Les règles douloureuses affecteraient la productivité au travail

Crampes, douleurs dans le bas-ventre, poitrine sensible, fatigue, mal de dos... Pour certaines femmes, la période des menstruations représente un moment éprouvant, voire invalidant, qui peut parfois les contraindre à s'absenter du travail.

Une étude récemment publiée dans le BMJ Opena évalué la perte de productivité associée aux douleurs menstruelles, en comparant le taux d'absentéisme au travail ou à l'école et le taux de présentéisme chez 32.748 femmes néerlandaises âgées de 15 à 45 ans.

Les participantes ont répondu à des questionnaires en ligne de juillet à octobre 2017, dans lesquels elles ont décrit la fréquence et la durée de leur cycle menstruel, ainsi que l'intensité de leurs douleurs. Les volontaires ont également dû spécifier si elles avaient déjà raté le travail ou les cours pendant leurs règles et si oui, combien de fois.
Au total, près de 14% des sondées ont déclaré s'être déjà absentées du travail ou de l'école pendant leurs règles et près de 3,5% ont précisé que cela se produisait pendant chaque cycle menstruel ou presque.
Le nombre moyen de jours de congé de maladie pris s'élevait à un peu plus d'un jour par an. Les femmes de moins de 21 ans étaient trois fois plus susceptibles de s'absenter que les femmes plus âgées.
La majorité des autres femmes (81%) ont répondu qu'elles allaient quand même au travail ou à l'école, tout en admettant que la douleur nuisait à leur efficacité. Selon les auteurs de l'étude, la perte de productivité totale pour ces femmes s'élevait à près de 9 jours chaque année.
 
Des douleurs sous-estimées

Même si l'étude se base uniquement sur des auto-déclarations, les chercheurs qui l'ont dirigée estiment que l'impact des douleurs menstruelles reste largement sous-estimé dans nos sociétés, en particulier dans l'univers professionnel. "Bien que nous soyons au 21e siècle depuis presque deux décennies, les discussions sur les symptômes menstruels sont encore parfois taboues", déplorent les auteurs de l'étude.
"Il est urgent de mettre davantage l'accent sur l'impact de ces symptômes, en particulier chez les femmes de moins de 21 ans, de discuter des options de traitement avec les femmes de tous âges et, idéalement, d'accorder plus de souplesse aux femmes qui travaillent ou vont à l'école", soulignent-ils. 
L'enquête indique en effet que seule une femme sur cinq explique à son employeur ou à l'école la véritable raison de son absence. Par ailleurs, environ deux tiers d'entre elles déclarent qu'elles aimeraient avoir la possibilité d'avoir des horaires de travail et/ou d'études plus souples pendant leurs règles.