Trop de viande rouge augmenterait les risques d'inflammation de l`intestin

Les gros consommateurs de viande rouge non transformée sont plus susceptibles d'être atteints d'une inflammation de l'intestin, selon une étude américaine publiée ce mardi.

On le savait déjà, manger trop de viande n'est pas recommandé pour la santé. Ce mardi, une nouvelle étude américaine publiée dans Gut, revue médicale spécialisée dépendant du British Medical Journal (BMJ), révèle que les hommes consommant beaucoup de viande rouge sont plus souvent atteints d'une forme courante d'inflammation de l'intestin. Appelée "diverticulite", cette maladie est provoquée par l'inflammation d'un ou plusieurs diverticules, les petites excroissances qui se forment sur la muqueuse interne de l'intestin. 

Les accros à la viande rouge beaucoup plus touchés

Pour parvenir à ces résultats, l'étude a comparé deux groupes: un premier, composé des 20% de participants consommant le plus de viande rouge, avec un deuxième, constitué des 20% de participants en mangeant le moins. Or, les cas de diverticulite ont été 58% plus nombreux dans le premier groupe, expliquent les chercheurs, pour la plupart rattachés à l'université de Harvard, à Boston. Ce risque accru est observé surtout pour les gros consommateurs de viande rouge non transformée (boeuf, agneau, porc), et beaucoup moins chez ceux qui mangent beaucoup de viande rouge transformée (comme le bacon, les saucisses, le salami), ajoutent-ils.  

Tous les quatre ans, les participants devaient préciser à quelle fréquence ils avaient consommé de la viande rouge, du poulet et du poisson au cours de l'année , les réponses pouvant aller de "jamais ou moins d'une fois par mois" à "six fois par jour ou plus". Au total, 764 hommes ont développé une diverticulite, soit 1,6%, les résultats étant basés sur les réponses de plus de 46 000 Américains qui participent à une vaste étude épidémiologique menée aux Etats-Unis depuis 1986.  

De gros mangeurs ayant une moins bonne hygiène de vie

Les hommes consommant plus de viande rouge étaient aussi plus souvent fumeurs que la moyenne des participants, ils pratiquaient moins d'activité physique et utilisaient davantage des anti-inflammatoires et des anti-douleurs. Toutefois, les résultats de l'étude ont été corrigés pour éliminer l'effet potentiel de ces autres facteurs, expliquent les chercheurs. L'étude ne fait qu'observer un lien statistique et ne démontre pas de lien de cause à effet, soulignent-ils L'équipe avance toutefois plusieurs hypothèses, comme le fait que la consommation élevée de viande rouge pourrait perturber l'équilibre des bactéries présentes dans l'intestin. Relativement courante, la diverticulite entraîne des complications graves dans 4% des cas. La fréquence des nouveaux cas est en augmentation, en particulier chez les jeunes adultes, et elle serait la cause de 210 000 hospitalisations par an aux Etats-Unis. Ses causes restent mal connues, même si le tabac, la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, le manque d'activité physique et l'apport insuffisant en fibres alimentaires sont identifiés comme des facteurs de risque. 

 

Source : express.fr