Apprenez à décoder vos contractions

Vous avez des contractions et vous vous demandez quand partir à la maternité ? Ecoutez votre corps, suivez ces quelques adages… et vous devriez pouvoir accueillir bébé sans (trop) vous presser ! Au fil de la grossesse, lorsque ce ventre si choyé se tend et se durcit, il importe de savoir pourquoi ces contractions arrivent. Afin de ne pas s'inquiéter inutilement et de savoir réagir à bon escient.

Une contraction, c'est quoi au juste ?

Pascaline, 28 ans, n’a jamais ressenti une seule contraction de toute sa grossesse. Elle est arrivée à la maternité un samedi matin. « J’ai perdu les eaux et j’ai un peu mal au ventre », a-t-elle expliqué. La sage-femme de service l’a examinée avant de l’accompagner immédiatement en salle de naissance… Le col de l’utérus était dilaté à 8 centimètres ! Une heure et quinze minutes plus tard, son bébé poussait son premier cri. Si le cas existe, il est relativement rare. La presque totalité des femmes enceintes ressent fréquemment des contractions qui vont en s’intensifiant au fur et à mesure que se rapproche la naissance.


L’utérus est un muscle creux et lisse et, comme tout muscle, il est composé de fibres qui ont le pouvoir de se contracter. Et pas seulement quand on est enceinte, au moment des règles par exemple ! Pendant la grossesse, en raison du développement de l’utérus, les contractions sont physiologiques et deviennent perceptibles vers le quatrième mois. Indolores, de faible ampleur, ces contractions dites de Braxton-Hicks (du nom des médecins qui les ont étudiées) n’ont rien d’alarmant. En fait, l’utérus se prépare et s’entraîne à l’accouchement. Sa partie inférieure s’étire pour aider la tête du bébé à s’installer dans le petit bassin.

Sous l’effet de la contraction (qui dure 15 à 45 secondes environ, sans rythme ni périodicité précis), le ventre se tend et se durcit, ce qui réveille quasi inévitablement la future mère inquiète qui sommeille en chacune d’entre nous… Un geste simple permet de reconnaître cette contraction. Allongez-vous sur le dos, les jambes repliées. S’il s’agit d’une contraction, il devient impossible d’enfoncer le bout de vos doigts dans votre ventre ! Mais, faut-il le préciser, il n’y a pas à s’inquiéter pour le bébé. Lui nage en plein bonheur, caressé par le liquide amniotique – incompressible – qui le protège dans la cavité utérine. Il dort comme à l’ordinaire puisque le sommeil l’occupe vingt heures sur vingt-quatre !

Pas toutes égales face à la douleur des contractions

Les contractions sont un phénomène qui préoccupe nombre de futures mères, surtout celles qui attendent leur premier enfant. C’est une sensation nouvelle, et elles s’inquiètent pour la suite de leur grossesse. Le plus souvent inutilement. 
Pour l’anecdote, et sans qu’il y ait de véritable explication, on a remarqué que les femmes grandes et minces avaient en général un utérus tonique, et étaient donc peut-être plus sensibles à ces tensions.

Les femmes anxieuses, très à l’écoute de leur corps et la main sur le ventre en permanence, sont les premières “victimes” des contractions. Elles sont à leur affût, les comptent, les recomptent… mais heureusement, n’accouchent pas prématurément pour autant. 
Et puis, il faut bien le dire, la sensibilité aux contractions dépend aussi de notre réceptivité à la douleur. Là où certaines ne ressentiront qu’une petite tension dont elles ne se soucieront guère, les autres diront éprouver un pincement désagréable, voire douloureux. Perceptions différentes pour un même phénomène…

Un rythme de vie trop soutenu peut-il engendrer des contractions ?

Au fil des mois, les contractions s’intensifient, et c’est tout à fait normal. L’utérus se détend sous le poids du bébé (imaginez quand il s’agit de jumeaux !) et du liquide amniotique, ses fibres deviennent plus élastiques et plus contractiles, par effet réflexe. On sait aussi qu’au cours des dernières semaines, la progestérone, l’hormone de la grossesse chargée de relâcher l’utérus, perd de son efficacité et ne parvient plus à freiner les contractions. D’où leur montée en puissance… En principe, elles devraient être toujours indolores. Il existe pourtant des cas où votre utérus – stimulé par la tension générale du corps – se contracte brusquement, parfois douloureusement, avant de se détendre quelques secondes plus tard.

