``Victime d`un mariage gris, on me traite comme un coupable``

O.P. a vu son rêve tourner au cauchemar. Le quadragénaire, certain d’être victime d’un mariage gris, s’indigne d’être traité comme un coupable. Alors qu'il dénonce une grande manipulation, il regrette que son épouse ait été crue sur paroles. 

L'homme espère pouvoir faire annuler le mariage

Démoli psychologiquement,  physiquement et financièrement. C’est ainsi que se décrit O.P., certain aujourd’hui d’avoir été victime d’un mariage gris. Comprendre par là un mariage dans lequel il s’est fait duper, sa femme ne souhaitant en réalité qu'obtenir des papiers français.

L’histoire commence en 2008. Alors en plein divorce et "fragilisé affectivement", cet ancien militaire effectue une mission en Afrique. Il y rencontre alors une femme, "M",  et l’épouse en 2009, à Djibouti.  Il rentre ensuite avec elle en France, avant d’être muté peu après à La Réunion. Après 2 ans de séjour, le couple part pour Metz.   "J’avais remarqué qu’elle essayait de m’éloigner de ma famille et de mes amis. Elle refusait même que je voie mes deux enfants issus de ma précédente union", explique O.P., qui avec le recul pense que son épouse a placé ses pions au fur et à mesure. "J’ai appris aussi qu’elle racontait à nos voisins que je la violentais, et j’ai trouvé des tracts d’associations pour les femmes battues dans notre maison. Par ailleurs, elle commençait à être violente, dans les mots mais aussi dans les actes" . L'homme ajoute en outre que son fils issu de son histoire précédente a fait une tentative de suicide en raison de violences physiques et verbales infligées par sa nouvelle belle-mère.

Tenter le tout pour le tout pour sauver son couple

Alors que le couple a déjà un premier enfant, son épouse se trouvant enceinte peu de temps après le mariage, il s’aperçoit également que sa conjointe prend des hormones de fertilité, sans l’en avoir informé. Ils auront d’ailleurs un deuxième enfant.

Le temps passe, les débordements se répètent, et les doutes sur l’honnêteté de celle qu’il a épousé s’épaississent. O.P. décide alors de déposer plainte pour soupçon de mariage gris et violences . "Mais elle m’a caressé dans le sens du poil, j’ai fini par retirer ma plainte", confie-t-il.   Alors qu’il affirme qu’un amour sincère existait entre eux, de son côté tout du moins, O.P. décide alors de tenter le tout pour le tout pour sauver son couple : il propose à "M" de repartir s’installer à la Réunion, ce qu’elle accepte. Il pend sa retraite et investit ses économies dans une maison sur notre île. Mais la situation, loin de s’arranger, empire.

"Elle a raconté que j’étais alcoolique, que je me droguais"

En octobre 2015, alors que sa conjointe vient de recevoir la nationalité française, l’ancien militaire explique que les choses ont réellement dérapé. "Un jour, elle m’a frappé violemment avec un balai devant ma fille". S’il explique l’avoir fait constater par un médecin, il confie ne pas avoir voulu porter plainte. Il dépose tout de même une main courante.

L’homme de 47 ans poursuit le récit de son calvaire.

Au mois de novembre, sa femme exige de rentrer en Afrique avec ses deux enfants pour voir sa grand-mère mourante. Un mensonge, selon lui. "Elle a changé les dates de retour prévus. J’avais peur qu’elle ne me ramène pas mes enfants. Au total, elle a dépensé 16 000 euros dans ce voyage". Si elle regagne finalement La Réunion, le lendemain de son retour, "M" appelle les gendarmes pour se faire placer en foyer en raison de violences qu’elle dit subir.   "Les gendarmes n’ont pas constaté de coups, je n’avais même pas dormi à la maison la nuit. Les certificats délivrés ne sont pas probants, il y est écrit 'se plaint de'…" raconte l’ancien militaire, précisant au passage que son épouse a par la suite fait changer sa fille d’école à deux reprises."Elle a raconté que j’étais alcoolique, que je me droguais. Elle est même allée jusqu’à m’accuser d’attouchements sur mes enfants", se désole-t-il, amer.

Une grande manipulation

A partir de là, pendant 4 mois, l’homme n’a plus vu ses enfants. Il a dû attendre un jugement en référé le déclarant maintenu dans son autorité parentale pour pouvoir les voir à nouveau, un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires. Ils sont aujourd’hui âgés de 6 et 2 ans.

Peu de temps après le jugement, "M" demande le divorce. Cette fois, plus de doute possible pour O.P., sa femme avait bien pour seule et unique intention d’obtenir la nationalité française et de s’assurer une situation financière correcte. D’ailleurs, le couple s’est marié sans contrat, c’est donc le régime de la communauté des biens réduite aux acquêts qui s’applique : "M" a le droit à la moitié de tout ce qui a été acquis durant le mariage. Il en est certain, les violences conjugales qui lui sont reprochées ne visent en réalité qu’à dissimuler la fraude. "Elle savait qu'en demandant le divorce juste après l'acquisition de la nationalité, une présomption de fraude pèserait sur elle, c'est pour ça qu'elle a inventé tout ces mensonges. Tout a été réfléchi, c'est une grande manipulation". O.P. décide alors de prévenir la préfecture. Une enquête administrative est ouverte.

Sortir de la spirale infernale

Aujourd’hui, O.P. a la désagréable impression d’avoir été piégé, dupé du début à la fin. Et ce qu’il regrette, et tient à dénoncer dans le même temps, c’est que sa compagne ait été crue sur paroles. "Une femme qui veut démolir un homme, c’est très simple. Il suffit qu’elle s’adresse à des associations et aux services sociaux et elle est aidée dans sa démarche. Même dans un commissariat, si on regarde les affiches pour les violences faites aux femmes, c’est carrément un mode d’emploi pour détruire son mari ! Ici la victime c’est moi, mais on me traite comme un coupable, un criminel".

S’il reconnaît que démêler le vrai du faux est souvent délicat, il s’insurge : "Il faudrait vérifier et enquêter plus profondément". Les services sociaux lui ayant, selon lui, refusé toute aide au motif qu’ils s’occupaient déjà de la partie adverse, il s’est tourné vers l’association Paire 2 Cœur."L’association lutte contre l’aliénation des enfants, ce que fait mon épouse. Je suis inquiet pour leur santé psychologique". Il se dit en effet convaincu que celle-ci se sert d'eux comme d’une"monnaie d’échange" . "Les services sociaux ont fini par me demander ma version au bout de 8 mois. Ils m'ont finalement écouté, mais trop tard, ça ne rattrape pas tout ce qui a été bousillé".

Aujourd’hui, la procédure de divorce est en cours. L’homme refuse évidemment un divorce par consentement mutuel et vise l'annulation du mariage. "Une plainte a également été déposée par mon avocat devant le tribunal correctionnel pour violences et vandalisme de véhicule". Las et abîmé par cette histoire, le quadragénaire qui se juge "sali" n’espère qu’une chose : sortir de cette spirale infernale et être restauré dans sa dignité.

 

Photo d'illustration

Source: zinfos974.com