Béance vaginale : causes, traitements et solutions

Il arrive à certaines femmes de voir leur vulve, ainsi que leur vagin distendu. Un gynécologue revient sur les causes, les symptômes et les solutions face à la béance vaginale.

Avoir l'impression que sa vulve est en permanence ouverte, que la muqueuse du vagin frotte contre les sous-vêtements, souffrir d'incontinence aux gaz dans cette région là de notre anatomie... C'est tout à fait possible, et cela porte un nom : la béance vaginale, qui va souvent de pair avec la béance vulvaire. Le gynécologue obstétricien, spécialisé en uro-gynécologie et en troubles fonctionnels intimes, Hichem Bensmail, explique d'où cela vient, et comment le prendre en charge.

Quels sont les symptômes de la béance vaginale ?

"On parle de béance vulvo-vaginale lorsqu'une patiente à l'impression de ressentir un relâchement à cet endroit, et que sa vulve reste ouverte en permanence. Sont souvent décrites des sensations de gêne, d'irritation au quotidien", commence le médecin. "Il est compliqué d'avoir des statistiques sur la question car beaucoup de femmes en souffrent sans en parler", note-t-il. Du côté des symptômes, il précise que la béance vulvo-vaginale ne provoque en général pas de douleur à proprement parler. "Mais comme la zone de la muqueuse est plus exposée, du fait de l'ouverture plus importante, une gêne s'installe", remarque-t-il. Cela dit, l'étendue du trouble du point de vue anatomique n'est pas corrélé au ressenti de la patiente : "certaines patientes ont un relâchement mais pas de répercussions au quotidien, d'autres ont une atteinte anatomique modérée mais une gêne importante..."

Pour celles qui consultent parce qu'elles en souffrent, outre l'aspect désagréable des frottements, des sensations diminuées lors des rapports sexuels, avec une diminution du plaisir, du fait de la perte d'élasticité du vagin, sont mentionnées fréquemment. L'autre manifestation lors des rapports, c'est une impression de gaz qui sortent, due à la pénétration, mais aussi en dehors de ces moments d'intimité.

Dans la liste des symptômes, il note que l'hydratation du vagin est modifiée par ce trouble : "Le vagin est une muqueuse élastique qui se replie comme un accordéon. Avec le relâchement lié à la béance, le repli muqueux est relâché, il n'y a plus cet effet accordéon. Et les sécrétions coulent. Les patientes évoquent souvent une sensation d'humidité permanente." En parallèle, l'hydratation du vagin est moindre. Pendant les menstruations, il peut arriver que les tampons ne tiennent pas dans le vagin, du fait de la distension.

D’après le centre de gynécologie obstétrique Aubagne, "à l'examen on peut constater une ouverture vulvaire exagérée et une laxité des parois du vagin. Il existe souvent une insuffisance des muscles du périnée (muscles releveurs de l'anus) et parfois un début de prolapsus génital (descente d'organe)." Le gynécologue note d'ailleurs que la distension du vagin peut être corrélée à un prolapsus, ce qui a tendance à l'accentuer.

Quelles sont les causes de l'incontinence aux gaz ?

Plusieurs causes peuvent entraîner une béance vulvo-vaginale, à commencer par des facteurs héréditaires. "Certaines personnes ont des tissus plus ou moins élastiques", rappelle le médecin. Le fait d'avoir une mère ou une grand-mère qui ont souffert de prolapsus peut être un facteur de risque. Autre cause de ce trouble : l'âge, qui joue sur l'élasticité des tissus.

L'événement qui peut en être à l'origine, même chez des femmes jeunes, c'est la grossesse et plus particulièrement l'accouchement. "Plus une femme en a vécu, plus le risque augmente. Un accouchement difficile fait aussi partie des facteurs qui augmentent le risque", commente le gynécologue. Le poids du bébé, s'il est plus important que la normale, peut avoir une incidence sur le développement d'une béance vaginale. Il précise par ailleurs qu'une déchirure ou une épisiotomie ne sont normalement pas liées à une incontinence aux gaz. Sauf si la réparation est mal faite, ou si "la suture s'est dégradée, que des points ont sauté", dans ce cas, il peut arriver qu'une béance vulvo-vaginale en découle, sans trop pouvoir prédire à quel moment du post-partum. LIRE PLUS SUR FEMMEACTUELLE