Les enfants surprotégés auraient plus de difficultés à contrôler leurs émotions

De nouvelles recherches sur le comportement des parents surprotecteurs, parfois appelés parents-hélicoptères, montrent qu'il peut avoir un effet néfaste sur la capacité qu'ont leurs enfants à gérer leur comportement et leurs émotions.

Cette étude internationale menée par des chercheurs des universités du Minnesota, de Caroline du Nord et de Zurich (Suisse) a suivi 422 enfants sur une période de huit années entre deux, cinq et dix ans. Les scientifiques ont recueilli des données émanant de leurs propres observations des interactions enfant-parent lors de temps consacrés aux jeux à la maison. A cela venaient s'ajouter des appréciations de professeurs et des enfants eux-mêmes à l'âge de 10 ans. Ils ont trouvé que lorsque les parents surprotégeaient leur enfant à l'âge de deux ans, il était moins aisé pour ce dernier de bien gérer sa façon d'être et ses émotions à l'âge de 5 ans.

Les chercheurs ont aussi démontré que lorsque l'enfant montrait un meilleur équilibre émotionnel à l'âge de 5 ans, il était plus susceptible d'avoir de meilleures aptitudes sociales et une meilleure productivité à l'âge de 10 ans.  De plus, les enfants affichant un meilleur contrôle de leurs impulsions étaient aussi moins susceptibles de faire face à des troubles émotionnels et sociaux et avaient plus tendance à afficher de bons résultats scolaires à l'âge de 10 ans.

"Les comportement de parentalité hélicoptère que nous avons vus comprenaient des parents qui disaient constamment à leur enfant avec quoi et comment jouer, comment ranger après avoir joué, des parents trop stricts ou exigeants", a expliqué l'auteur principal de cette étude Nicole B. Perry.

"Nos recherches ont montré que les enfants de parents-hélicoptères pourraient être moins à même de faire face aux défis de la croissance, surtout dans un environnement complexe comme celui de l'école. Les enfants qui n'arrivent pas à réguler leurs émotions et leur comportement sont plus susceptibles de mal se comporter en classe, d'avoir plus de mal à se faire des amis...", a expliqué le professeur Perry. Cette dernière a précisé que les "enfants réagissaient de manières différentes. Certains devenaient méfiants, d'autres indifférents alors que certains montraient une certaine frustration".

La directrice de l'étude a expliqué qu'apprendre à gérer ses émotions est un aspect clé de l'apprentissage et que les parents surprotecteurs pouvaient limiter les opportunités qui se présentaient aux enfants pour développer ces capacités. Elle ajoute aussi que les "parents peuvent aussi donner l'exemple à leurs enfants en recourant à des stratégies positives pour gérer leurs propres émotions lorsqu'ils sont contrariés".

 

Source: AFP