AICH’TOU BAMBA : L’espoir du Gontougo

Dans le Gontougo (ex-Zanzan), il faut désormais compter avec Aich’tou Bamba. Elle vient de publier un nouvel album qui lui permet d’assurer l’héritage des noms connus d’artistes originaires de la région comme Jim Kamson, Ambassadeur Agalawa, Awa Kouman ou Seve Ladiva. Chanteuse à la voix suave, Aich’tou essaie d’écrire à sa manière une nouvelle page de la musique du Zanzan. Surnommée ‘’la lumière du Gontougo’’, Aich’tou déroule à la sortie de son nouvel album dénommé ‘’Bakè lèbikigue’’. Il comprend huit titres et a été présenté en grandes pompes au Centre d’actions culturelles d’Abobo le 12 mars dernier. Boness Bidja, Tia Paul, Sève Ladiva, Kady Bamba, Alpho Ange, B Prince, Alexis Boka, Jacoby Lobel et Sikaba ont assuré la première partie de ce show époustouflant.

Devant un public acquis à sa cause, la jeune chanteuse a dévoilé les principaux titres de son CD. Occupation scénique impeccable, costumes de scène corrects, pas de danse bien coordonnés et douceur vocale exquise sont les armes secrètes qui permettent à Aich’tou de dompter ses admirateurs et d’en conquérir de nouveaux. C’était un concert-dédicace qui s’est rapidement transformé en bal populaire au cours duquel le podium et la salle sont vite devenus une sorte de dancing. C’est que pour maitriser son auditoire, ‘’la lumière du Gontougo’’ ‘’l’éclaire’’ avec des messages dits en koulango, en dioula et en français qu’elle pose judicieusement sur une musique moderne qui puise ses racines dans les rythmes traditionnels des peuples du Zanzan. Son nouvel album évoque des sujets comme la jalousie, l’amour, l’acceptation de soi, le pardon, le rejet... Chaque thème renvoie à une partie du cours de la vie d’Aich’tou Bamba qui n’a pas été un long fleuve tranquille. L’artiste est un exemple de persévérance car elle a surmonté de nombreuses difficultés pour être à son niveau actuel.

Aich’tou Bamba est née Anzata Bamba. Elle est issue d’une fratrie de sept gosses et perd sa mère quand elle a 13 ans. La jeune adolescente quitte alors son Zanzan natal pour la capitale économique de la Côte d’Ivoire. A Abidjan, elle lutte pour s’affirmer et survivre en faisant de petits métiers comme fille de ménage, gérante de cabine téléphonique… Pendant ce temps, elle aiguise sa plume à l’écriture de ses textes. En 2012, elle enregistre une maquette de deux chansons qui devraient être produites par son oncle. Mais ce dernier meurt avant le démarrage du projet.

En 2016 que Kamsey Kamagaté, l’arrangeur de sa maquette, lui apporte un nouveau souffle. Il produit son premier album intitulé ‘’Koridjo’’, amour en français. L’album fait son bonhomme de chemin grâce à la profondeur de ses textes. Il permet néanmoins de découvrir Aich’tou qui tourne dans sa région. Le destin faisant bien les choses, son chemin croise en 2018 celui de Charles Sié, un nom très connu dans le Gontougo. Ils font un featuring et publient la chanson ‘’Minkoridjé min’’ qui se traduit littéralement par ‘’Je m’aime tel que je suis’’. La popularité de son premier CD et le single avec Charles Sié permettent à Aich’tou de faire des tournées en Côte d’Ivoire notamment à Bouna, Divo, Sassandra, San Pedro, Moussadougou, Nassian et même au Ghana.
Avec la sortie de ‘’Bakè lèbikigue’’, Aich’tou espère étendre sa lumière sur toute la Côte d’Ivoire, à l’Afrique et même au-delà ! C’est tout le mal qu’on lui souhaite.