80% des infections VIH dues à des personnes ignorant leur statut ou pas traitées

Environ 80% des contaminations par le virus du sida aux Etats-Unis sont dues à des personnes ignorant qu'elles sont séropositives, ou des malades connaissant leur statut mais qui ne sont pas traités, selon une étude publiée lundi par les autorités sanitaires.

Les statistiques visent à montrer la pertinence de la stratégie récemment annoncée par le président Donald Trump pour mettre fin à l'épidémie d'ici dix ans dans le pays, et qui a deux grands éléments: rendre les dépistages beaucoup plus fréquents dans la population, et aider les malades à être traités immédiatement, dès les résultats du test.



L'étude, fondée sur des données de 2016, estime que 38% des contaminations proviennent de personnes séropositives ignorant leur statut, et que 43% viennent de gens connaissant leur statut mais pas traitées, soit un total d'environ 80%.



Les 20% de contaminations restantes viennent de personnes traitées, mais chez qui le virus reste encore présent à un niveau détectable. C'est principalement dû à des raisons financières, sociales ou autres qui les empêchent de respecter le traitement antirétroviral, pourtant réduit aujourd'hui à un comprimé par jour avec des effets secondaires très réduits.

A l'inverse, l'étude estime que le demi-million de personnes traitées et chez qui la charge virale est devenue indétectable (soit la moitié des personnes ayant le VIH aux Etats-Unis) sont à l'origine de zéro nouvelle contamination, preuve du succès des médicaments, qui permettent non seulement de vivre mieux et plus longtemps, mais d'éviter de contaminer ses partenaires sexuels.



Le groupe le plus à risque reste, de loin, les homosexuels. La communauté représente plus de la moitié des séropositifs du pays. Les trois quarts des nouvelles infections sont dues à des relations sexuelles entre hommes. 5% des infections sont dues à l'usage de seringues de drogues chez des homosexuels hommes.



10% des infections sont dues à l'injection de drogues et 12% concernent les hétérosexuels.



Le taux d'infection est plus haut chez les jeunes, notamment les 13-24 ans.



Le gouvernement Trump a annoncé un investissement nouveau de 291 millions de dollars pour la prochaine année budgétaire afin de redonner une impulsion contre l'épidémie, qui stagne depuis 2013 aux Etats-Unis à environ 39.000 contaminations par an. Le but est de réduire ce nombre de 75% en cinq ans et 90% en dix ans.