Une anxiété croissante pourrait être un signe avant-coureur de la maladie d`Alzeihmer

La détecter pourrait être un bon moyen de diagnostiquer plus tôt Alzheimer et donc mieux prendre en charge cette maladie neurodégénérative. Une anxiété croissante pourrait être un signe avant-coureur de la maladie d'Alzeihmer. C'est ce qu'expliquent des chercheurs américains dans une étude publiée dans The American Journal of Psychiatry, le 12 janvier dernier, rapporte le Boston Herald. 

De précédentes études avaient déjà mis au jour des liens entre la dépression et Alzheimer. Dans leurs travaux récemment publiés, ils se sont intéressés "plus particulièrement à certains symptômes de la dépression, comme l'anxiété". Ils se sont rendu compte qu'elle pourrait être un "excellent marqueur" pour détecter Alzheimer, et ce jusqu'à 10 ans avant qu'une perte irréversible de la mémoire soit effectivement diagnostiquée, souligne le principal auteur de l'étude Nancy Donovan, psychiatre et gérontologue de l'hôpital Brigham and Women, à Boston, aux États-Unis. 

L’anxiété croît plus vite que la tristesse ou la perte d'intérêt

Avant d'en arriver à ces conclusions, Donovan et son équipe se sont penchées sur les données de l'Harvard Ageing Brain Study, une étude qui a suivi 270 hommes et femmes âgés de 62 à 90 en bonne santé -sans aucun trouble psychiatrique. Entre autres tests, les participants devaient passer des scanners du cerveau et des entretiens annuels pour détecter des signes de dépression.   Grâce aux scanners, les chercheurs de l'équipe de Nancy Donovan ont pu observer chez les participants l'évolution de la bêta-amyloïde, une protéine liée à la maladie d'Alzheimer, pendant cinq ans. En s'accumulant dans le cerveau en amas, les molécules de bêta-amyloïde forment les fameuses "plaques séniles", qui perturbent la communication entre les neurones et qui sont considérées comme les principales responsables de la déficience cognitive de la maladie d'Alzheimer. "Comparé aux autres symptômes de la dépression, comme la tristesse ou la perte d'intérêt, l'anxiété a augmenté avec le temps chez les participants qui avaient des niveaux de bêta-amyloïde dans le cerveau plus élevés, précise Nancy Donovan. Cela suggère que les symptômes de l'anxiété pourraient être une manifestation de la maladie d'Alzheimer et ce avant l'apparition des troubles cognitifs." 

Détecter et soigner plus tôt pour mieux combattre la maladie

La psychiatre et ses collègues sont bien conscients que leur étude n'est qu'une première étape, et que les prochaines études devront déterminer si les participants qui manifestent une anxiété croissante développent bien la maladie d'Alzheimer. Raison pour laquelle les chercheurs appellent à de futures études "plus poussées" sur le sujet.  "Mais si l'on pouvait confirmer que l'anxiété est un indicateur précoce, ce serait important non seulement pour identifier plus tôt les personnes atteintes d'Alzheimer, mais aussi pour les traiter plus tôt et potentiellement pour ralentir voire empêcher le développement de la maladie, espère Nancy Donovan. Nos résultats ne sont pas définitifs, mais ils renforcent l'argument selon lequel les changements neuropsychiatriques pourraient être associés à la bêta-amyloïde." Si cette étude est confirmée, reste à savoir si savoir dix ans avant que les symptômes ne se déclenchent que l'on va avoir Alzheimer n'augmentera pas l'angoisse et la dépression des patients. Et accélérera donc l'arrivée de la maladie. 

 

Source : Autre presse