Yai Marie Pascale : ``Je suis amoureuse de la danse indienne…``

La tête bien faite, nonobstant son penchant pour la communication et son agenda chargé, Yai Marie Pascale, alias la Sirène Afia Avidi,  consacre de son temps à ce qu’elle sait faire avec amour et dévotion : la danse indoue, sa passion. Glaner des parchemins, bachelor en administration, spécialité management et un certificat d’étude en marketing, avoir plusieurs cordes à son arc, professeur de danse, journaliste et artiste chanteuse. Ce sont autant de qualités et de valeurs qui font de  Yai Marie-Pascale, cette passionnée d’art, une personnalité multi-dimensionnelle.  Aujourd’hui, une des rares africaines à pratiquer et à enseigner la danse indoue, intéressons-nous davantage à Yai Marie-Pascale.

Qu’est ce qui justifie cette passion pour la danse?

Avant, permettez que je lève le voile sur certains préjugés relatifs à la danse qui entachent la noble image de l’art dans son ensemble.  Je veux dire justement et prouver à certaines personnes, qu’être artiste n’est pas une sinécure encore moins synonyme d’échec à l’école. Bien au contraire, c’est pour moi, un moyen de permettre aux gens d’avoir plus d’intérêt dans la danse. Mieux, la danse est un bon palliatif pour la résolution de beaucoup de problèmes tant au niveau psychologique, en vous permettant de vaincre la timidité, qu’au niveau émotionnel, ou elle vous éloigne des ressentiments ainsi que de tous les sentiments susceptibles de vous nuire. Ce sont par exemple la tristesse, la colère et le désespoir. Avec l’art, vous avez un rendez-vous constant avec la joie, l’amour, le partage, la générosité. J’irai même plus loin en soulignant qu’il développe en vous un esprit d’équipe et de spontanéité.

La danse, loin de se résumer seulement qu’à s’habiller et danser, elle modifie, transforme agréablement votre vie. Ce qui justifie bien évidemment la création de ‘’boom check for life’’. Il s’agit là de cours particuliers ayant deux volets.

Le premier, apprendre aux gens à savoir esquisser les pas et danser correctement sur tout type de danse, permet de susciter davantage d'intérêts pour la danse. Le second, apprendre et pratiquer la danse tout en faisant le sport. D'où la danse sportive.

En quoi consiste votre nouveau-né, le style de danse ‘’boom check for life’’?

‘’Boom check for life’’ a ceci de particulier et d'intéressant, il est nouveau et unique, puis le programme de danse et le choix des musiques pour les répétitions sont fonction du jour choisi. Le style ‘’boom check for life’’ se fait non seulement en une heure trente minutes mais également, on joue uniquement un seul registre musical pour chacun des cours,. Et selon le programme des répétitions établi, les cours du mardi sont consacrés, une heure trente durant,  à des musiques de salsa. Et pour les personnes intéressées par la musique de danse indienne, c’est que le mercredi. Pour les fanatiques des musiques afro house, rendez-vous est pris pour le jeudi. Vu que notre souci premier reste le bien être et l'épanouissement de la personne elle-même, nous avons initié une séance de thérapie de groupe. Au cours de cette session, chacun ferme les yeux, à sa convenance, s'assoit ou marche et se libère de son fardeau à travers un crie pour exprimer son ras-le-bol. Et cela s’explique simplement. Déjà pour mieux vivre et agir objectivement dans nos vies, il faudrait que l'âme et le corps fassent un et  bien entendu en ayant des dispositions morales et psychologiques au beau fixe.

Autrement dit, il faudrait être bien dans la tête, dans le coeur et dans le corps aussi.

Après la séance de thérapie de groupe, on passe à l’apprentissage du massage individuel. Encore un nouvel élément pour aider la population, surtout celle qui vient à nous. C’est vraiment nouveau. Il s’agit de l’auto massage, en d’autres mots, se masser soi-même sans forcément attendre l’appui ou le concours d’un tiers pour  vous faire le massage après chaque cours. Et ce cours-là est singulier en ce qu’il débute toujours par une séance de salutation. Dans le ‘’boom check for life’’, on brise les barrières en imposant à tout le monde d’aller les uns vers les autres pour se saluer et échanger.

Alors combien de types de danses enseignez-vous?

L’enseignement que je dispense est axé essentiellement sur trois types de danse fondamentaux récurrents. C’est d’abord la salsa fitness solo. A cela s’ajoutent des pas d’afro house et les pas de danse indienne. Le belly dance et le  bolly hood boucle le nombre des types de danse. Le belly hood est la danse du ventre, celle de la danse de la souplesse, un élément très important, résout beaucoup de problème surtout dans les couples.

Ah oui! Peut-on savoir comment?

