Gabon: A Moanda et Franceville, les douanes interdisent la crème éclaircissante

Interdite depuis novembre 2008, la vente des produits blanchissants à l’hydroquinone et aux corticoïdes n’a pourtant pas fléchi en 10 ans. Afin de faire respecter cette interdiction et lutter contre les faux médicaments, une opération de contrôle et mise sous scellés des commerces en infraction à cours en ce moment dans quatre provinces du Gabon. 

Le phénomène du décapage des peaux noires est aujourd’hui un problème de santé publique, sans porter de jugement sur la liberté des uns et des autres à disposer de leur corps, les autorités douanières semble à avoir décidé d’appliquer une disposition de 2008 qui interdit la vente libre de produits à l’hydroquinone.

En effet depuis la fin de la semaine dernière, de nombreux contrôles ont été menés dans les marchés de l’intérieur du pays. Un document que nous nous sommes procuré fait état d’une opération de lutte contre la criminalité pharmaceutique. Un second document des services douaniers dresse une liste des produits cosmétiques dont la vente est exclusivement réservée aux pharmacies. 
Ce serait donc dans ce cadre que les douaniers gabonais écument l’intérieur du pays, cette opération ne semble pas avoir pour but la lutte contre l’usage des produits qui blanchissent la peau, mais plutôt de veiller à ce que seules les officines pharmaceutiques soient libres d’en vendre.

Vendus en pharmacie ou dans une brouette à la gare routière, les produits décapants sont cancérigènes, il a été prouvé qu’a forte concentration, l’hydroquinone et les corticoïdes contenus dans les crèmes éclaircissantes avaient des conséquences irréversibles sur la santé et l’épiderme.

Cependant qu’elle est le cadre légal d’une telle mission, dans le sens où son objectif est de créer un monopole pharmaceutique avec les prix qui vont augmenter ?
Plusieurs de ces produits seraient fabriqués en Afrique de l’Ouest, qu’est-ce qui en fait des faux dans le sens douanier du terme
Cette mission des douanes n’aurait-elle pas eu plus de sens dans le cadre ou elle agissait pour l’interdiction totale produits blanchissants.

À Moanda et Franceville c’est le désarroi des adeptes du « Tchoko » tous les commerces réputés ont été mis sous scellés. Figure locale de la ville de Moanda, Chung li a dénoncé ce qu’il considère comme une absence de démocratie : 

« La peau, c’est pour nous, c’est mon argent en quoi me blanchir la peau cause un problème au Gabon, où est la démocratie dans ce genre de décision » s’est insurgé Chun li dans une vidéo postée sur le réseau social Facebook. Ce dernier se demande pourquoi les douanes ne sévissent pas contre les kobolos (un psychotique consommé par 80% des lycéens avec des graves pour le système neurologique » 

Les services douaniers doivent impérativement communiquer sur le cadre légal de cette opération et ces objectifs, afin de ne pas laisser paraître une motivation à rebours de la protection des consommateurs.
Pourquoi interdire les produits éclaircissants dans les marchés et les laisser en vente libre dans les pharmacies, ? N’est-ce pas mettre encore plus en difficulté des usagers déjà affaiblis par le coût de la vie ?
Glamour Nkembo et Mbolo, deux grandes enseignes de vente de produits éclaircissants seront-elles mises sous scellés ?

Se décaper la peau n’est pas et nous le déplorons interdit au Gabon, cependant la responsabilité de l’état ne peut-elle pas être engagée dans le cas ou les adeptes de ces produits éprouveraient des difficultés à s’en approvisionner à cause du monopole que semble vouloir créer les Douanes ?
Des questions auxquelles les services apporteront les réponses dans les jours prochains.

Selon certaines indiscrétions, il s’agirait d’une opération internationale et simultanée qui aurait lieu au Rwanda, et en Cote d’ivoire, même si notre correspondant à Abidjan n’a pas réussi à confirmer cette information.