L`enfant roi, l`enfant capricieux, comment lui faire face ?

L'enfant roi... c'est lui le roi ! Hurlements, pleurs, désobéissance, provocations… votre enfant vous fait des caprices et vous, vous ne savez que faire... Entre argumenter, négocier ou sanctionner, certains parents hésitent vraiment… jusqu'à en perdre leur autorité ! Enfant roi, ces enfants qui dictent leurs règles… comment faire avec un enfant capricieux ?

Enfant roi… La prise de pouvoir

On se demande souvent pourquoi les parents ne s'opposent-ils pas au comportement de leur enfant. Alors que, de toute évidence, ils ne l'approuvent pas.

Aimer son enfant signifie-t-il tout lui permettre ? Sûrement pas! Un comportement trop libéral, sans règles bien définies, fera de l'enfant, une personne qui se croit tout permis et ne respectera plus personne et ses parents, en premier.

Habitué à faire la loi à la maison, il rejette toute forme d'autorité. A la maison, les parents finissent le plus souvent par céder. Mais dès qu'un caprice est satisfait, un autre surgit et ainsi de suite. A l'école, l'enfant se heurte à l'autorité de l'instituteur. Son comportement oscille entre mauvaise volonté et refus de participer aux activités scolaires.

L'enfant roi est habitué à recevoir sans jamais donner ce qui fera de lui un adolescent paresseux et égoïste. A l'âge adulte, peu habitué à l'effort et au respect, il aura du mal à trouver un travail ou à le garder, son égoïsme menacera l'équilibre de sa vie de couple, ses rapports aux autres seront faussés par son manque de compréhension, etc.

Que doivent faire les parents ?

Pris entre leurs obligations professionnelles et familiales, les parents sont un peu démunis. En étant trop autoritaires, ils craignent de faire souffrir leurs enfants. Ils construisent alors une relation sur un système d'éducation basé sur le «tout est permis». Or, pour bien grandir et se construire dans le respect de l'autre, un enfant a besoin d'être dirigé, et l'autorité a toute sa place!

L'enfant a besoin de repères, sinon il risque d'établir ses propres règles. Certes, l'affection et la confiance en soi favorisent le développement intellectuel et émotionnel de l'enfant, mais il est important de savoir lui dire « non » de temps à autre.

Pour apprendre à votre enfant à bien se comporter en public et en famille, vous devez choisir les limites à ne pas franchir et vous y tenir quoiqu'il vous en coûte! Mais n'oubliez pas que vous avez un exemple à donner. Fixez également vos limites et montrez-lui le bon exemple.

Prenez aussi l'habitude de lui expliquer vos décisions. Lorsque vous lui refusez quelque chose, vous devez lui expliquer avec vos propres mots les raisons qui vous poussent à le faire. De cette façon, il comprendra mieux ce qui a motivé votre décision.

Ces quelques pistes pourront vous aider à trouver vos propres repères afin que votre enfant bénéficie de la meilleure éducation possible.

La politesse et le respect comme règles de base

En tant que parents, vous avez la responsabilité de lui inculquer la politesse et les bonnes manières. Lui apprendre à dire «bonjour», «au revoir», «s'il vous plaît», «merci», de le punir lorsqu'il s'est mal comporté… sont autant de choses essentielles à son développement. Le respect de ces règles au quotidien doit lui faire comprendre qu'il n'est pas seul au monde.

A la maison, apprenez-lui à être ordonné en commençant par sa chambre: dès 4 ans, il doit être capable de ranger ses jouets, de ne pas laisser traîner ses affaires par terre, etc.

En grandissant, demandez-lui de vous aider dans les tâches ménagères. Renforcez sa confiance en lui en le rendant plus autonome. Evitez de tout faire à sa place: laissez-le lacer ses chaussures, mettre sa veste, porter son cartable, etc.

Si vous commencez à culpabiliser de moins le couver, dites-vous que c'est un service que vous lui rendez et que plus tard, il vous en sera reconnaissant.

Avis de la psy Cécile Chane

L'intégration des règles et l'acceptation des limites sont des étapes fondamentales du développement psychoaffectif de l'enfant. Si au début de la vie, il n'y a aucune limite, c'est en grandissant que l'enfant devra renoncer à cette «omnipotence» première qui lui a fait croire qu'il suffisait de manifester son désir (par des pleurs) pour recevoir, de manière quasi magique, tout ce dont il avait besoin. L'autonomie motrice lui permet d'explorer un espace auquel il n'avait pas accès jusque-là et tout un tas de nouveaux objets deviennent source d'intérêt pour lui! C'est là que l'interdiction apparaît et pour l'enfant, c'est une grande déconvenue! Il ne va pas accepter facilement de lâcher prise. Avec force et détermination, il va s'opposer à ces nouvelles prérogatives et il faudra aux parents patience, ténacité et argumentations afin de l'amener à entendre, puis à accepter ce qui est permis et ce qui est interdit. Il faut bien sûr trouver la bonne mesure dans l'instauration des limites. Il y a des priorités: le respect de l'autre, de soi, la prévention des dangers, les règles de vie, de politesse… Concernant ces règles essentielles, il ne peut y avoir négociation et l'adulte ne doit pas déroger à sa parole, car sa fiabilité est en cause, et elle est extrêmement importante pour l'enfant. En effet, un adulte fiable, qui garde sa ligne de conduite même si l'enfant s'oppose, sera un adulte à qui l'enfant donnera sa confiance et qui deviendra, par là même, un repère sécurisant pour lui. Se pose alors la question de la sanction face au refus de l'enfant. Une punition doit être symbolique et signifier à l'enfant que son comportement n'est pas toléré. Un moment d'isolement accompagné de paroles qui posent les règles suffit. Il est important de reconnaître à l'enfant le droit d'être en colère, mais il doit apprendre à la contenir, car de toute façon, la règle qui a été posée ne changera pas. Je voudrais, pour finir, insister sur la nécessité de la cohésion qui doit exister entre les deux parents concernant les limites. Si les règles ne sont pas les mêmes de part et d'autre, l'enfant va pousser des deux côtés car il a besoin d'être rassuré. Un enfant qui accepte les limites est un enfant sécurisé, qui peut commencer à investir les apprentissages, qui va avancer dans l'accession à l'autonomie et dans la sociabilité… Bref, continuer à apprendre à grandir!

 

Source : tendancemag.com