Trop de fruits pendant la grossesse altérerait la qualité du lait maternel

Consommer une trop grande quantité de fructose, sucre naturellement présent dans les fruits et le miel, durant la grossesse impacterait la qualité du lait maternel et favoriserait les risques d'obésité, de diabète et de maladies cardiovasculaires chez l'enfant à naître, alerte une nouvelle étude néo-zélandaise.

Manger des fruits participe à avoir une alimentation équilibrée. Néanmoins, en consommer une trop grande quantité pendant la grossesse serait délétère pour la santé future du bébé. C'est en tout cas ce qu'indiquent des chercheurs néo-zélandais de l'Université d'Otago à Wellington dans une étude* publiée le mardi 18 août 2020. Plus précisément, ce serait l'excès de fructose chez la femme enceinte qui aurait des conséquences négatives sur le métabolisme du fœtus. 

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont mené une expérience sur des cochons d'Inde avant et pendant leur grossesse et ce, jusqu'à la naissance de leurs bébés. Les animaux ont alors été séparés en deux groupes : le premier groupe a bénéficié d'une alimentation classique, tandis que le second a reçu de l'eau mélangée à du fructose 60 jours avant l'accouplement et jusqu'à la naissance. Le taux de fructose du second groupe représentait 16,5 % de leur alimentation totale. ce qui ressemblait beaucoup à la consommation humaine moyenne de fructose dans les pays occidentaux, estimée à environ 14% de l'apport calorique quotidien moyen. Au terme de leur expérience :

Les chercheurs ont découvert que le fructose avait un impact significatif sur le métabolisme des femelles qui ont reçu la boisson sucrée au fructose. 
Les chercheurs ont observé une présence d'acides gras bien plus importante dans le lait maternel des femelles ayant reçu la boisson riche en fructose pendant leur gestation que celles qui ont eu une alimentation classique. Et trop d'acides gras dans le lait maternel altère sa qualité nutritionnelle. 

"Nous fournissons la première preuve que les descendants nés de mères nourries au fructose présentent un schéma très spécifique d'augmentation des acides gras libres et d'altération du métabolisme des lipides qui persiste tout au long de la vie" chez l'enfant, constate Erin Smith, auteure principale de l'étude. Et il est bien connu que l'augmentation des niveaux d'acides gras favorise les risques d'obésité, de résistance à l'insuline, de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires. 

Limiter les sucres raffinés 

"Notre étude met l'accent sur l'importance de limiter l'ajout de fructose raffiné, comme les boissons sucrées, et de rechercher une alimentation plus équilibrée sur le plan nutritionnel chez les femmes avant et pendant la grossesse et l'allaitement", souligne Erin Smith. Face à ces conclusions, elle estime que cette surconsommation de fructose et de sucres raffinés (présents notamment dans les biscuits, céréales, plats, gâteaux, sauces industriels...) pourrait expliquer l'augmentation des maladies cardiovasculaires et du diabète survenue ces 50 dernières années, même si les résultats doivent encore être confirmés par des études complémentaires menées chez l'humain. 

Quels sont les aliments qui contiennent du fructose ?

Le fructose est un sucre que l'on retrouve naturellement et en grande quantité dans les fruits frais, les fruits secs, le miel ou le sirop d'agave ou le sirop d'érable. A titre informatif : 
Une pomme contient 6g de fructose pour 100g
Les raisins secs contiennent 32g de fructose pour 100g
La confiture de fraise contient 19g de fructose pour 100g
Le miel contient 39g de fructose pour 100g