Val-de-Marne : la solidarité s’organise à Champigny après le meurtre d`Estelle par son compagnon

Les associations se mobilisent pour fournir à la famille d’Estelle, tuée de 14 coups de couteau mercredi dernier, de quoi s’occuper de ses deux enfants. Les promesses de dons sont telles que les associations mobilisées ont déjà peur d’être débordées. Après l’appel lancé ce lundi soir, notamment par l’association de Champigny Macadam, on mesure l’émotion suscitée par le meurtre d’une femme par son compagnon, mercredi dernier. Estelle, tuée de 14 coups de couteau par son conjoint, laisse derrière elle un fils de 9 ans, né d’une première union et une fillette en bas âge.

La mère de famille de 36 ans a été mortellement poignardée dans son appartement du premier étage d’une petite résidence, située en arrière du 45, rue Alexandre-Fourny. Ce mercredi soir, après avoir réussi à sortir dans la rue, la victime s’est effondrée sur la placette de la résidence. « Le meurtrier lui criait encore dessus », rapportera un témoin.
La sœur d’Estelle, qui avait tenté de s’interposer, a également été touchée par le couteau du meurtrier. Ses jours ne sont pas en danger, mais elle se trouve toujours à l’hôpital, incapable de se remettre de l’horreur de ce qu’elle vit. La scène empêche encore de dormir les voisins qui y ont assisté, tous les enfants du couple. « Ça nous touche tous beaucoup, souffle la pharmacienne du quartier. On voudrait aider. »

L’appartement familial toujours sous scellés

Pris en charge un premier temps par l’Ase (l’aide sociale à l’enfance), les trois petits devraient pouvoir aller vivre chez leur grand-mère dans les prochains jours. Mais après le drame, l’appartement familial a été placé sous scellés pour les besoins de l’enquête, ce qui empêche les proches de récupérer les affaires des enfants.
Face à un meurtre « d’une telle sauvagerie », plusieurs associations ont sollicité la famille d’Estelle pour organiser une marche blanche à sa mémoire. Mais la famille, sous le choc et qui se préoccupe avant tout de la prise en charge des enfants, a plutôt suggéré de collecter de quoi l’aider. « On anticipe leur retour, en espérant qu’ils seront auprès de leurs proches le plus vite possible, soutient Zohra Kassou, de l’association Macadam. On envisage également, plus tard, de proposer des débats ou des initiatives sur les féminicides et les violences conjugales. »

Les enfants ont besoin de vêtements

L’appel de Macadam, via des SMS et les réseaux sociaux, a déjà été entendu par d’autres associations, notamment les femmes relais ou encore l’UTSF (Union tremplin socioculturelle France), dont le local va abriter les premiers dons dans les prochains jours. Les parents d’élèves de l’école Eugénie-Cotton, où est scolarisé l’aîné de la famille, se mobilisent aussi. Les enfants ont besoin de vêtements en taille 36 mois et 12 ans, de couches, de draps, de chaussures notamment garçon en taille 38 et fillette en taille 24, et même de nourriture. Des dons en espèces devraient également être collectés, directement par la famille, pour participer aux obsèques d’Estelle, dont la date n’est pas encore fixée.

 

Source : leparisien.fr