Fatim Sidimé / Commissaire général des Awards du mannequinat: ``il faut que la jeunesse apprenne à être humble et accepte d`être disciplinée``

Ancienne Top Model et Lauréate du concours Top Model Afrique en 2004, Fatim Sidimé fait ses armes en Angleterre en foulant les podiums des fashions weeks londoniens. Arborant pour des créateurs, notamment Chanel, des tenues couture ou prêt-à-porter à l’instar de l’enseigne Top Shop, Fatim Sidimé a gravi les échelons au point d’être aujourd’hui une figure de proue de la mode ivoirienne. Touche-à-tout inlassable, incontournable et fondatrice de Sydney-Conceptuel, agence de mannequin créée en 2012. Cette femme à l’allure débonnaire nous révèle une autre facette de sa personnalité.

Fatim Sidimé, pouvez vous vous présenter ainsi que vos prérogatives ?

Je suis Fatim Sidimé, mannequin, directrice de « Sydney-conceptuel », présidente du réseau des Agences de mannequins de Côte d’Ivoire « Amaci », présentatrice de l’émission-Télé (RTI 1) « la Saga des mannequins »,Commissaire général des « Awards du mannequinat africain », qui est une cérémonie de distinctions des meilleurs mannequins du continent et de la diaspora.

Que faut-il entendre par les Awards du mannequinat africain?

Au delà d’une simple cérémonie de distinction, les Awards du mannequinat est un concept, une vitrine qui met en valeur le savoir-faire et le talent des mannequins du continent. Mieux, c’est une aubaine pour nous, organisateurs, de sélectionner et honorer les meilleurs, les valeurs sûres et portes étendard du mannequinat en Afrique. Nous avons, pour ce faire, une année pour observer, admirer et apprécier, grâce à Internet avec nos correspondants inter-états, sur les plates formes internationales les mannequins de la diaspora, le talents et même le génie de certains mannequins qui arrivent non seulement à se donner de la contenance et se vendre le plus, mais bien plus qui marquent le plus l’année. Pour couronner l'année et leur exploit, nous les convions en fin d’année en Côte d’Ivoire, carrefour incontestable et incontournable selon nous du mannequinat africain pour, célébrer leur art et pour saluer leur parcours.

Combien de mannequins seront-ils, cette année, à être distingués?

Je dirai, humblement, qu’il y a, cette année, 42 personnalités à distinguer étant entendu que nous avons 10 pays invités qui représentent la diaspora. Aussi est-il important de mentionner qu’il existe plusieurs générations de mannequins, les unes meilleures que les autres. Il est donc judicieux d'apprécier chacun à sa juste valeur et laisser à César ce qui est à César. Car comme le dit Jean-Paul Gaultier, “ l'élégance est une question de personnalité plus que de vêtement”. C’est fort de la pertinence de cette citation que nous avons instauré des trophées de générations pour distinguer les mannequins qui sont très bons, qui exercent depuis longtemps mais qui évoluent dans une certaine génération. Ce sont, a ce propos, les générations :

- Seniors. Ce sont les devanciers, les premiers que nous appelons les mentors, - Majors, la seconde génération qui a marché dans les pas de la première,

- Junior, la troisième et nouvelle génération,

- Cadet, l’avant dernière génération, les plus petits et les es plus jeunes, commence à peine. Et enfin, on a la catégorie des compétences.

Entendez par cela, les différentes compétences d’exercice de mannequin. Force est de préciser, a ce niveau, qu’il existe des mannequins publicitaires, avec un très beau visage et un corps de charme, des mannequins qui marchent très bien sur le podium, des mannequins qui sont très rentables financièrement et qui sont donc sollicités, puis les mannequins qui sont très influents.

Quels seront les grands axes de cette 8ème édition?

Et bien, disons que la partie la plus importante et le clou de l’événement reste les différentes distinctions, la remise de 42 trophées. Il y a 7 prix honorifiques, haut de gamme, et le reste n’est que des prix de distinction à l’endroit des mannequins pour reconnaître le mérite. En ce qui concerne le second axe, il est question d’honorer des personnes qui ont donné du crédit et du mérite à l’organisation des mannequins. Et le 3ème axe, c’est de savoir mettre en avant des mannequins qui ne sont pas forcément mis en avant comme les récipiendaires de ces trophées mais qui comptent dans le mannequinat d’où le défilé d’entrée. Tous les invités qui seront de la partie le vendredi 15 seront considérés comme des Tops Modèles. On a mis un T à l’entrée pour le tapis rouge, tous les invités vont monter sur le T et s’arrêter sur l’esplanade lumineuse pour l’interview qui sera retransmise en directe dans la salle.

Vous êtes Top Model, DG de l’agence Sydney Conceptuel, présidente réseau des mannequins de Côte d’ivoire, animatrice Télé et productrice de l’émission “LA SAGA DES MANNEQUINS”, promotrice de les Awards du Mannequinat, et styliste. Comment arrivez vous à concilier tout cela?

