Où en est votre fécondité ? Faites le bilan

Vous avez envie d'avoir un bébé ? Tout d'abord, intéressez-vous à votre fécondité et réalisez un bilan. On fait le point.

Fécondité : avez-vous le « bon » âge ?

Sur un plan strictement biologique, il y a une période idéale pour faire un bébé. Il s’agit de la tranche d’âge 25-30 ans. Les cinq années qui précèdent ou suivent ne sont pas mauvaises mais un peu moins bonnes. Enfin, après 38 ans, les médecins observent une chute dans le taux de fertilitéchez les femmes. Il est naturel : chaque femme naît avec un stock d’ovocytes dans ses ovaires et au fur et à mesure des mois, cette réserve diminue. A chaque cycle, on a ainsi 25 % de chances de faire un bébé à 25 ans, mais on n’en a plus que 12 % à 35 ans, 8 % à 40 ans et 2 % à 42 ans.

Vos règles sont-elles régulières ?

Les règles sont le signe que l’ovulation fonctionne normalement. Petit rappel : 14 jours après l’ovulation, la muqueuse utérine, ne contenant pas d’embryon, se désagrège sous forme de « menstrues », les règles. Donc lorsqu’on a des règles régulières, c’est bon signe. Attention, sous pilule, c’est différent car l’ovulation est bloquée et les saignements qui surviennent après trois semaines de pilule sont des « hémorragies de privation », liées au manque d’hormone lors de la semaine d’arrêt. Si les règles sont irrégulières, c’est-à-dire que les cycles durent moins de vingt jours ou trente-cinq jours, voire plus, ou si les règles apparaissent de loin en loin, mieux vaut consulter.

Faites-vous suffisamment l’amour ?

Entre le rythme de vie trépidant et le stress, les câlins passent parfois au second plan. Or, pour que ça marche, il faut que le rythme suive côté sexe. En clair : faire l’amour tous les deux jours.

Faites-vous l’amour quand il faut ?

Pour être fécondants, les rapports sexuels doivent avoir lieu dans la fenêtre de fécondité. Elle est étroite : à peine trois jours. Elle prend en compte à la fois l’ovulation et la durée de vie des spermatozoïdes. C’est donc dans les trois jours qui précèdent et incluent l’ovulation que les câlins sont les plus efficaces. Certains signes annoncent la prochaine ovulation : l’aspect de la glaire (elle devient comme filante si on la touche avec les doigts), la température augmente légèrement, les filles vraiment bien réglées peuvent donc tenir un calendrier assez fiable. Enfin, les tests d’ovulation, vendus en pharmacie, s’avèrent utiles.

Êtes-vous suffisamment zen ?

Il est souvent compliqué de rester détendue et de ne pas virer obsessionnelle quand l’envie du bébé est là. Pourtant, il faut savoir rester zen. C’est souvent quand on ne focalise pas sur le bébé que la grossesse commence. Pour vous aider, certaines médecines douces (homéopathie ou tisanes de phytothérapie) apportent des solutions contre l’anxiété et la nervosité qui troublent la libido côté femme et côté homme.

Votre hygiène de vie favorise-t-elle une grossesse ?

Saviez-vous que le tabac altère la qualité des ovules, diminue la production des œstrogènes (les hormones féminines), ralentit le flux sanguin et rend la paroi utérine moins accueillante pour la nidation ? Du coup, le délai pour être enceinte est doublé. Plus d’hésitation, arrêtez de fumer avec l’aide d’un tabacologue avant de faire un bébé.

Êtes-vous au top de votre forme ?

Simple question de bon sens, plus vous êtes en forme, mieux votre corps fonctionne dans tous les domaines, y compris celui de la reproduction. Alors, faites le plein de vitamines et minéraux. Privilégiez le zinc, l’iode, mais aussi le magnésium, le calcium, le fer, les vitamines C, E, B9, B1 et B6. A trouver de préférence dans votre alimentation. En revanche, attention aux excitants (café, thé et boisson à la caféine) qui peuvent ralentir la venue de la grossesse chez certaines.

Êtes-vous prête sur le plan médical ?

Les médecins conseillent de plus en plus de consulter avant même l’arrêt de la contraception afin de faire le point sur votre état de santé. Il recherchera ainsi les infections comme les Chlamydiae qui entraînent des stérilités, ou certaines malformations qui compromettraient la grossesse et vous vaccine contre la rubéole si c’est nécessaire. Quand on est en bonne santé, le délai moyen pour faire un bébé se situe entre 6 et 12 mois. Inutile donc de consulter trop tôt un spécialiste de l’infertilité.

