Le fonio, céréale écologique, est-il l'aliment sain de demain ?

Cultivée depuis des millénaires en Afrique de l'Ouest, riche en nutriments et acides aminés, résistante à la sécheresse, la graine de fonio a tout pour conquérir un monde de plus en plus avide d'aliments sains, veut croire le chef sénégalais Pierre Thiam.

A mi-chemin entre la graine de couscous et le quinoa, le fonio est cultivé sur le continent africain depuis environ 5.000 ans selon Pierre Thiam, qui explique en avoir fait la découverte dans le sud-est du Sénégal il y a plusieurs années à la faveur de l'écriture d'un livre de recettes. Selon ses recherches, le fonio fut tellement prisé qu'on en retrouva la trace dans des sépultures égyptiennes pour accompagner les défunts dans l'au-delà tandis que pour les Dogons du Mali, l'univers s'est constitué à partir d'une graine de fonio.

Une graine "qui prospère là où rien d'autre ne pousse"

Mais la céréale est tombée en désuétude et n'est plus cultivée que dans l'ouest du Sahel, comme à Kedougou, l'une des régions les plus pauvres du Sénégal. La faute, selon M. Thiam, à une "mentalité coloniale" qui fait que les Sénégalais ne valorisent pas leurs cultures locales et se tournent plus volontiers vers le riz importé de Chine ou, pour les plus aisés, vers la baguette et les croissants de France.
"Il y un potentiel agricole inexploité au Sahel et il faut juste changer les conditions d'accès au marché pour libérer ce potentiel", assure M. Thiam.

"Le fonio pousse sans problème dans une région pourtant sujette à la sécheresse et à la famine. Cette petite graine pourrait apporter de grandes réponses", ajoute-t-il.

De fait, le fonio a besoin de très peu d'eau et, à l'image du millet, il est souvent utilisé comme culture de "soudure", qui permet aux villageois de survivre entre deux périodes de récolte. La culture du fonio est "excellente pour l'environnement". "Elle tolère des sols pauvres et requiert très peu d'eau. Elle prospère là où rien d'autre ne pousse", explique M. Thiam… Suite sur rtbf.be