Les causes les plus fréquentes des contractions


Vous êtes stressée par un chef pointilleux ou des soucis familiaux ? Votre rythme de vie est un peu trop trépidant ? Vous avez une ou deux heures de transport quotidien, un enfant en bas âge qu’il faut encore porter, une grande maison avec des escaliers, un travail exigeant une station debout… ? Vous avez été amenée à faire des efforts physiques comme pousser chaque semaine un plein chariot de supermarché ou déménager – ce qui, d’après les professionnels, est extrêmement courant chez les futurs parents trop à l’étroit ? Les contractions surviennent généralement le soir, après la fatigue d’une longue journée ou simplement à cause d’un changement de position – et même d’un éternuement !

A partir de combien de contractions par jour faut-il s'inquiéter ?


Quatre ou cinq contractions en vingt-quatre heures, quand elles durent moins de quarante-cinq secondes, ce n'est pas inquiétant, surtout si vous avez le sentiment d'en avoir trop fait. Mais si leur nombre dépasse dix par jour et qu'elles sont ressenties douloureusement, il faut consulter.

Le risque ? Que les tractions exercées sur les fibres de l'utérus encouragent ce muscle à commencer son travail et que la dilatation du col survienne trop tôt.  Un emploi du temps allégé, une surveillance renforcée
Votre gynéco ou la sage-femme qui suit votre grossesse vous examinera après vous avoir interrogée. Si le col de l’utérus n’a pas bougé, ces tensions de l’utérus sont parfois le signe de la présence d’une infection, généralement urinaire ou vaginale. Il s’agit le plus souvent de la bactérie Escherichia coli, du streptocoque B ou du champignon Candida albicans.

Selon la nature de l’infection, le médecin ou la sage-femme vous prescrira des ovules antiseptiques, antibiotiques ou antifongiques. Pour faire cesser les contractions, on vous demandera de revoir votre emploi du temps : travailler de façon plus raisonnable, faire des pauses dans la journée et aussi des nuits plus longues. 
Quand les contractions agissent directement sur le col de l’utérus, cela devient plus sérieux.

Si le col s’est un peu raccourci et que seul son orifice externe s’est ouvert, on prescrit un arrêt de travail et une surveillance à domicile par une sage-femme au moins une fois par semaine. Il n’est pas question de rester au lit toute la journée mais simplement de se reposer : faire la grasse matinée et une sieste en début d’après-midi, mettre un frein aux travaux ménagers lourds (ménage à fond, nettoyage des vitres…), demander l’aide du papa ou d’une grand-mère pour les enfants… 
La surveillance se renforce encore quand le col de l’utérus s’est franchement modifié. S’il s’est beaucoup raccourci et que son orifice interne a commencé à s’ouvrir, il y a alors un risque d’accouchement prématuré. Dans la plupart des cas, les médecins ont recours à l’hospitalisation pour protéger le bébé. La future mère est mise au repos total. Si, en raison de contractions toujours importantes, l'alitement n'est pas suffisant, des médicaments (par perfusion ou voie orale) seront indispensables.

Grâce à eux, l'utérus va se relâcher - les contractions vont donc diminuer - et la grossesse se poursuivra tranquillement et le plus longtemps possible. Puis, si nécessaire - lorsque la grossesse est de moins de 7 mois et demi -, des corticoïdes sont prescrits afin d'accélérer la maturation des poumons du foetus. 
La grossesse n'est pas une maladie mais l'organisme d'une femme enceinte est tout de même mis à rude épreuve. Quelques précautions sont donc indispensables pour éviter que les contractions n'arrivent trop tôt, la première étant de ne pas trop en faire !

Vous avez mal au ventre ?


Pendant la grossesse, vous pouvez ressentir des petites douleurs qui ne sont pas des contractions. Apprenez à les reconnaître.

- Les mouvements du fœtus


Dans l’utérus, le bébé bouge beaucoup. Au sixième mois, il fait en moyenne 20 à 60 mouvements par demi-heure, parfois bien plus. Il effleure la paroi utérine, la touche, la cogne, la pousse avec ses pieds, ses mains, sa tête ou son dos. La pression due à ces mouvements est importante mais elle ne durcit le ventre maternel qu’en partie, et non dans sa totalité comme le fait une contraction.