Bilan d’infertilité : les examens prescrits aux couples

La courbe de température
Elle permet de détecter des troubles de l'ovulation. Concrètement, cela consiste à noter sa température chaque matin, à la même heure. Une courbe normale montre des variations de quelques dixièmes (2 au minimum) : en début de cycle la température est basse, puis elle plonge le jour même de l'ovulation et remonte au-dessus de 37 en deuxième partie de cycle après l'ovulation. Elle reste ensuite stable, mais à un niveau plus élevé qu'en début de cycle, et ce, jusqu'à l'arrivée des règles. En savoir plus sur la courbe de température.
L'échographie pelvienne
C'est l'un des premiers actes demandés par le médecin. L’échographie pelvienne permet de détecter certaines malformations ovariennes (kystes...) et utérines (fibrome,polypes, malformations, endométriose...). En cas de suspicion, des examens plus approfondis sont prescrits.

Les bilans hormonaux


Les problèmes d'infertilité peuvent être liés à des troubles hormonaux. Il est donc indispensable de doser certaines hormones dans le sang pour s'assurer de leur présence et vérifier leur quantité. On mesure ainsi les taux d'estradiol (qui stimule la croissance d'un follicule sous l'effet de la FSH), la FSH (qui permet la maturation d'un follicule chaque mois), le LH (qui provoque l'ovulation), la progestérone (signe de bon fonctionnement ovarien), la prolactine (un excès perturbe l'ovulation) et parfois l'inhibine B et l'hormone anti-mullerienne (qui apportent des compléments d'informations sur la réserve ovarienne reflétant l'âge des ovaires). Il est important de faire ces examens au bon moment dans le cycle menstruel et de respecter la prescription de votre gynécologue. Certains examens (comme le dosage de la FSH) ne sont pas faits de la même façon dans tous les laboratoires d'analyses et si votre médecin vous conseille plutôt tel endroit, allez-y ! C'est qu'il y envoie ses patientes et qu'il est satisfait des résultats. On gagne parfois du temps à aller à côté de chez soi par facilité, mais il faut refaire les examens en cas de problème.

Le spermogramme


Il s'agit d'une analyse du sperme obtenu après masturbation au laboratoire d'analyses. On peut ainsi observer la mobilité des spermatozoïdes et les compter. Le sperme contient normalement entre 20 et 400 millions de spermatozoïdes. S'il y en a moins, on parle d'oligospermie. Le terme d'azoospermie signale l'absence de spermatozoïdes. Enfin l'asthénospermie indique non pas le nombre de gamètes mais leur faible mobilité, pourtant indispensable pour atteindre puis féconder l'ovocyte. Enfin, il est primordial que 40 % au moins des spermatozoïdes aient une morphologie normale : tête et flagelle bien en place. Si le spermogramme montre des « défauts », il est conseillé d'en refaire un, deux à trois mois plus tard. Et même si votre conjoint a été responsable d'une grossesse avec une autre femme, il est souhaitable de faire cet examen.
Le test de Huhner ou test post-coïtal
Il s'agit d'un prélèvement vaginal, à faire en laboratoire dans les heures qui suivent un rapport sexuel. On examine ainsi le comportement des spermatozoïdes dans la glaire cervicale. On peut également analyser la glaire, sa texture et sa quantité, des éléments indispensables à la fertilité. Ce test ne remplace pas pour autant le spermogramme.

L’examen des trompes


Dans tout bilan d'infertilité, il y a un examen de la sphère génitale pour vérifier que les spermatozoïdes peuvent circuler sans obstacle jusqu'à l'ovocyte. On pratique pour cela une hystérosalpingographie, un examen radiographique utilisant un produit opacifiant qui permet de voir si les trompes sont bouchées. Cet examen permet également une bonne observation de l'utérus. On réalise en général plusieurs clichés. Les résultats sont immédiats. L'examen peut être douloureux et, dans les heures qui suivent, les douleurs de ventre sont aussi fréquentes. Néanmoins, si cet examen, qui a mauvaise réputation, est fait par un gynécologue ou un radiologue qui en a l'habitude, il peut être certes inconfortable mais doit se dérouler sans réelle douleur.