Comment choisir un bon camembert ?

C’est devenu une chose extrêmement difficile, puisque les mensonges se situent au niveau de l’étiquette. Voici les secrets pour y parvenir si vous faites vos courses dans la grande distribution, parce que les crémiers artisanaux, eux, en proposent encore de bons.

Moulé à la louche ?

Comme ils n’ont pas encore réussi à faire modifier la charte, et par conséquent ont perdu le label AOC, qui était un argument de marketing très fort, les industriels écrivent en gros sur l’étiquette « moulé à la louche ».

En lisant cela, beaucoup de gens imaginent que c’est une fermière, certes en blouse blanche, une charlotte sur la tête, il faut bien respecter les normes d’hygiène, mais une fermière quand même, au bras armé d’une grosse louche, qui prélève en un geste auguste le caillé pour le placer amoureusement dans les faisselles  alignées sur une table…

Non, ces louches en questions sont de cauchemardesques machines automatisées, qui ressemblent à de grosses cuillères à glace. Elles projettent automatiquement le caillé dans les moules qui défilent en dessous sur des tapis roulants. Splatch, plotch, crac, et ça recommence des milliers de fois. Des louches peut-être, mais absolument sans aucune trace du bras d’une fermière au bout du manche. Et on n’attend pas trois heures et demie. Faut que ça défile.

C’est la preuve qu’il a été fabriqué selon un cahier des charges rigoureux, depuis la production du lait jusqu’à l’emballage. Ce seul logo indique que le camembert est au lait cru, c’est à dire qu’il est ensemencé à la température du corps de la vache. Puis le caillé est moulé à la louche, placé dans des faisselles où il s’égoutte naturellement, il faut un minimum de 40 minutes entre chaque louche et 5 louches pour faire un camembert, soit 2 litres de lait… Donc, comptez, cela fait presque quatre heures, rien que pour mouler un camembert…

Moelleux

Un camembert doit être moelleux. Si le centre est plus ferme que le bord, il faut le laisser s’affiner un ou deux jours à température ambiante, jamais, (malheur !) au frigo.

Il est à point lorsque sa croûte est couverte d’une fine moisissure veloutée, légèrement jaune et ondulée.

Il est alors onctueux à cœur, au mieux de sa saveur, et il faut le consommer rapidement. Hé oui, pas question de le faire durer des jours. C’est un plaisir éphémère, et c’est ce qui fait son charme.

Son odeur doit être aromatique, jamais piquante.

Sa température de dégustation est celle du vin d’accompagnement : 16 à 17°C. Si sa conservation a lieu au froid, il convient de le sortir avant le repas, le déballer de son papier et le déposer sur le plateau à fromages.

 

 

 

Source : dumieletdusel.com