Cancer du colon : une prise quotidienne d'aspirine réduirait le risque

La prise continue et à faibles doses d’aspirine ou d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène pendant au moins 5 ans est associée à une réduction du risque du cancer colorectal, selon une vaste étude.

De nombreux travaux ont mis en évidence l’effet protecteur de l’aspirine contre le cancer des ovaires, de la prostate ou encore du tube digestif. Cette étude réalisée auprès de plus de 110 000 participants dont 10 000 personnes atteintes d’un cancer du colon, précise que l’aspirine semble plus protectrice chez les femmes.

Une prise ininterrompue pendant 5 ans

Les chercheurs du département d'épidémiologie clinique à l'hôpital de l'université d'Aarhus au Danemark montrent ainsi que la prise d’une dose quotidienne d’aspirine comprise entre 75 et 150 mg durant au moins 5 ans est associée à un risque réduit de 27 %. Ils suggèrent aussi que la prise d’AINS pendant la même période de temps et à des doses similaires est liée à un risque réduit de 30 à 45 %.

Par ailleurs, les résultats indiquent que les effets protecteurs s’annulent si la prise est discontinue et/ou inférieure à 5 ans. Une étude américaine publiée en août 2014 dans Annals of Oncology a montré, quant à elle, qu’une dose comprise entre 75 à 100 mg durant 10 ans diminue d’environ 35 % le risque du cancer du colon, de l’œsophage et également de l’estomac.

Effets secondaires importants

Néanmoins, ces effets bénéfiques s’accompagnent d’effets secondaires potentiellement graves. Une prise régulière d’aspirine augmente le risque de survenue d’hémorragies digestives, d’ulcères ou d’anémies. Les AINS ne sont également pas dépourvus d’effets secondaires. A haute dose, ils aggravent les insuffisances rénales, cardiaque, ou favorisent une hypertension artérielle. C’est pourquoi le responsable de ces travaux, le Dr John Baron, de l’université de médecine de Caroline du Nord, ne recommande pas la prise d’aspirine ou d’AINS pour prévenir l’apparition d’un cancer sans un avis médical. Il souligne, par ailleurs, la nécessité de mener d’autres recherches, notamment pour déterminer les doses optimales.

 

Source : pourquoidocteur.fr