Réduire les risques de cancer par l`alimentation

De nombreuses études ont mis en évidence l’influence des facteurs nutritionnels sur le risque de développer un cancer, même s’il reste des incertitudes sur le rôle exact de certains d’entre eux. Ainsi, une alimentation équilibrée et diversifiée, privilégiant les fibres, les fruits et légumes, peut réduire votre risque de développer un cancer.

L'alimentation fait partie des comportements sur lesquels on peut agir pour accroître la prévention des cancers. Elle agit à la fois comme :

- un facteur de protection : nutriments ou aliments reconnus pour leur rôle protecteur contre certains cancers, comme les fibres alimentaires présentes dans les céréales complètes, les fruits, les légumes, les légumes secs.

- un facteur de risque : aliments qui, consommés en excès, favorisent le développement d'un cancer comme les boissons alcoolisées, les viandes rouges, les charcuteries et le sel.

Une brochure éditée en 2015 fait le point sur la nutrition et les cancers et délivre des conseils pratiques pour améliorer son alimentation.

La prévention du cancer par la nutrition ne peut se résumer à un aliment miracle. Il s’agit d’équilibrer globalement ses consommations, en privilégiant ce qui protège et en réduisant ce qui peut contribuer à l’apparition d’un cancer. Une alimentation équilibrée permet également de limiter le risque de surpoids et d’obésité. N'hésitez pas à parler de vos habitudes alimentaires avec votre médecin.

Les fruits et les légumes

La consommation de fruits et légumes est associée à une diminution du risque de développer plusieurs cancers, notamment les cancers de la bouche, du larynx et du pharynx, le cancer de l’œsophage, le cancer de l’estomac et le cancer du poumon (fruits seulement). 

Ces aliments jouent un rôle protecteur grâce à leur richesse en fibres, en vitamines et en minéraux. De plus, leur apport en calories étant peu élevé, ils contribuent à diminuer le risque de surpoids. Compte tenu de leur composition variée, tous les fruits et légumes présentent un intérêt car ils vous permettent de diversifier votre alimentation tout en apportant l'ensemble des nutriments dont votre organisme a besoin.

Il est conseillé de consommer au moins 5 portions de fruits et légumes par jour (par exemple, 3 portions de fruits et 2 légumes ou 4 de légumes et une de fruits), soit environ 400 g, quelle que soit leur forme (crus, frais, en conserve ou surgelés). Une portion équivaut à une pomme, ou une tomate, ou deux abricots, ou une louchée de soupe, ou un verre de jus de fruits (sans sucres ajoutés), ou une compote non sucrée.

Attention : le riz, le blé, les pâtes, la semoule et les pommes de terre ne sont pas des légumes.

Les aliments contenant des fibres

Certains aliments comme le pain, les fruits et les légumes contiennent des fibres alimentaires. Les aliments céréaliers complets (pain complet, pâtes complètes, riz complet) en sont particulièrement riches.

Il est conseillé de consommer chaque jour des aliments contenant des fibres, tels que les aliments céréaliers complets, les fruits et légumes, les légumes secs (lentilles, haricots secs).

Les produits laitiers

Le Programme national nutrition santé (PNNS) regroupe sous l’appellation « produits laitiers » le lait et les boissons à base de lait, les yaourts, les petits suisses, les fromages blancs et les fromages (frais, affinés…). Ne sont pas inclus les produits à base de lait riches en graisses (beurre, crème) ou en sucres (crèmes dessert ou glaces).

La consommation quotidienne de produits laitiers est un facteur favorable à la prévention du cancer colorectal. Outre son effet bénéfique direct sur la réduction de la prolifération des cellules cancéreuses dans le côlon et le rectum, le calcium a également des effets indirects sur la protection de la paroi intestinale.

Le PNNS recommande aujourd’hui de consommer trois produits laitiers par jour, en les alternant (lait, fromage, yaourt, fromage blanc).

Les viandes rouges et les charcuteries

Les viandes rouges regroupent le bœuf, le porc, le veau, l’agneau, le cheval et le mouton. Les charcuteries correspondent aux viandes conservées par fumaison, séchage ou salage (jambon, lardons).

Les différents types de viandes sont des aliments intéressants au plan nutritionnel (apports en protéines, fer, zinc, vitamine B12). Cependant, comme pour les charcuteries, l’excès de viandes rouges augmente le risque de cancer colorectal.

Il est ainsi recommandé de limiter la consommation de viandes rouges à moins de 500 g par semaine (1 steak pèse entre 100 et 150 g) et d’alterner la consommation de viandes rouges avec des viandes de volaille, poissons et œufs.

Il est conseillé de limiter le plus possible la consommation de charcuteries. En cas de consommation, il est conseillé de réduire autant que possible la taille des portions et la fréquence de consommation.

Le sel et aliments salés

Les apports en sel ont plusieurs origines : le sel de table que l’on ajoute pendant la cuisson ou durant le repas et les aliments naturellement salés ou salés au cours de leur transformation. Des apports excessifs en sel peuvent altérer directement la muqueuse gastrique et favoriser par ailleurs l’action d’autres facteurs de risque. Il existe ainsi des risques de cancer de l’estomac.

Par ordre décroissant, les principaux vecteurs de sel en France sont le pain, les charcuteries, les plats composés, les fromages, les soupes et bouillons, les pizzas, les quiches et les pâtisseries salées, la pâtisserie et les gâteaux, les sandwiches et les viennoiseries.

Les conseils clés :

- réduire la consommation d’aliments transformés salés (charcuteries, fromages) ;

- réduire l’ajout de sel à la cuisson ou dans l’assiette.

Les compléments alimentaires à base de bêta-carotène

Les compléments alimentaires sont « des denrées alimentaires dont le but est de compléter le régime alimentaire normal ». Ils sont constitués d’un ou plusieurs composés parmi lesquels peuvent figurer les vitamines, minéraux, extraits de végétaux, acides aminés ou acides gras. Ils se présentent le plus souvent sous forme de gélules, capsules, ampoules ou comprimés.

De nombreux fruits et légumes contiennent du bêta-carotène (carottes, chou vert, épinards, abricots). Une alimentation variée et équilibrée suffit à satisfaire les besoins nutritionnels en la matière.

La prise de compléments alimentaires peut apporter des doses élevées en bêta-carotène (par exemple en cas de prise simultanée de plusieurs compléments contenant du bêta-carotène, ou si la posologie n’est pas respectée). Cette consommation est non seulement inutile pour la prévention des cancers mais elle constitue un facteur de risque de cancers du poumon et de l'estomac, en particulier chez les fumeurs. En effet, la consommation de bêta-carotène à fortes doses augmente l’action cancérigène du tabac et favorise la production de radicaux libres.

C'est pourquoi, sauf cas particuliers et sous contrôle médical, la consommation de compléments alimentaires n’est pas recommandée.

 

Source : e-cancer.fr