Les 5 réflexes à adopter pour ne plus être invisible au travail

«Faire et faire savoir.» Le diptyque paraît désuet. Il est peut-être plus actuel que jamais, après presque deux ans ponctués de visioconférences et de distanciation. Difficile d'être promu, de changer d'entreprise voire de secteur d'activité sans travailler sa visibilité, en interne comme sur les réseaux sociaux.

"Un rôle de représentation." Voilà le doux euphémisme par lequel certains patrons ou cadres dirigeants qualifient le temps qu'ils consacrent à parler de leur entreprise, à raconter leurs succès, leurs engagements et leurs ambitions. À faire savoir ce qu'ils font, en somme, pour gagner en influence et en impact. L'enjeu est de taille, même sans être PDG d'une entreprise du CAC40, fondateur d'une startup en vue ni même cadre dirigeant. "Il ne faut pas attendre d'avoir un poste important pour développer son impact", nous rappelait Audrey Tcherkoff, directrice du Women's Forum, lors d'une discussion avec Diane von Furstenberg.

Quel que soit son niveau de responsabilités, les succès existent pour de bon, dans toute leur amplitude, lorsqu'on les dit. À ses collègues, à ses managers, à ceux du service d'à côté, aux top managers de son entreprise... ou à ceux de la concurrence. L'idée n'est pas de se faire valoir auprès du plus grand nombre, mais des bonnes personnes. "Tout dépend de son objectif, souligne le coach Jean-Michel Boissière, directeur associé du cabinet Coaching Médias Communication. On n'adoptera pas la même stratégie selon qu'on souhaite être promu en interne, faire rayonner son entreprise à l'extérieur ou être repéré, soi, par de possibles recruteurs." Dans tous les cas, on aura recours à des postures et des techniques réthoriques communes, avec en tête le même objectif : mettre son travail en valeur sans donner l'impression de se vanter.

1 : pitcher ses succès

La clé est d'apporter des faits et des chiffres, d'avancer ce qui a été accompli ou réussi en s'appuyant sur des éléments percutants. Ce qui implique de se les approprier pour pouvoir les énoncer clairement, de façon percutante - en réunion hebdomadaire, en comité de suivi d'un projet ou même par email. L'enjeu, pour éviter un procès en vantardise, est aussi de valoriser ses collègues au passage. "On peut miser sur le "nous" pour inclure ses collègues ou son équipe, et se réjouir "de ce que nous avons fait", se dire "fier de notre travail collectif", suggère Jean-Michel Boissière. Cela permet d'affirmer sa posture de leader au passage."

"On peut très bien glisser à ses chefs, avec le sourire : "il n'a pas été simple de vous convaincre mais je suis très heureux d'avoir défendu et porté tel ou tel dossier"." En tête-à-tête avec son supérieur direct, on peut dire frontalement qu'on a beaucoup travaillé pour décrocher tel contrat ou lancer tel produit. Sans quoi on finit par travailler d'arrache-pied sans que personne ne s'en rende compte. "On ne part surtout pas du principe que les autres savent, auront vu ou deviné ce qu'on a fait", souligne notre coach. Aucun manager, aussi présent soit-il, n'est dans la tête de ses équipes. C'est vrai pour tous les cadres et encore plus pour les top managers. D'où l'importance, dès qu'on a l'occasion de les croiser - en réunion, dans les couloirs ou à un événement corporate, par exemple - de leur glisser deux mots sur le record de ventes du mois dernier et le bonheur qu'on en tire. "Pour devenir visible, on entre en campagne pour démontrer sa valeur ajoutée, par ce qu'on fait et ce qu'on est, résume Jean-Michel Boissière. On ne gagne pas en charisme lorsqu'on demande mais lorsqu'on propose."

2 : miser sur les projets transversaux

Un grand programme de mécénat de compétences, la création d'une fondation d'entreprise, un appel d'offres d'une dimension inédite... Les entreprises, et a fortiori les grands groupes, s'engagent régulièrement dans ce type de chantiers, qui mobilisent des services ou entités d'un groupe peu habitués à travailler ensemble. Qu'on l'impulse ou le rejoigne en cours de route, rejoindre un projet transversal offre une occasion précieuse de gagner en visibilité auprès de collègues et d'interlocuteurs nouveaux. Parmi lesquels se cachent sans doute de potentiels partenaires, des cadres, actuels ou futurs, qui pourraient vous remarquer et avoir besoin de vous plus tard. D'autant plus que de nouvelles missions mobilisent de nouvelles compétences. Un moyen de prendre des risques, de se prouver qu'on y est arrivé et de gagner en confiance en soi. Il en faut pour oser se rendre visible... Lire plus sur madame.lefigaro.fr