Un conservateur alimentaire responsable de la prise de poids

On sait qu’il ne faut pas manger trop gras ni trop sucré. Mais, si les conservateurs alimentaires étaient à l’origine du surpoids ? C’est la théorie d’une récente étude.

Et si le propionate était la réponse à nos problèmes de surpoids? C’est en tout cas ce que suggère une étude menée par le Dr Gokhan Hotamisligil, professeur à la Harvard School of Public Health, relayée par WebMD, un site médical grand public américain rédigé par des scientifiques. Cet agent de conservation que l’on retrouve dans le painou le fromagepourrait déclencher des réactions métaboliques liées à l’obésité et au diabète. Le propionate est un acide gras naturel produit dans l’intestin. Utilisé comme additif dans les aliments transformés, il permet de prévenir les moisissures.

Une augmentation des hormones associées à la production de glucose

Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont administré du propionate à des souris. Les effets ont été immédiats : ils ont identifié une augmentation de trois hormones qui favorisent la production de glucose par le foie. Au fil du temps, l’additif amène les souris à prendre du poids et à résister à l’insuline, cette hormone qui contribue à la régulation du taux de sucre dans le sang. En parallèle, 14 personnes en bonne santé ont été testées au propionate. Ce dernier a provoqué le même résultat que chez la souris, avec en prime, une augmentation de l’insuline dans le sang. Des résultats qui soulèvent une question importante, selon le Dr Hotamisligil : « Une consommation prolongée de propionate chez l’homme pourrait-elle contribuer à l’obésité et au diabète ? ».

Même en petite quantité, certains additifs affectent notre santé

Si les aliments transformés sont, à l’heure actuelle, perçus comme la bête noire de nos assiettes, c’est généralement pour leur teneur en sucre ajouté, graisse ou sodium. Mais selon les chercheurs, ils contiennent également une foule d’additifs qui affectent le métabolisme. « Les gens peuvent regarder les étiquettes des aliments et penser qu’ils font des choix sains. Or, à notre insu, de très petites quantités de certains additifs dans les aliments peuvent avoir des effets métaboliques néfastes, ajoute le Dr Emily Gallagher, professeur en endocrinologie à la faculté de médecine Mount Sinai Icahn de New York. Ceci dit, il est encore trop tôt pour accuser le propionate». En effet, nous sommes conscients que de nombreux autres facteurs ont une incidence sur le poids et le diabète. On pense au régime alimentaire et à l’exercice physique. Mais cette étude corrobore ce que nous savons déjà : il vaut mieux limiter les aliments transformés. « Je ne dis pas que si vous ne consommez pas de propionate vous vivrez éternellement. Mais ce sont ces aliments que nous devrions limiter de toute façon », conclu le Dr Hotamisligil.