"Traumatisée, abusée" : Le témoignage glaçant de Britney Spears contre sa tutelle

Britney Spears a pris la parole pour témoigner mercredi contre la tutelle de son père sous laquelle elle a été placée en 2008  et dont elle demande la fin. Elle a évoqué sa grande souffrance et les abus dont elle se dit victime.

Le témoignage de Britney Spears était très attendu. Jusque-là, la chanteuse n’avait jamais pris publiquement la parole dans l’affaire de sa tutelle, dont elle souhaite enfin se défaire, contre l’avis de son père. Mercredi, la star a été entendue, à distance, par une juge à Los Angeles. Durant 24 minutes, l’interprète de «Baby One More Time» a décrit ses souffrances et les abus dont elle se dit victime depuis le début de cette tutelle, en 2008, juste après sa grave dépression. Elle a déclaré n’avoir pas été entendue, il y a 2 ans, lorsqu’elle avait déjà essayé de défendre sa cause au tribunal. «Cette fois-ci, j’ai tout écrit à propos de ce que j’ai vécu ces derniers mois. Les gens qui me font ça ne devraient pas s’en sortir si facilement. Donc je vais résumer», a-t-elle débuté. Britney Spears a raconté avoir été forcée à faire une tournée en 2018, contre sa volonté. «Mon manager a dit que si je ne le faisais pas, je devrais trouver un avocat et qu’en raison de notre contrat, mon manager pouvait porter plainte contre moi. Il m’a apporté plein de documents en sortant de scène un jour à Vegas et j’ai dû les signer. C’était très effrayant et menaçant. Et à cause de cette tutelle, je ne pouvais de toute façon pas choisir mon propre avocat. Donc j’ai fait la tournée».

Après cette tournée mondiale, Britney Spears devait recommencer une série de concerts à Las Vegas. Des spectacles pour lesquels elle a dit avoir commencé à répéter, malgré son épuisement. Elle a raconté qu’à l’époque, c’est elle qui dirigeait le show, choisissait les chorégraphies et enseignait les pas à ses danseurs, toute seule. «Je gérais 16 danseurs». Une preuve, selon elle, qu’elle n’est pas – contrairement à ce que son père affirme – atteinte de démence l’empêchant de prendre les bonnes décisions pour sa vie. D’après elle, tout a pris une tournure encore plus grave lorsqu’elle a un jour refusé de faire un certain pas de danse. «Après ça, mon équipe, mes danseurs, mon assistante et les gens avec qui je devais faire ce spectacle se sont enfermés dans une pièce pendant 45 minutes». «Madame, je ne suis pas ici pour être l’esclave de qui que ce soit. J’ai le droit de dire non à un pas de danse», a-t-elle lancé. Suite à cet évènement, son thérapeute – mort en 2019 - aurait été appelé par son manager qui lui aurait expliqué que Britney Spears refusait de coopérer avec eux, qu’elle ne suivait pas les répétitions, et qu’elle ne prenait pas ses médicaments. «Ce qui est complètement idiot parce que chaque matin, la même dame depuis 8 ans venait me donner les mêmes médicaments».

Britney Spears s’est ensuite souvenue d’une semaine «où ils ont tous commencé à être très gentils avec moi». «Ils disaient que si je ne me sentais pas bien, je n’avais pas l’obligation de faire le concert. Je devenais très nerveuse (…). Mais je me souviens avoir dit à mon assistante que si je refusais, je sentais qu’ils allaient de nouveau être méchants et me punir, ou quelque chose comme ça». «Trois jours plus tard, j’ai finalement annulé ma résidence à Las Vegas et mon thérapeute m’a prise dans une pièce pour me dire qu’il avait été informé que je ne prenais pas mes médicaments. C’était faux».

Le lendemain, Britney Spears affirme avoir été contrainte à prendre un médicament encore plus fort, du lithium, «sans raison». «Il m’a retiré mes médicaments normaux que je prenais depuis 5 ans. Et le lithium est vraiment très, très fort, c’est complètement différent de ce dont j’avais l’habitude». «Il m’a donné ça et j’avais l’impression d’être ivre. Je n’arrivais pas à parler. Je n’arrivais même pas à avoir une conversation avec ma mère ou mon père. Je lui ai dit que j’avais peur et mon médecin m’a fait m’entourer de six infirmières différentes, qui venaient chez moi, surveiller que je prenais bien ce nouveau traitement pour lequel je n’avais même pas donné l’autorisation».

La star a expliqué mercredi que sa famille «n’a rien fait» pour l’aider mais pire encore, que son père poussait toutes ces décisions. «Tout ce qui m’est arrivé a été approuvé par mon père». Elle a raconté un évènement en particulier, lorsqu’elle a été envoyée avec ses enfants dans sa maison en Louisiane et forcée à voir une psychiatre, 4 heures par jour, pour être évaluée. «Mon père m’a appelée, il m’a dit : "Désolé Britney, tu dois écouter tes médecins. Ils veulent t’envoyer dans un centre à Beverly Hills pour suivre un petit programme. Tu vas devoir payer 60 000 dollars le mois pour ça". J’ai pleuré pendant une heure et il a adoré chaque minute».

Selon elle, son père «aime avoir le contrôle sur sa fille, 100 000%». «Il adorait ça. J’ai fait mes valises, je suis allée dans ce centre. J’y ai travaillé sept jour sur sept, ce qui en Californie ressemble à du trafic sexuel. Faire travailler quiconque contre sa volonté, lui prendre toutes ses possessions – ses cartes de crédit, son argent, son téléphone, son passeport – et les mettre dans une maison pour travailler pour des gens qui vivent là. Les infirmières, la sécurité, tout le monde vivait là. Il y avait un chef qui venait cuisiner. Ils me regardaient me changer – nue – le matin, le midi et le soir. Mon corps n’avait plus aucune intimité. Je faisais des prises de sang chaque jour», a-t-elle expliqué, ajoutant que si elle refusait de suivre ce programme, elle ne pouvait plus voir ses enfants ou son petit ami. «J’ai menti quand j’ai dit au monde entier que j’allais bien et que j’étais heureuse. C’est un mensonge. Je me disais que si je disais ça, peut-être que je deviendrais heureuse, parce que j’étais dans le déni. J’étais sous le choc. Je suis traumatisée. Je ne peux pas dormir. Je suis tellement en colère. Et déprimée. Je pleure tous les jours».

"Ils devraient être en prison"

«Madame, mon père et toutes les personnes impliquées dans cette tutelle, et mon équipe qui a joué un grand rôle dans le fait de me punir après que j’ai décidé de dire non, ils devraient être en prison», a-t-elle continué. Elle a ensuite critiqué l’Etat de Californie, qui a laissé son père prendre «bien trop de contrôle» sur elle, sur son corps, depuis 13 ans. «Si je ne fais pas ce qu’ils veulent, ils me réduisent à l’esclavage, ils me disent qu’ils vont me punir».... Lire la suite sur Parismatch