L`Afrique du Sud : une nation arc-en-ciel

L’Afrique du Sud possède une richesse panoramique qui se reflète aussi sur le plan ethnique. Pays charnière entre deux continents, il a pendant longtemps accueilli de nombreuses vagues migratoires, favorisant ainsi le métissage de la population. De nombreuses ethnies se sont ainsi retrouvées disséminées partout sur son territoire, constituant de fait le peuple sud-africain.

La vaste étendue de l’Afrique du Sud et la diversité de son territoire, occupé par une mosaïque d’ethnies issues de toute l’Afrique, sont à l’origine du surnom de «Nation arc-en-ciel» qu’on lui donne. Les Noirs représentent 79 % de la population, les métis ou «coloured» 8,9%, les Blancs 9,6% et les Indiens et Asiatiques 2,5%. Deux grands groupes linguistiques bantous sont séparés par la chaîne Drakensberg-Karoo : à l’ouest les BaSotho, peuples Sotho du nord et du sud et à l’est les Nguni, peuples zoulou, swazi, xhosa, ndebele. Deux autres groupes occupent une position marginale au Mpumalanga : les Tsongas, à la frontière mozambicaine et les Venda, à la frontière du Zimbabwe. L’Afrique du Sud possède onze langues officielles : l’anglais, l’afrikaans, le zoulou, le xhosa, le ndebele, le sotho du nord, le sotho du sud, le swazi, le tswana, le tsonga et le venda, mais d’autres langues sont parlées dans le pays, comme le san ou encore le nama.

Les Zoulous ou «fils du ciel» forment un peuple très puissant, originaire de la partie la plus verte du pays, le Kwazulu-Natal. Reconnus pour être un peuple révolutionnaire et combattant, ils ont, au début du 19e siècle sous les ordres de Shaka, affronté d’autres tribus noires, mais aussi les Boers et les Anglais, auxquels ils infligèrent l’une des plus terribles défaites de l’histoire coloniale. Les Swazis sont présents à la fois sur la côte du Mozambique et dans le royaume indépendant du Swaziland. En Afrique du Sud, ils sont regroupés dans la région de l’ancien territoire autonome du Kangwane.

Les Xhosa ou «peuple rouge», du nom de la couleur rouge des vêtements que portaient les adultes, est un peuple bantou installé tout au sud, sur la côte est de l’Afrique du Sud. Ils ont été les premiers Noirs à croiser le chemin des Blancs au XVIIIe siècle. Leur langue est la deuxième du pays. Les Ndebele habitent l’est de Pretoria. Ils sont surtout connus pour l’originalité de leurs maisons décorées de motifs géométriques aux couleurs chatoyantes, ainsi que pour les bijoux en cuivre imposants de leurs femmes. Selon la légende, plus les bijoux sont nombreux autour du cou et des reins de la femme, plus les qualités sexuelles de l’époux sont reconnues.

Les Sotho du Nord sont installés à la frontière avec le Zimbabwe. Leur tradition veut que la reine, qui est décrite comme immortelle, ne se marie jamais. Elle porte donc les enfants d’hommes anonymes. Il s’agit d’un peuple possédant une grande richesse culturelle qui a réussi à se conserver à travers les âges. Les Sotho du Sud (Lesothans) vivent quant à eux aux alentours de Phuthaditjhaba, l’ancienne capitale du bantoustan du QwaQwa. Au XIXe siècle, leur chef Moshesh regroupe plusieurs tribus harcelées par les Zoulous et se replie derrière les montagnes de Maluti. S’intronisant roi, il demande l’aide des missionnaires avec lesquels il gouvernera son peuple. Les San ou «hommes de la brousse» existent depuis des millénaires et sont originaires de la corne de l’Afrique. Peuple très libre et n’étant soumis à aucune hiérarchie, ils sont aujourd’hui présents en Angola, en Namibie, au Botswana et en Afrique du Sud.

Les Khoï sont un peuple de pasteurs. Ils sont présents en Namibie et en Afrique du Sud où ils sont regroupés à Griquatown, à Kokstad ainsi qu’aux portes du Richtersveld.
Les Tswanas sont constitués en nombreux clans rivaux et forment la majorité de la population du Botswana. Ils sont disséminés sur tout le territoire sud-africain entre le Botswana et le Lesotho. Ils ont été pendant longtemps en conflit avec les Zoulous qui les ont pourchassés et dispersés. Aujourd’hui, ils sont surtout établis dans l’ancien bantoustan indépendant du Bophuthatswana, entre le nord de Pretoria et l’est de Bloemfontein. Les Tsonga sont présents dans les plaines du Mpumalanga et au nord du Natal. Ils sont considérés comme les meilleurs pisteurs en brousse. Les Venda sont installés dans la région du Nord sur le territoire de l’ancien bantoustan indépendant du Venda. Il s’agit d’un peuple très ancien, dont la culture traditionnelle, tournant autour du dieu Python résidant sur lac Fundudzi, est particulièrement mystique.

Les métis sont les descendants des colons blancs et des femmes esclaves déportées de leur pays d’origine. Ils sont surtout présents au Cap et dans le Karoo.
Les Blancs, Boers et anglophones, constituent la seule tribu blanche d’Afrique. Ils sont divisés en deux camps bien distincts : les Afrikaners ou Boers (60% des Blancs), descendants des colons hollandais, qui parlent l’afrikaans et les anglophones (40% de la population) descendants des colons anglais. Les Indiens et Asiatiques forment la communauté indienne la plus importante au monde à vivre en dehors de ses frontières. Ils sont arrivés sur le territoire sud-africain au XIXe siècle afin de travailler dans les plantations de canne à sucre. Ils vivent dans le Kwazulu-Natal, principalement à Durban, surnommée la Bombay africaine. Les Chinois quant à eux sont les descendants des Asiatiques venus travailler dans les mines d’or au début du siècle. Outre ces peuples phares, l’Afrique du Sud a semble-t-il un attrait particulier et de nombreuses communautés expatriées y sont représentées, venant d’Afrique et du monde entier.

 

Source : Autre presse