''Je suis entretenue par un homme plus âgé. Comment m'en sortir ?''

Bonjour Fleur, j’ai 24 ans et je suis la maîtresse d’un homme marié de 60 ans. Il m’a été présenté (je suis esthéticienne) par une amie qui fréquente des hommes influents. Je pourrais vivre sans lui mais j’ai besoin de l’argent qu’il me donne. Que me conseillez-vous ? Arielle, Abidjan.

Je ne suis pas une adepte de ce que d’aucuns pensent être la « morale ». Le fait que vous ayez 24 ans et votre ami 60 ans ne me fait donc pas a priori pousser des cris d’indignation, et le fait qu’il soit marié non plus. Les histoires d’amour peuvent être belles et dignes, même si elles ne correspondent pas aux critères supposément « officiels ». Mais il y a deux choses qui me choquent vraiment dans votre récit : le fait que cet homme vous paye pour vous voir, et le circuit par lequel vous l’avez rencontré. Les « jeunes filles » qui fournissent d’autres jeunes filles (pour massages et plus si affinités) à des messieurs plus âgés ayant de l’argent et du pouvoir, cela porte en effet un nom. Cela s’appelle de la prostitution. Et alors, me direz-vous, cela vous choque ? Pas du tout ! Mais d’abord, j’aime bien que l’on appelle les choses par leur nom. Or, je vous le signale, vous commencez par me raconter des problèmes de cœur pour finir en annonçant des relations tarifées. (Il faudrait quand même savoir de quoi l’on parle…) Et puis, voyez-vous, il se trouve que j’ai déjà écouté un certain nombre de femmes que leur histoire avait conduites à exercer le métier de prostituée. Nous avons travaillé ensemble, et j’ai pour elles infiniment d’estime et de respect. Mais elles m’ont toutes appris la destruction psychologique qu’implique la prostitution. Une destruction qui tient au fait que, plus on gagne d’argent, plus on se sent dévalorisée. Ce qui est parfaitement logique. Puisque la valeur d’un être humain tient précisément au fait qu’il n’a, comme on dit, « pas de prix ». Demandez-vous, Arielle, ce que vous coûte (psychologiquement) l’argent que cet homme vous donne… Pensez-vous vraiment que le jeu en vaille la chandelle ?