Le mariage des enfants, toujours un fléau au Bénin

Au Bénin, des associations continuent leurs luttes contre le mariage des enfants avec la compagne "Tolérance zéro" qui veut sanctionner les récidivistes.

Le Bénin fait encore partie des pays africains dans lesquels la tradition continue d’avoir une influence palpable, qui semble plus porter préjudice à la femme que de la protéger contre la violation de ses droits les plus basiques.

Au nombre de ces violations se retrouve le mariage des enfants qui malgré les nombreuses sensibilisations résiste encore au grand malheur des jeunes filles âgées de moins de 18 ans. 


Et c’est pour donner la chance à ces filles enroulées dans la spirale de la tradition et à qui on refuse de s’instruire et de s’épanouir que la campagne "Tolérance zéro" face au mariage des enfants a été lancée par les gouvernants dans le cadre de la journée de l’enfant africain.

 Donner sa fille en mariage à l’apparition de ses premières menstrues est une exigence de la tradition rigoureusement respectée par certaines familles, surtout dans le nord du pays.

La dot y est généralement perçue depuis la conception du bébé dans les entrailles de sa mère ou à petit coup dès la naissance.

Tournées de sensibilisation

Au Bénin, 3 filles sur 10 sont mariées avant de franchir les 18 ans. À peine sortir du berceau, elles sont données en mariage à des hommes plus vieux qu’elles et qui généralement ont déjà plusieurs épouses. Ghislaine Bocovo est commissaire de police, responsable de l’office centrale des mineurs, de la famille et de la répression de la traite des êtres humains.

Après plusieurs tournées de sensibilisation dans le Nord, le Zou et le Centre, elle dit ne pas "comprendre cet entêtement de certaines familles à gâcher l’avenir de leurs filles en leur imposant une vie de souffrances par le biais du mariage forcé".

Avant même que la campagne "Tolérance zéro" face au mariage des enfants ne soit lancé, plusieurs associations ont déjà compris l’urgence de l’heure et s’investissent déjà à jouer leur partition pour une enfance épanouie.

Le ROAJELF (Réseau ouest-africain des jeunes femmes) dont la présidente au plan national et régional se dit préoccuper par l’avenir de ces jeunes enfants à qui on ôte le droit de grandir en suivant les étapes.

Traditions face aux droits

Pour Marielle Degboé, "on ne peut respecter la tradition jusqu’à marcher sur les droits de sa fille". Le mariage des enfants est un phénomène contre lequel se bat l'Unicef depuis plusieurs années. Cette année, les ambassadrices de bonne volonté de l'Unicef, les artistes Angélique Kidjo et Zenab Abib ont écouté des jeunes filles leur raconter les difficultés rencontrées pour échapper à la fureur de leurs proches. Pour Angélique Gadjo, "c’est plus que de la torture".

Pour Akossiwa Stella Dokpodjo, présidente de la fondation "Éduque fille mère", pense qu’il "faudra se démarquer des apparitions dans les médias pour combattre le phénomène sur le terrain, dans les zones connues pour être le lit de ce genre de crimes contre l’épanouissement des jeunes enfants".

 

Source: voaafrique.com