Comment gérer au mieux la crise d`adolescence de votre enfant ?

Votre enfant grandit et rentre peu à peu dans la crise d'adolescence. Période difficile, elle est accompagnée de son lot de disputes et claquements de portes. Pour la psychologue clinicienne Anne-Claire Kleindienst, c'est une phase inéluctable, mais pas insurmontable.

« Tu connais pas ma vie ». Cette phrase, les parents d’adolescents l’ont forcément entendu au moins une fois. À partir de onze ans, il arrive que votre enfant change. Il devient plus introverti, communique moins avec vous, ou alors devient agressif. Votre enfant est tout simplement en train de vivre sa crise d’adolescence. Moment charnière dans son développement, elle peut être un moment désagréable à vivre, tant pour les parents que pour l’adolescent lui-même. Comment jouer le mieux son rôle de parent dans cette période délicate ?

Une crise inéluctable, mais nécessaire

Psychologue clinicienne et auteure du livre « Petit décodeur illustré de l'ado en crise », Anne-Claire Kleindienst dédramatise : « La crise d’adolescence est un phénomène inéluctable, mais c’est plutôt une bonne nouvelle, car elle permet à l’enfant de devenir adulte ». En entrant dans l’adolescence, l’enfant subit un chamboulement hormonal, une transformation physique et une volonté de se positionner individuellement. «Les prémices de la crise vont se caractériser par une volonté d’indépendance. Cela peut se traduire par des signes de distinction, et souvent une attitude provocante ». Pour la psychologue, le pic de la crise se situe généralement entre 13 et 15 ans.

Un peu de dialogue, mais surtout de l’écoute

Comment gérer au mieux cette crise d’adolescence ? Anne-Claire Kleindienst est catégorique « Dans un premier temps, il ne faut surtout pas prendre les choses personnellement, et afficher une image d’adulte stable ». Dans sa transformation, l’adolescent va tout remettre en question. Il est donc important que ses parents soient des interlocuteurs de confiance. La clé la plus importante reste cependant l’écoute. « Le plus important, ce n’est pas le dialogue à outrance, mais d’écouter avec attention votre enfant, pour comprendre ce qu’il vit et pouvoir lui prodiguer les meilleurs conseils ». Une écoute qui peut est certes plus difficile aujourd’hui, avec les réseaux sociaux chez l'adolescent et le stress chez les parents, mais qui doit rester nécessaire. En revanche, il ne faut pas chercher à être trop intrusif dans la vie de votre enfant. « Il ne faut pas forcer la porte de son jardin secret, mais il faut savoir ouvrir la vôtre ».

Éviter l’absence de communication

Il peut arriver malheureusement que certaines crises d’adolescence se passent moins bien que d’autres. Dans les cas les plus extrêmes, des cas d’anorexie ou des volontés suicidaires peuvent se développer. « Avant ces cas de passage à l’acte, il faut se poser des questions s’il y’a une absence totale de communication entre vous et votre enfant ». Pour la psychologue, les actes violents peuvent être un moyen d’interpeller les parents. « S’il ne parle pas à la maison, c’est que quelque chose ne vas pas ».

Pour ce qui est de la durée, il n’y a pas de date limite pour la crise d’adolescence. « Il n’y a pas d’âge de fin, mais plus l’environnement dans lequel évolue l’adolescent sera stable, plus il s’épanouira rapidement. S’il a des parents, des professeurs avec qui il peut dialoguer et se confier sereinement, au lieu de la subir, il pourra sublimer sa crise d’adolescence ».