Bien évidemment! Et il est important de le souligner pour ceux ou celle qui ne le savent pas, la souplesse, effectivement, résout beaucoup de problème dans la vie de couple. Tout comme une femme ou un homme souple est une source de motivation dans la relation conjugale, un monsieur ou une dame qui n’arrive pas à être très flexible dans ses mouvements ou qui n’arrive pas à faire certains gestes, il ou elle devient pour son conjoint ou sa conjointe, une source d’ennui. Plus tard, cela peut être la source d’une sérieuse discorde entre partenaire. C’est vraiment favorable pour l’épanouissement dans le couple.

Une dernière chose qui m’aide énormément et que je souhaite ajouter. J’ai réussi à comprendre davantage les autres grâce à un don de médium. Et c’est un facteur non négligeable que j’utilise beaucoup dans mes danses. Juste vous dire, qu’on ne vient pas à mes cours uniquement que pour danser, on y vient aussi pour dégager en nous toutes les énergies négatives. De sorte qu’au sortir du cours, on est vraiment et toujours recharger avec pleins de bonnes pensées, une émotion particulière pour le lendemain.

Que faites vous maintenant de vos diplômes? Avez-vous abandonné toutes vos spécialisations pour devenir danseuse?

Non! Absolument pas. Point n’est besoin d’abandonner une activité au profit d’une autre. Aujourd’hui, j’exerce mon métier de journaliste, et plus récemment j’ai passé un examen de danse dans une école de danse à Paris.  Mais j’ai présenté le concours étant ici à Abidjan. J’ai été admise et j’ai reçu le diplôme.

Pour ce qui est de l’INSAAC, je n’y ai jamais été étudiante. Toutefois, j’y ai été professeur de zumba à la salle Rose Marie-Guiraud. Un clin d’oeil à mes années collèges, j’étais au cours Lamartine quand j’avais 15 ans. Y étant, on avait toujours ces fêtes de fin d’année au cours desquelles je me proposais toujours d’apprendre à danser à mes amis. Ou encore, quand on avait un intervenant extérieur, j’étais toujours son assistante, une bénévole très enthousiaste disponible pour ces cours. J’aime la danse, elle est en moi et je fais tout avec la musique.

Où avez-vous appris à pratiquer la danse indienne?

La danse indienne a été une grande faveur pour moi. A la faveur de mes études supérieures, mes parents qui étaient si généreux avec moi m’ont envoyée en Inde pour suivre ma formation de Bachelor en business administration spécialité management. Pendant trois ans en Inde, les matins et les après midi, je suivais donc mes cours.

Et le soir à 19 heures, j’étais en salle de sport pour donner des cours de danses africaines aux indiens. Et en même temps, j’apprenais leur danse. Je faisais d’une pierre deux coups.

Qu’est-ce qui vous motive à apprendre la danse indienne à d’autres africains?

Je suis amoureuse de la danse indienne. Je ne sais pas comment l’expliquer. J’aime toutes les danses mais la danse indienne prend le dessus et revient toujours. On se demande peut-être pourquoi je veux apprendre la danse indienne aux africains?

Je le dis tout net, et bien c’est parce que la danse indienne a un lien avec la danse de médiation même si les mouvements sont quelquefois vifs. Mais au-delà, c’est une danse qui permet à chacun de nous d’avoir cette paix intérieure et de pouvoir exprimer librement ce qu’on ressent au fond de nous.

Pensez-vous que trois ans d’apprentissage ont été assez suffisants pour vous de maîtriser tous les contours de cette danse, au point de l’apprendre à d’autres personnes?

Abordant ce volet, vous me permettez de revenir à mon côté que je dirai médium. Je suis une sensitive, c’est-à-dire que je sens les choses. A ce sujet, n’oublions pas que l’Inde est un pays mystique, un pays qui renferme et forme divers types de croyances. Donc cela a été un canal propice, une connexion directe avec la danse. Et ça a été très facile. Ceci ressemble à un apprentissage à la fois physique et hautement spirituel.

J’ai donc eu le temps nécessaire pour maîtriser et aussi complémenter en donnant  toujours une touche africaine à la danse indienne.

Quelle différence y-a-t-il entre la danse orientale et la danse indienne?

La dans orientale, c’est la danse du monde musulman qui a une particularité différente de celle de la danse indienne. Il faudrait rappeler que la danse indienne renferme deux aspects. On a le belly dance et on a le bolly hood qui est le hip hop indien. Quant au belly dance, c’est une danse traditionnelle dont les gestes tournent toujours autours de la danse du ventre. Elle se danse avec les muscles du dos, de l’épaule, du cou et du ventre. 

 

 

 Yolande Jakin

Crédit photo : A. Camara