RDC : produits avec hydroquinone, ce qu’on ne nous dit pas

Depuis quelque temps, les Kinois remarquent l’affichage aux carrefours et sur le long de grandes artères de la capitale, des pancartes géantes imprimées en quadrichromie sur lesquelles on peut lire: « Non à l’Hydroquinone ». On y voit l’image d’une femme artificiellement séparée en deux. D’un côté son corps est à l’état normal, et de l’autre, on voit un visage presque brûlé et devenu visiblement cancéreux à cause de l’utilisation de l’hydroquinone…

En effet, le message qu’on veut faire passer est un appel à la population pour renoncer à l’utilisation de l’hydroquinone en mettant en exergue ses méfaits.

Ce n’est pas mal de mener une telle campagne en vue de décourager la population dans l’usage de cet élément chimique qui détruite la peau. Cependant, des analystes pensent qu’il serait mieux de commencer la lutte en amont pour s’attendre au résultat escompté.

Sinon, tous les efforts fournis et les dépenses engagées risqueraient de rien apporter. Le combat devrait être mené en amont pour qu’en aval on récolte le bon résultat.

Pour cela, le gouvernement devrait commencer par interdire en interne la fabrication des produits à base d’hydroquinone, ensuite renforcer la surveillance à tous les postes frontières pour empêcher l’entrée sur le territoire national des produits cosmétiques fabriqués à base d’hydroquinone.

En plus, toujours en interne, l’autorité ne devra pas se contenter de simples écrits sur les emballages des produits cosmétiques. Mais, il faudra plutôt veiller à partir de la fabrication afin de se rendre compte que la décision est effectivement observée. Car, personne n’ignore la malice de ceux qui se font l’argent en s’en foutant de la santé de la population.

Le mal est profond !

On rappelle que l’appel à la non utilisation de l’hydroquinone n’est pas la première mesure prise par l’autorité en vue de préserver la santé humaine. De pareilles mesures ont déjà été prises antérieurement. Malheureusement, elles continuent de souffrir du manque d’application. C’est le cas de l’interdiction de commercialisation de l’alcool frelaté dont le mode de fabrication échappe à l’organisme national de contrôle de qualité, mieux connu des Kinois sous le vocable de « Zododo ». C’est aussi le cas de l’interdiction de fabrication des emballages en sachets. Pourquoi toutes ces mesures ne sont toujours pas suivies d’effets ? C’est la grande question que l’opinion se pose. Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait ou aider à éclairer la compréhension.

Concernant le cas de « Zododo », tout ce qu’il y a eu, c’est la chasse, pendant quelques jours voire des semaines, des vendeurs de ce produit jugé dangereux dont le dosage et les éléments entrants dans la fabrication restent mal connus. Puis, c’est le silence total !

Curieusement, rien n’a été fait dans le sens de décourager ceux qui en fabriquent dans des conditions qui laissent à désirer. Quant à la fabrication des emballages en plastique dits sachets, il n’y a pas longtemps quand le ministre de l’industrie sortant avait mené campagne, tambour battant, jusqu’à prendre la mesure d’interdiction de fabrication de ce produit considéré comme principal « pollueur » de l’environnement. Au finish, rien ne s’est produit ! Les fabricants n’ont jamais été découragés, ils continuent de plus bel leur business.

Il faut jouer franc jeu

A l’analyse de tous ces faits, d’aucuns pointent du doigt l’autorité. D’un côté, on prend des mesures qu’on annonce en brandissant même des menaces à l’endroit des récalcitrants. De l’autre, on donne l’impression de n’avoir pas la volonté réelle de combattre le mal.

Comment combattre et éradiquer le mal lorsqu’on ne laisse pas libres les agents de l’OCC (Office congolais de contrôle) de faire leur travail. Combien de fois, n’a-t-on pas assisté à des situations bizarres où l’Occ donne l’avis de non-conformité à l’issue de l’analyse effectuée sur un produit, en ordonnant la destruction ou l’incinération dudit produit, mais un « ordre » exige la contre expertise ? Et au finish, il se retrouve sur le marché! Les exemples sont légion : la farine de froment déclarée impropre à la consommation, idem pour le riz, etc.

Ce qui fait que les agents qui avaient cru avoir bien rempli correctement leur tâche, se voient découragés et ridiculisés, voire menacés. Conséquence : personne ne prendra encore le risque de faire le travail comme il se doit. Le réflexe sera d’accepter de fermer les yeux et laisser faire prochainement pour ne pas s’exposer.

Voilà, ce qui démobilise souvent les énergies et découragent ceux qui sont censés faire observer la réglementation. C’est pourquoi, dans le cadre de la politique de « tolérance zéro », il s’avère impérieux de commencer par faire le balai dans la cour en vue de décourager les spécialistes des contre-ordres.

Source : direct.cd