La survie après un cancer s’améliore globalement, malgré de fortes disparités

De plus en plus de personnes atteintes d’un cancer sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic de la maladie. Certaines tumeurs restent de mauvais pronostic, rapporte une nouvelle étude de l’Institut national du cancer et de Santé publique France.

C’est plutôt une bonne nouvelle : de plus en plus de personnes atteintes d’un cancer sont toujours en vie cinq ans après le diagnostic de la maladie. C’est ce qui ressort de la quatrième étude publiée mardi 6 juillet par l’Institut national du cancer (INCA), Santé publique France (SPF), le réseau français des registres des cancers (Francim), et le service biostatistique des Hospices civils de Lyon. Rappelons que le nombre de nouveaux cas de cancers en France est estimé à près de 382 000 en 2018, dont 54 % chez l’homme. Avec 157 400 décès, dont 57 % chez l’homme, le cancer représente en France la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femme.

Cette étude a suivi 730 000 personnes ayant eu un diagnostic de cancer entre 1989 et 2015 en métropole, âgées de 15 ans ou plus au moment du diagnostic. Elle porte sur 50 localisations de tumeurs solides et 23 hémopathies malignes.

Globalement, la survie a tendance à s’améliorer, ce qui reflète « les progrès réalisés dans le système de soins à la fois dans la détection des cancers, mais aussi dans leur prise en charge thérapeutique », indique l’étude. Mais il existe néanmoins de très fortes disparités selon les localisations et l’âge au diagnostic. Ainsi, la survie à cinq ans varie en effet de 96 % pour les cancers de la thyroïde à 7 % pour certaines tumeurs du poumon. Certaines tumeurs laissent donc toujours peu d’espoir (mésothéliome pleural, pancréas, foie, poumon, système nerveux central, estomac, notamment) avec des taux de survie inférieurs à 33 % ; cela signifie qu’il existe seulement une chance sur trois d’être encore en vie cinq ans après le diagnostic. Ces tumeurs de pronostic défavorable représentent 32 % des cas de cancer chez l’homme et 19 % chez la femme. L’accent doit donc être mis sur l’amélioration des thérapeutiques pour ces localisations, précisent l’INCA et SPF.

Tabac ou alcool = mauvais pronostic

Malgré une amélioration, le cancer du poumon, le troisième le plus fréquent avec 46 300 nouveaux cas en 2018, reste de très mauvais pronostic et le plus meurtrier en France, avec 33 100 décès en 2018, dont 69 % d’hommes. La plupart des cancers de mauvais pronostic (poumon, œsophage, foie) sont associés au tabac ou à l’alcool, souligne cette étude.

L’amélioration des taux de survie et des traitements des cancers de mauvais pronostic ainsi que le renforcement de la prévention constituent des axes forts de la stratégie décennale (2021-2030) de lutte contre les cancers, annoncée en février 2021. « Le tabac et l’alcool sont respectivement responsables de 45 000 et 16 000 décès par cancer chaque année, rappelle Lionel Lafay, responsable du département observation et documentation de l’INCA, ainsi, si les mesures de prévention vis-à-vis des consommations alcoolo-tabagiques étaient mises en place, 60 000 cancers pourraient être évités d’ici à 2040. »

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