Qui est Adut Akech, la mannequin dont tout le monde parle?

Deux saisons déjà qu'Adut Akech fait tourner la tête de la mode. Mannequin à la beauté subjugante, elle fait valser les clichés et redonne l’espoir en une mode qui serait enfin placée sous le signe de la diversité. Teint d’ébène lumineux, coupe garçonne graphique et sourire à tomber : sous ses airs de Grace Jones, Adut Akech cache, du haut de ses frêles 18 ans, un CV mode détonant.

Premiers pas

Si elle fait ses premiers pas dans le mannequinat dès l’âge de 12 ans pour le compte de sa tante, modeste créatrice de vêtements, c’est à Melbourne, lors de la Mercedes Benz Fashion Week Australia, que la silhouette élancée de la jeune femme fait des étincelles, défilant pour pas moins de 16 shows durant l’événement. 
De quoi se faire remarquer par l’agence Elite France qui la positionne (presque) immédiatement auprès d’Anthony Vaccarello alors jeune nouveau chez Saint Laurent. « J’ai participé à presque toutes les campagnes depuis que Anthony [Vaccarello] est devenu le directeur artistique, j’ai grandi proche de lui et de l’équipe. Ils sont comme ma famille », explique-t-elle au magazine I-D.

Une famille 5 étoiles qui lui ouvrent les portes de toutes les autres maisons, multipliant les campagnes et les apparitions sur catwalks. Lors de la dernière Fashion Week, on l’a vu ainsi sur tous les fronts. À New York, Adut Akech a ainsi pu briller chez Tom Ford, Bottega Veneta et Calvin Klein. À Londres, c’est sur les podiums de JW Anderson, Simone Rocha ou encore Burberry que cette grande fan de Naomi Campbell et d’Alek Wek, ses modèles, a su se faire remarquer. À Milan ? Elle a cumulé Versace, Fendi et Prada.


Les débuts du succès

Un succès d’autant plus bluffant que rien ne prédestinait la jeune femme à jouer les mannequins. Bien loin de la frivolité de la Fashion Week, c’est dans un Sud Soudan déchiré par la guerre, en 1999, qu’Adut vient au monde. Après un passage dans le camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, sa famille arrive en Australie, à Adelaide. La futur top n’a alors que 6 ans et le statut de réfugié dans un pays où les professeurs n’arrivent même pas à prononcer correctement son prénom. Elle se fait alors appelée « Mary ». « C’était beaucoup plus simple à l’école. Mais après avoir signé un contrat international avec une agence de mannequins, j’ai su que je voulais reprendre « Adut ». Je n’ai jamais rencontré une autre mannequin avec ce prénom. » explique t-elle au Vogue US.

Une singularité à l’image de son parcours, mais aussi de ses projets, la nouvelle new-yorkaise ne se contentant pas de défiler pour les plus grands. Avec des rêves d’entreprenariat et de travail caritatif, Adut Akech poursuit, avec sérieux et discipline, ses études en parallèle de sa carrière. «Pendant qu’on fait mes cheveux ou mon maquillage, je m’occupe de mes devoirs scolaires. J’ai une école qui me soutient dont je suis très reconnaissante. Ils facilitent tout le processus », raconte-t-elle au site Broadsheet. Ou quand le monde entier se met aux pieds d’une irrésistible étoile montante.

Mannequin de l'année ?

Ces dernières saisons, on l'a vu défiler Alexander McQueen, Stella McCartney, Givenchy, Valentino, Saint Laurent ou encore Dries Van Noten. Raison pour laquel Adut Akech est en lice - aux côtés d'Adwoa Aboah, Bella Hadid, Kaia Gerber et Winnie Harlow - pour remporter le prix de "Mannequin de l'année" des British Fashion Awards, l'évènement qui récompense les personnalités mode, britanniques ou non, qui ont marqué l'année. Un prix qui confirmerait l'importance qu'occupe ce model choisi par Karl Lagerfeld pour clôturer le défilé Haute Couture de Chanel, vêtue d'une tenue de mariée. Elle est ainsi devenue la seconde femme noire dans l'histoire de la mode à tenir ce rôle.

Il faudra cependant attendre le 10 décembre, date à laquelle se tiendra la cérémonie de remise de prix, pour savoir si Adut Akech sera sacrée "Mannequin de l'année". Si elle l'emporte, elle sera la preuve que 2018 a été une année qui a eu à coeur de normaliser la place des femmes noires - dans les pays anglo-saxons -comme prouvé par le "Black September" qui a vu le plus haut nombre de femmes noires en couverture des numéros de septembre.

 

Source: marieclaire.fr