression. La méthode d'Heimlich convient uniquement aux enfants de plus d'un an, précise la Croix-Rouge. Si l'enfant ne parvient toujours pas à respirer, alternez 5 claques vigoureuses dans le dos et 5 compressions abdominales.

En cas de perte de connaissance, posez l'enfant délicatement au sol, sur le dos, et alertez immédiatement les secours en composant le 15. En attendant leur arrivée, pratiquez une réanimation cardiopulmonaire en effectuant 30 compressions thoraciques.

Quels aliments sont-ils les plus dangereux ?

Selon une précédente étude publiée dans la revue Pediatrics, les aliments de petite taille, ronds, collants et durs, représentent un risque d'obstruction des voies respiratoires de l'enfant. Entre 2001 et 2009, sur les 112 000 cas d'étouffements relevés chez des enfants âgés de 0 à 14 ans, ce sont les bonbons durs qui ont été estimés comme étant les plus dangereux par les chercheurs, avec 15,5% des étouffements. Viennent ensuite les guimauves (12,8 % des étouffements), la viande (12,2 %), les os (12 %), certains fruits et légumes (9,7 %), le lait (6,7 %) et enfin, les fruits à coques (6,5 %). Une autre étude datant de 2016 s'était aussi penchée sur les aliments présentant un risque d'étouffement. Selon les chercheurs britanniques, les causes les plus fréquentes d'étouffements sont les sucreries, les hot-dogs ainsi que les raisins entiers (en raison notamment des grains de raisins). Parmi les aliments ayant causés des décès chez des tout-petits figurent aussi les fromages compacts comme les Babybel ou les Ficello, ou encore les saucisses. D'autres produits sont à consommer avec précaution selon l'âge de l'enfant, comme la mie de pain, les poissons (veillez à bien retirer les arêtes), ou encore les pop-corn, qui risquent de se coincer dans la gorge. Pour prévenir les risques, il est recommandé aux parents de jeunes enfants d'éviter les bonbons durs ainsi que les chewing-gums, de couper les aliments en petits morceaux, et de surveiller les petits qui s'approcheraient un peu trop près d'une table apéritive, composée de cacahuètes, d'olives, et autres petits aliments contenant des noyaux. Il est également essentiel de vérifier si les jouets correspondent à l'âge des enfants, car ils peuvent contenir de petites pièces. Si votre bébé à un grand frère ou une grande sœur, apprenez à l'aîné à bien ranger ses jouets.