Devenue une harceleuse sur Facebook, elle se confesse!

« Je savais que c'était néfaste. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de consulter la page Facebook de mon ex. Il était l’amour de ma vie et je ne pouvais pas me résoudre à le laisser partir.

Nous avons fait connaissance lors d’une soirée et avons entrepris une relation par consentement mutuel, en dépit de problèmes personnels bien différents : sa femme venait de le mettre à la porte et pour ma part, je venais de recevoir un diagnostic de cancer incurable pour mon chat.

Nous avons également partagé notre passion pour la musique et nous avons passé de nombreuses soirées à chanter des chansons populaire en s’accompagnant à la guitare.

Vers l’âge de 40 ans, je suis devenu écrivaine après une carrière de médecin, et comme j’avais toujours accordé l’importance à mon travail, je n’avais jamais rencontré quelqu’un que j’avais envie de marier. J’ai découvert rapidement que celui-ci était le bon.

Mais après six mois de romance, tout s’est effondré. Mon amoureux m’annonça qu’il se considérait comme une « marchandise avariée » et qu’il ne voulait plus s’aventurer sur le terrain glissant de l’intimité émotionnelle. Il ne voulait plus se marier une autre fois. Il ne vivrait plus avec une autre femme. Et au demeurant, il ne cherchait qu’une relation informelle. J’étais hébétée lorsque je lui ai dit au revoir et souhaité bonne chance.

Le jour suivant notre séparation, je l’ai supprimé de ma liste d’amis Facebook, considérant que cela me permettrait d’aller de l’avant. Mais la tentation de lui jeter un dernier regard s’avérait trop forte. Le lendemain, j’ai atterri sur la page Facebook de son ex et de là, j’ai eu accès à son profil. Je savais que c’était terrifiant, mais je ne pouvais pas me contrôler. Je me sentais perdue sans lui et je cherchais une forme mitigée d’intimité par Internet.

Le rituel est devenu quotidien. Chaque matin, je parcourais tous les coins et recoins de la page de mon ex amoureux par le biais du profil de son ex-femme. Un jour, j’ai trouvé un lien vers l’une de ses dernières chansons à la guitare. Il souriait et saluait ses admirateurs. Il avait nettement évolué, contrairement à moi, toujours vautrée sur mon divan. Mon humeur s’est assombrie.

Le cyber harcèlement obsessif qui a suivi ma séparation n’est pas unique à mon cas. […]

Mais cette habitude de fouiner peut devenir toxique. […]

J’aurais pu poursuivre indéfiniment ce parcours autodestructeur n’eût été d’un autre événement explosif. Un soir, environ quatre mois après ma séparation, ma sœur m’a révélé de mauvaises nouvelles qui ont modifié ma perspective : on venait de lui trouver des cellules précancéreuses dans le sein gauche.  J’ai cessé de prier pour la reprise de ma relation et j’ai mis mes énergies à vouloir que ma sœur retrouve la santé.

Ce sevrage s’est effectué de façon viscérale. Mon cœur battait plus vite lorsque je passais à côté de l’ordinateur et j’avais une démangeaison aux doigts pour ouvrir une session. Mais j’ai tenu bon et ce comportement obsessif s’est évanoui.

[…] Il y a plus d’un an maintenant que j’ai terminé cette relation et je suis bien établie dans le monde physique. Je n’ai plus la tentation de fureter sur la page Facebook de mon ex partenaire. Au lieu d’errer dans le cyber espace, je parsème la vie réelle des graines de l’amitié. J’ai adhéré à Running Room et je fais du bénévolat à Amnistie Internationale et je suis devenue responsable d’un groupe d’écriture. Je visite régulièrement ma sœur qui, grâce à Dieu, est en bonne santé. Je n’ai pas encore rencontré mon prince, mais j’espère bien qu’il se matérialisera un jour. D’ici là, je suis bien ancrée dans la vie réelle. »

  

Source : selection.readersdigest.ca

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