- Les douleurs ligamentaires

L’utérus est suspendu aux os du bassin par des ligaments. Ceux-ci sont étirés du fait de la croissance du muscle utérin, qui change de forme et s’alourdit, et ils peuvent être douloureux. Ce sont aussi tous les autres ligaments situés autour du bassin qui deviennent peu à peu sensibles (sous l’influence des hormones également). D’où ces petits coups d’aiguille et sensations de cisaillement qui prédominent des deux côtés de l’aine et à la hauteur du pubis. Ces douleurs sont plus ou moins constantes, particulièrement en fin de grossesse, contrairement aux contractions qui vont et viennent !

- Les ballonnements

Ce sont les effets désagréables d'une sécrétion accrue de progestérone par le placenta. Elle provoque une rétention d'eau et ralentit le transit intestinal, ce qui gonfle les intestins. Votre ventre est ballonné et distendu. Vous pouvez ressentir sur le trajet du côlon une douleur plus ou moins vive et plus longue que celle d'une contraction (qui, elle, ne dépasse pas une minute durant la grossesse).

Pour atténuer les contractions, n'en faites pas trop

Lorsque des contractions se manifestent (sous l’effet du stress, de la fatigue ou de l’énervement), le mieux, c’est de vous allonger car elles s’atténuent avec le repos. Détendez-vous et respirez profondément. Si vous êtes vigilante, vous pouvez limiter leur apparition au quotidien.


- Dans les transports

La station debout est très fatigante. N’hésitez pas à demander une place assise dans les transports en commun : vous êtes prioritaire. Pour éviter les heures de pointe, voyez avec votre chef s’il est possible de décaler vos horaires de travail. Les longs trajets en voiture ne sont pas non plus recommandés – à cause des vibrations. Celles-ci entraînent en effet un relâchement des ligaments de l’utérus et des contractions.

- Au travail

Si vous devez rester debout, prenez appui sur vos deux pieds de manière à ne pas faire reposer le poids du corps sur une seule jambe. Ménagez-vous régulièrement des pauses en position assise.

- Au bureau, économisez vos gestes : ne levez pas les bras pour attraper un livre sur l’étagère la plus haute. Demandez plutôt à une collègue de vous aider. Pour vous baisser et ramasser un dossier, pliez les genoux et remontez doucement. Évitez de monter les escaliers dix fois par jour, prenez si possible l’ascenseur.


- Dans la journée


Ne soulevez pas de lourdes charges : cela augmente la tension des muscles de l’abdomen et de l’utérus. Pour porter vos courses, équilibrez la charge de chaque côté du corps. Gare aussi aux files d’attente devant les caisses des magasins ou le week-end au cinéma… Le piétinement fatigue et ne facilite pas la circulation sanguine.

- A la maison


Chaque soir, en rentrant du travail, avant de vaquer à vos occupations ou de préparer le dîner, réservez-vous un quart d’heure de repos. Allongez-vous au calme en surélevant vos jambes. Le week-end, faites la sieste, vous serez moins fatiguée le soir.

Au quotidien, bannissez les gros travaux ménagers : lessiver les murs, soulever un plein panier de linge, déplacer les meubles... Faites-vous aider ! Quand vous repassez ou épluchez les légumes, asseyez-vous, votre ventre tirera moins. Et si vous êtes obligée de déménager, ne portez pas les cartons. D'autres le feront à votre place.

- Avec les enfants

Dans la mesure du possible, évitez de porter trop souvent votre aîné.

Comment reconnaître les contractions du Jour J ?

Toutes les futures mamans ont peur de ne pas réussir à reconnaître les « bonnes » contractions, celles qui permettent la dilatation du col de l’utérus et indiquent que la naissance est imminente. Elles sont plus régulières et plus intenses que celles ressenties lors des dernières semaines de la grossesse. C’est l’association « contraction + douleur + régularité » (toutes les cinq minutes pendant trente secondes depuis deux heures) qui donne le signal du départ pour la maternité. Et, une petite voix intérieure vous dit que c'est le moment !

 

Source: magicmaman.com