Tout est une question d’organisation et d'objectivité. Avec un brin de passion, j’arrive à concilier le tout avec un peu de fougue. Et je n’ai pas encore fini parce que il y a des distinctions que je voudrais avoir dans mon parcours. Et donc j’arrive parfaitement à concilier tout ceci sans souci. Si vous êtes organisé et que vous commencez à faire quelque chose, vous savez très bien mettre un mécanisme sur place, vous faire entourer des personnes idéales, et faire avancer les différents axes.

Vous avez fondé le RAM-CI (le Réseau des Agences et Mannequins de Côte d’Ivoire), pouvez-vous nous en dire plus ?

J’ai créé le RAM-CI qui est le Réseau des Agences et Mannequins de Côte d’Ivoire afin de réunir dans un premier temps, répertorier les différentes agences et les différents mannequins ivoiriens dans le but de les organiser, les structurer, les aider et trouver des solutions à nos problèmes.

Quelles sont les stratégies que avez mises en place pour faire la promotion de cette nouvelle vague de mannequins?

La première stratégie déjà qu’on avait trouvée pour la promotion des nouvelles vagues de mannequins, c’est déjà leur encadrement. Parce que dans la vie avant de proposer un talent, il faut l’encadrer, le structurer pour ne pas qu’il serve à mauvais escient. Donc faire une brève formation afin d’avoir des pépites, des joyaux, des perles. On a , qui plus est, commencé à rencontrer les partenaires en les intéressant à notre offre à travers la mise en avant le talent, la discipline, l'hygiène des nouvelles générations de mannequin dont nous disposons. Et on a commencé à avoir des rencontres be to be avec eux. Nous insistons sur leur besoin, leur portefeuille auquel nous adaptons le produit ou l’offre. On a commencé ainsi sobrement en imprégnant tout le marché ivoirien.

Aujourd’hui, nous sommes heureux d’avoir presque toutes les festivités marquantes en Côte d’Ivoire qui savent compter sur le RAM-CI. Simplement parce que au sein du RAM-CI vous avez 300 agences. Un promoteur qui prend langue avec le RAM-CI en terme de partenariat, a pour souci premier la qualité du choix. Il aura non seulement choisi, mais aussi il a de la qualité, la discipline et une traçabilité. En somme il est rassuré de savoir qu’il prend un mannequin répertorié ayant des responsables de confiance qui incarne la sécurité. Ce sont donc les stratégies payantes que nous utilise qu’on a utilisé pour séduire les différents promoteurs, et on y est arrivé.

Vous pensez qu’on peut vivre de ce métier en Afrique?

Je pense que déjà on a commencé à vivre un peu de ce métier. Oui, Aujourd’hui, la preuve en est, j’ai une agence de mannequins, à part entière, qui supporte elle-même ses charges, qui encadre ses mannequins, qui est une entreprise à part entière.

Votre obsession mode du moment?

Mon obsession du moment reste les Awards du mannequinat. Nous vous laissons le dernier mot.

Quel message aimeriez-vous faire passer aux filles qui vont lire cette interview ?

C’est un message fort à propos à l’endroit des femmes. Il me plait bien de demander aux femmes d'être courageuse, battante, en les boostant dans la vie. Chacun et chacune de nous a eu des avatars et on a tous crevé de quelque chose quand on était petit et le rêve est divin. Il n’y a pas de calcul, pas de science, pas de mathématiques qui emmènent les êtres humains à rêver. Et c’est la première clef de la réussite, pouvoir rêver. Et c’est pourquoi tous les grands hommes dans leurs proverbes, dans leur dicton, nous ramènent à rêver. J’invite cette génération à rêver. Quand elle aura fini de rêver de s’armer de beaucoup de courage, et d’être patient dans la vie, parce que l’un des noms de Dieu, c’est le temps. Les choses ne se font pas toutes seules du jour au lendemain. Et il faut que cette jeunesse apprenne à être humble et accepte d’être disciplinée. Car la discipline et l’humilité sont de très grandes valeurs. C’est le conseil que je peux leur donner. Ils iront loin et aussi loin qu’ils voudront dans la vie.

J’ai commencé tout petit, avec une camera pour mon émission de télé, dans une petite salle pour mon événement, avec 2 agences au RAM-CI, aujourd’hui nous avons 18 patrons d’agence et 300 mannequins au RAMCI. Les Awards du mannequinat se font aujourd’hui au palais des congrès du Sofitel hôtel Ivoire, en présence de 1500 invités avec une marraine qui fait partie des femmes les plus influentes de son pays, deux marraines qui sont très importantes au niveau de la mode internationale. L’émission de télé, on est à 4 ans d’existence sur RTI1 avec des invités, que se soit à Dubaï, à Paris, au Togo, au Sénégal, au Ghana… Ça veut dire qu’on a commencé petit à petit. Et qu’on est entrain de booster, de monter et c’est le courage et la patience qui nous ont emmené à ce résultat.

 

Florence Bayala