Confiné : Je mange tout le temps, que faire ?

Enfermé.e chez soi, la tentation de grignoter est grande… On a fait le point avec le docteur Catherine Lacrosnière, experte en nutrition, pour comprendre ce besoin constant de manger et comment réussir à s’imposer des limites.

CAS N°1 : JE MANGE POUR LUTTER CONTRE L’ENNUI

Comme nous sommes confiné.e.s, deux problèmes s’imposent à nous. Le premier est l’ennui. On a un rythme différent donc on mange pour s’occuper, et le deuxième est l’ultra-accessibilité à nos placards, réfrigérateur, ou boîte de chocolats.

Du coup, si on a tendance à grignoter, et ne pas savoir s’arrêter, il faut préparer une liste de courses adaptée au confinement et limiter au maximum les tentations (gâteaux, chocolat, etc) surtout si elles sont sucrées. En effet, le sucre appelle le sucre. Mieux vaut au contraire avoir à disposition des fruits, des laitages, ou des tomates cerises, radis et petites carottes si on préfère le salé. L’idée, c’est de se diriger vers des produits qui ne sont pas trop denses en graisses et en sucres, donc en calories.

Pour lutter contre l’ennui, il est impératif d’occuper son temps. Plutôt que de manger, on va instaurer un nouveau rythme. Il y a le rythme de ceux qui travaillent qui n’ont pas vraiment le temps de grignoter, et pour les autres, il faut faire une séance de sport tous les jours en s’aidant des différents programmes disponibles sur Internet. Sans être un.e grand.e sportif.ve, l’activité physique va déjà nous occuper. Aussi, on complète en faisant ce qu’on n’a jamais le temps de faire : peinture, écriture, piano… Le fait d’être occupé.e, c’est important, moralement, et physiquement.

Il faut aussi garder en mémoire de conserver le rythme des repas : petit-déjeuner, déjeuner, et dîner. Ces trois repas avec l’activité physique qu’on a, cela devait nous suffire. Et si dans l’après-midi, on a un petit creux, dans ce cas, on prépare une collation équilibrée qui peut être salée ou sucrée mais qui ne doit pas s’étirer indéfiniment dans le temps. Il y a un début et une fin, on sait ce qu’on va manger et ça s’arrête là.

Si on a envie de craquer après dîner, on décale son dessert, son fromage ou son laitage, et on le savoure plus tard, ainsi on ne sort pas la tablette de chocolat. Même si on se dit qu’on ne croquera qu’un carré, la tentation est trop grande…

Dans tous les cas, il faut bien distinguer la faim de l’envie de manger. On peut ne pas avoir faim, mais l’envie de manger la boîte de biscuits. Il faut donc écouter les signaux envoyés par son corps et comprendre pourquoi on veut manger.

Cas n°2 : Je mange parce que je suis angoissé.e

L’ennui n’est pas le seul écueil du confinement, il y a aussi l’angoisse. Or, on le sait, manger rassure, en particulier des produits sucrés comme les bonbons, les gâteaux ou le chocolat. Pourtant, à court et moyen terme, une surconsommation de sucre a des effets néfastes sur l’organisme. Pour les personnes ayant une tendance diabétique, cela peut déséquilibrer la glycémie, mais il y a aussi l’apparition des carries, la prise de poids, et à long terme, le vieillissement de la peau. En effet, le sucre est un facteur de vieillissement des cellules, en particulier des cellules cutanées.

Si on est angoissé.e, il faut essayer de se rassurer d’une autre manière qu’avec la nourriture, en parlant, partageant, surtout si on est seul.e chez soi.

Cas n°3 : Je mange en trop grandes quantités

Tout d’abord, il faut manger doucement, assis, bien mâcher, et si vraiment on n’arrive pas à visualiser ce qu’on mange, alors on se prépare un plateau-repas maison qu’on savoure à table. Ainsi, on voit en un instant la quantité de nourriture qu’on ingère, pour ensuite pouvoir rééquilibrer le tout. Prendre conscience est un premier pas vers l’équilibre.

Cas n°4 : Je ne ressens pas la satiété

Beaucoup de gens ne ressentent pas la satiété parce qu’ils ont l’habitude de manger en trop grandes quantités, et vite. En effet, le signal mécanique du remplissage de l’estomac n’arrive que 20 minutes après le début du repas. Donc si on mange trop rapidement et beaucoup, on mangera au-delà de sa satiété, et de fait on mangera trop ! Il faut savourer ses plats doucement, bien mâcher, prendre son temps, et c’est comme ça qu’on va se rendre compte qu’on a assez mangé.