Sexualité: «Il faut arrêter de faire à l`autre ce qu`on aimerait qu`il nous fasse»

Comment faire plaisir à notre partenaire? Quelles zones faut-il cibler? Combien de fois faut-il faire l’amour par semaine? Nous faisons le point avec une sexologue.

Dans notre société de la performance, il faut pouvoir assurer de tous les côtés: au boulot, à la salle de sport, à la maison, et également au lit. Niveau sexualité, on n’ose pourtant pas toujours en parler et on se fait parfois un monde de problèmes qui, au fond, n’en sont pas réellement. On fait le point sur la thématique des zones érogènes avec Céline Gennart, thérapeute conjugale et sexologue à Namur.

Quelles sont les zones érogènes chez les hommes et chez les femmes?

«Chez les hommes, la zone érogène principale est très claire. C’est le pénis. C’est l’endroit de prédilection à stimuler s’ils veulent ressentir du plaisir sexuel. Pour le reste de leur corps et pour celui des femmes, cela dépend de chaque personne. Il peut il y avoir par exemple l’intérieur des cuisses, les oreilles, le dos, la poitrine, les tétons… Certains aiment qu’on les stimule, d’autres détestent.»

On ne peut donc pas établir de liste précise? 


«Non, et ce serait même dangereux de le faire. Suivre une liste, c’est prendre le risque de faire des choses “ qui fonctionnent en théorie ” sans écouter la sensibilité du partenaire. Il faut surtout éviter de comparer avec les autres. Nous sommes tous différents. Il faut plutôt apprendre à se connaître, en parler avec son partenaire et savoir ce dont l’autre a envie. Cela peut prendre du temps. On ne peut pas tout avoir tout de suite.»

Pourquoi sont-elles différentes d’une personne à l’autre?

«Parce que nous sommes tous différents. Nous développons de la sensibilité sur certaines zones en fonction de nos expériences de vie. Il y a des empreintes liées à l’enfance (modèle parental, familial, etc.), où l’on se forge une image de la sexualité. Et puis, ce qui peut être génial avec quelqu’un peut l’être beaucoup moins avec quelqu’un d’autre. Cela dépend aussi de la confiance et du lâcher-prise.»

Stimuler les zones érogènes provoque-t-il automatiquement du plaisir?

 «Non. Cela dépend du contexte, de la personne, etc. Les hommes et les femmes n’abordent pas la sexualité de la même manière. Du côté de certains hommes, on veut aller plus rapidement à l’essentiel. Certaines femmes aiment plutôt les variations de rythme et de vitesse, le fait de ne pas toujours se concentrer sur le même endroit, tourner autour du pot, partir, revenir… C’est une chose à retenir. On fait généralement à l’autre ce qu’on aimerait qu’il nous fasse. Et pourtant, c’est l’inverse que l’on doit faire. Si on y pense, on peut s’éviter pas mal de frustrations. Il faut abandonner toute pression. Si on se focalise trop sur des «objectifs à atteindre» (comme l’orgasme), on n’y arrive rarement. Il est indispensable de lâcher prise.»

Existe-t-il un nombre idéal de rapports sexuels à pratiquer sur un laps de temps donné?

«Absolument pas. Le tout, c’est d’être d’accord entre partenaires. Par exemple, si un couple est épanoui en faisant l’amour une fois par an, c’est très bien. Si un autre couple le fait deux fois par jour, c’est très bien aussi… Tant que les deux partenaires sont satisfaits de la situation, celle-ci est idéale, pour eux. La masturbation peut être un bon compromis si on n’a pas les mêmes envies au niveau de la fréquence. Cela permettra à chacun de répondre à ses propres besoins, dans le respect de l’autre. Tout en évitant les frustrations.»

 

Source: lavenir.net